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« Quand je pense qu'ils [passent] tout l'année à travailler ici, dans le bruit et la chaleur, et qu'ils vont probablement continuer comme ça jusqu'à la retraite... J'imagine que le bénéfice de travailler à l'usine quand on a moins de 20 ans, c'est qu'on voit de façon concrète à quoi serviront nos études. »

Même constat à 19 ans quand j'ai eu un job d'été sur une plateforme de commandes.

Lorsqu'il était lycéen, puis étudiant, Guy Delisle a travaillé plusieurs étés dans une usine de 'pâte et papier' à Québec. Excellent choix lorsqu'on se destine au dessin, même si le jeune homme est plutôt entré par piston.
Le boulot est rude, physique ! Il faut se familiariser avec les machines, supporter le bruit, la chaleur, le travail de nuit, le rythme (12 heures d'affilée), la fatigue. S'imposer ou être suffisamment discret et cool pour ne pas être trop rudoyé par les collègues d'atelier, d'autant que son père est cadre dans la boîte.
Bref, le jeune homme découvre un autre monde : d'adultes et d'ouvriers, exclusivement des hommes avec les comportements grivois qui peuvent aller avec, et leur surprise teintée de moquerie lorsque, à leur demande, l'adolescent parle de ses études :
« Je fais des études en arts plastiques.
- En quoi ?
- En arts plastiques !
- Mais qu'est-ce que tu vas faire avec ça ? [ à un collègue qui arrive, hilare ] Hé ! Tu devineras jamais en quoi il étudie ! »

Bien qu'un peu trop répétitif (comme le quotidien en usine, cela dit) et factuel, cet album est intéressant, pour l'aspect technique du métier, et pour le témoignage.
J'ai préféré l'exotisme géopolitique des premières chroniques de l'auteur (Birmanie, Pyongyang, Shenzen).
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Roman graphique autobiographique, voyage d'adolescent dans une usine de Québec.

Il travaille dans entreprise de papier journal et, par la magie de ses dessins, on l'accompagne dans ses découvertes. Il fait chaud, c'est très bruyant, parfois épuisant ou même dangereux. Comme étudiant, il n'est à l'usine que quelques mois par année, mais il y côtoie des hommes qui vont y faire toute leur carrière.

Le jeune homme a un sens de l'observation aigu, son regard dissèque tant l'architecture des lieux, que les bedaines proéminentes de certains travailleurs…

On aimerait pouvoir ajouter d'autres citations, mais les mots de Guy Delisle sont plutôt des images…
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L'auteur de chronique birmane ou du formidable S'enfuir, récit d'un otageGuy Delisle nous entraîne pour un nouveau voyage, dans son Québec natal, au coeur d'une usine à papier où il fut employé .

Car dans une autre vie, avant d'être un célèbre auteur de bandes dessinées, le jeune étudiant Guy Delisle a travaillé trois étés dans une usine à papier.

Il revient avec énormément de délicatesse et d'acuité sur ces trois années, qui fut selon ses dires, des années très donatrices sur l'homme et l'artiste qu'il est devenu

À partir de cette expérience de jeunesse, il dresse un portrait drôle et tendre du monde du travail et questionne les relations qu'il entretient avec son père, lui-même salarié dans l'usine.L'usine, monde en déclin presque crépusculaire, est ici reconstituée avec justesse et épure, en tons grisés, seulement interrompus par l'orange du tee-shirt orange de Guy Delisle.

Une immersion au sein d'un monde traité avec énormément de dignité et un peu de burlesque à la Charlie Chaplin dans Les Temps modernes !

Avec très peu de choses, le génial dessinateur réussit à nous toucher et nous transporter autant qu'avec ses chroniques plus lointaines.

Un vrai coup de force!!.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cette nouvelle bande dessinée de Guy Delisle nous fait découvrir sa jeunesse ou plus exactement le travail d'été qu'il a accompli durant trois étés, un travail d'ouvrier dans une usine de papier au Québec.
Il nous emmène avec lui dans cet enfer bruyant et surchauffé, un endroit dangereux où on peut se faire happer un bras et finir écrasé dans une cuve de pâte à papier.
L'étudiant qu'il était alors se rend bien compte de la chance qu'il a de ne travailler ici que l'été quand les hommes qu'ils côtoient y travaillent eux toute l'année, depuis parfois des décennies.
Il nous raconte son expérience avec humour et tendresse.
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Guy Delisle nous raconte ses premières expériences professionnelles, alors qu'il était étudiant : des jobs d'été dans la fabrique de papier où son père est ingénieur.

Il met en évidence la séparation entre les 'cols bleus' avec qui il travaille, et les 'cols blancs' comme son père, qu'il ne croise d'ailleurs presque jamais dans l'entreprise.
Il montre la difficulté du travail posté pour un débutant : gestes et rythmes à acquérir, bruit, horaires difficiles.
L'ambiance entre collègues est aussi parfois difficile à supporter, certains étant particulièrement lourds. Les blagues de c** peuvent figurer en tête du palmarès des sujets de discussion - quoi de mieux pour rigoler entre mecs. Guy Delisle ne les snobe cependant pas en masse, trouvant certains d'entre eux intéressants.

Ce témoignage de Guy Delisle m'a rappelé des expériences professionnelles comparables.
Mon premier poste était en fin d'une chaîne de démoulage de futurs fromages (Brie) que je devais empiler sur des claies. Pendant quelques jours je fus incapable de suivre la cadence, et le produit se retrouvait régulièrement au sol (donc à la poubelle), sauf quand j'arrêtais la chaîne, mettant en pause la demi-douzaine d'ouvriers qui travaillaient en amont (ils n'appréciaient pas, et j'ai finalement été envoyé dans les chambres froides au retournement des fromages en cours d'affinage…). Comme Guy Delisle, j'ai vite été effrayé par la perspective de faire ce genre de travail pendant des années ; de telles expériences sont motivantes pour se chercher un autre avenir.
Hormis les fromages, j'ai donné dans les brochettes de viande. Guy Delisle s'est fait engueuler parce qu'il avait mal accroché un gros rouleau de papier en hauteur, risquant d'occasionner sa chute sur un passant. Moi ce fut parce que j'avais posé un couteau de boucher avec le côté tranchant vers le haut, faute d'instructions préalables également.
J'ai aussi eu le 'bonheur' de travailler sur des roues de poussettes : je devais les sortir de cartons portant l'inscription 'made in Taiwan' et les replacer dans d'autres cartons avec la mention 'made in France' (COCORICO !).

Ce récit autobiographique est intéressant. Guy Delisle a eu la chance de percer dans la voie qu'il s'était choisie (avec le talent), et c'est tant mieux pour ses lecteurs.
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Pour une fois, Guy Delisle ne nous amène pas à l'autre bout du monde mais dans les étés de son adolescence, au Québec. Deux étés durant, il a travaillé dans l'usine à papier où son père était cadre. le voici au bas de l'échelle, auprès des ouvriers chargés de faire fonctionner les machines à fabriquer le papier qui servira à imprimer des journaux tels que le New York Times. Apprentissage du travail, de la responsabilité, découverte d'un monde aussi très différent du sien dans lequel il a conscience de ne faire que passer, indifférent aux querelles qui s'y jouent quand la majorité des employés y passeront toute leur vie active.
Quelques autres étudiants comme lui y font un tour puis disparaissent, peu adaptés à ce milieu. Guy Delisle est fasciné par les grosses machines, ces rouleaux qui peuvent avaler un homme en un instant d'inattention.
Cette BD m'a rappelé l'un de mes premiers boulots dans une laverie industrielle tant par l'ambiance et la différence entre ceux qui ne font que passer et ceux qui y gagnent leur vie, que par ces machines qui dominent et régulent tout.
Pas une lecture coup de coeur de l'auteur mais c'était intéressant à lire.
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L'excellent Guy Delisle, prolifique auteur de bande dessinée, revient ici avec un roman graphique, autobiographique, récit d'usine, racontant les trois années où étudiant, il bossait l'été dans l'usine de pâte et papier dans laquelle officiait son père.
Nous y découvrons un jeune homme qui fera un voyage en Terre inconnue, celle du monde du travail de nuit, avec des collègues rodés aux codes de cette vie en société si particulière et dans une ambiance bruyante où les mots sont remplacés par des gestes et jeux de lumières.
En filigrane, la relation entre un fils et son père se côtoyant peu depuis le divorce parental, apporte une note de sentiments, d'humanité supplémentaire de même qu'un ancrage de cette parenthèse ouvrière dans la réalité.
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Pendant ses années d'étudiant, Guy Delisle a travaillé l'été dans une usine de fabrication de papier.
Son père travaillait aussi dans cette usine, et pour lui cet immense bâtiment à l'entrée de la ville, à l'architecture intéressante d'ailleurs, a toujours été fascinant.
L'intérieur est grandiose, avec un savant système de strates pour les ouvriers : on passe de 6è main à 5è main, et on espère devenir 4è main…
Les rouleaux gigantesques pour la fabrication du papier sont très « photogéniques » et on sent que Guy Delisle s'est régalé à les dessiner.
Les relations humaines aussi, avec la cohabitation des étudiants et des ouvriers qui sont là toute l'année, ont une vie de famille et des préoccupations bien terre à terre, sont bien rendues.
C'est un récit sympathique mais bien loin des excellents albums incisifs et dépaysants de l'auteur comme « Pyongyang », « Shenzhen » ou « Chroniques birmanes ».
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Guy Delisle nous partage cette fois-ci des souvenirs d'adolescence où durant trois étés il a travaillé à l'usine de pâte et papier de la ville de Québec.
Cette usine, tout le monde la connaît, son odeur, ses colonnes de fumée qu'elle crache en permanence, sa situation près de l'embouchure de la rivière Saint-Charles.
Que de souvenirs dans cet album.
Que d'informations sur le fonctionnement d'une usine de cette ampleur.
Que de références sur l'époque et sur les anecdotes qui feront de Guy Delisle l'auteur à succès que l'on apprécie.
J'ai eu beaucoup de plaisir à suivre son apprentissage, à le voir trouver les bons gestes, à l'assister dans ses rencontres humaines.
Cette oeuvre est à l'origine d'une vie d'artiste qui se forge dans une certaine douleur mais aussi au gré des contacts avec des travailleurs qui ont la vie dure.
Super album nostalgique où s'insèrent Cent ans de solitude et les Oraliens. J'ai eu l'impression de revivre des moments marquants avec lui. Belle réussite!
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Guy Delisle revient encore une fois sur une partie de sa vie: sa jeunesse.
Il nous décrit ainsi sa transition entre sa vie de scolaire à sa vie d'adulte en décrivant avant tout et surtout son temps passé dans son/ses jobs saisonniers (dans la même entreprise) au sein d'une grosse usine de papier.
On pourrait y voir quelque chose de banal, que tout jeune a plus ou moins connu : le petit boulot d'été pour se faire un peu d'argent entre deux périodes scolaires… Mais le petit plus de Guy Delisle est qu'il rentre dans sa vie un peu plus privée pour nous dévoiler aussi sa relation étrange et distante qu'il a pu avoir avec son père.
Evidemment, son papa travaillait dans l'entreprise en question…

Bref c'est un petit récit intimiste, qui se lit vite, bien loin de ses chroniques birmanes ou de Jérusalem, et encore plus de ses autres ouvrages sauf peut-être le guide du mauvais père… Mais n'allez pas croire que son père était mauvais, non, non.
Le dessin très caricaturé est fidèle à ce que l'on connait de l'auteur : simple, efficace et vifs.
La particularité que j'aime beaucoup : les petites touches de jaune au milieu des nuances de gris monotones et mornes qui s'assimilent parfaitement au milieu industriel.
L'histoire raconte donc une tranche de vie et une expérience dans une usine exceptionnelle, avec tous les déboires et l'humour bien masculin des manutentionnaires, mais aussi avec des façons de faire à l'ancienne et une description d'un parc machine d'un autre âge. C'est une vraie curiosité et un régal à suivre.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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