Ils avancèrent à pas mesurés, Sam en tête, toujours dégoulinant de flotte et de boue, et qui commençait à frissonner sérieusement. Il se préparait à servir un petit discours d’explication à la première personne qui se montrerait. Mais ils n’eurent par à fournir la moindre excuse à qui que ce soit.
Dès qu’ils eurent mis le pied dans la bâtisse, ils comprirent qu’elle n’était plus habitée. Tout au moins par des hommes, car les rats avaient pris possession des lieux. Les rongeurs détalèrent à l’arrivée des deux intrus, à part un gros individu, qui, moustaches dressés, jeta un regard peu amène à Sam et à Danny, plantés sur le seuil.
[...] Dans l’éclat blafard de la torche, un corps apparut aussitôt, étendu sur le sol. Il s’agissait bien d’une femme, d’une quarantaine d’années. Des taches sombres s’étalaient sur son chemisier, troué et imbibé de sang. Elle était inanimée. « Elle est morte ? demanda Sam.
– Non, dit Danny. Il reste un souffle, et c’est pas celui de la mort.
– Je sais pas comment t’arrives à faire la différence.
Les heures avaient passé, ou plutôt les minutes et les secondes, chacune d’elles séparée des autres par un vide qui donnait l’impression que le temps allait bientôt s’arrêter pour ne plus jamais redémarrer .
[...] – Je suis devenu un guérisseur, Sam. Je peux soigner les blessures et les maladies et les faire partir. »
Sam laissa échapper un soupir. Ce gamin avait définitivement perdu la tête.
[...] – T’es dingue, dit Sam avant d’avoir pu retenir ses paroles.
– Je sais, fit simplement Danny.
[...] Il aurait mieux valu que tout ça n’arrive jamais.