C'est à partir de 1827 que Paul Huet commença à exposer aux Salons comme peintre, c'est-à-dire qu'il débuta la même année que Corot, et trois ans avant Jules Dupré qui précédait lui-même Rousseau dont la première exposition date de 1834; il se trouvait donc à l'avant-garde du mouvement romantique, auquel il resta toujours scrupuleusement fidèle, en dépit des nouvelles évolutions de l'art pictural; le nom de Paul Huet se lit ensuite sur les livrets suivants, en 1831 et en 1833, et presque sans interruption enfin, jusqu'à sur celui du Salon de 1869, année de sa mort; comme graveur, il ne figura que rarement dans les expositions officielles ; on retrouve cependant la nomenclature de quelques-unes de ses oeuvres gravées, aux Salons de 1834, de 1835, de 1865, enfin de 1869.
L'Artiste et le Monde Dramatique publièrent aussi quelques-unes des lithographies de Paul Huet; l'une d'elles, la "Fantaisie", a eu le don d'émouvoir tout particulièrement G. Hédiard, qui a écrit que " si dans l'oeuvre entier de P. Huet il ne fallait garder qu'une seule pièce, je crois — ajoutait-il — que je n'en choisirais pas d'autre ".
Comme lithographe, Paul Huet est un coloriste aux effets un peu trop composés parfois, mais généralement bien compris et merveilleusement exprimés: plus séduisant, plus vrai surtout qu'Eugène Isabey, chez lequel le métier prime avant tout le sentiment, Paul Huet a dans ses lithographies plus de chaleur et de poésie que Bonington, dont il ne possède d'ailleurs pas toujours l'exquise délicatesse.