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Rosa a tenu parole( voir le tome 1)... Elle a accepté de coucher avec quelques hommes, pour avoir de l'argent afin de soigner Mathieu, son mari malade, au sanatorium.
Un pari, afin de désigner le meilleur amant ...


Florimond, Alphonse, Aloïs, Gustave, Bert, Barnabé, Mathurin ...
Rosa va apprendre à l'un à se raser et devenir présentable. A un autre à avoir de la considération pour son apprenti...


Rosa apprend, à son tour, que le plaisir est possible...
"Un agréable sentiment de domination... Un plaisir inconnu... Un sentiment de puissance si étranger aux femmes, et le vertige du pouvoir."


- Le plaisir que j'ai ressenti, n'est-il pas la preuve que le Diable est entré en moi?
- Le Diable et le bon Dieu sont des inventions de l'église! Pourquoi le plaisir serait-il réservé uniquement aux hommes? Répond son amie Valine.


Mathieu est parti, en laissant une lettre poignante, à Rosa:
"Il existe quelque part, un homme qui te mérite et qui t'attend. Prends le, mais n'oublie pas ton malheureux Mathieu."


Rosa a décidé que le concours du "meilleur Coq du village" reprendra après un deuil de 3 mois!
Maintenant, Rosa peut s'abandonner complètement...
Le curé ne lui interdit plus l'entrée de l'église!


Rosa va apprendre la carte du tendre, à "... ".
Elle lui montre comment la frôler, l'agacer, la faire attendre...
Un souffle, un baiser, une caresse... le visage, la peau si douce, la main qui hésite et cherche, la bouche... chaude... Les préliminaires !
Le désir, puis le plaisir enfin!
Rosa est amoureuse! De qui, parmi tous ces hommes?
Et que va-t-il se passer?


L'auteur parle de la condition féminine, peu enviable, fin 19e siècle, et de la " libération" des carcans de la morale d'une femme : Rosa!
Lisez "Rosa", ce chef d'oeuvre sur une femme émancipée, parmi une galerie de "personnages criants de vérité et forts en gueule: un fermier, un facteur, un berger...".


Tout ce qu'on a pu écrire sur la sexualité féminine, l'a été par des hommes qui nous voient comme des objets, pas comme des sujets.
Lucia Etxebarría.
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Pour pouvoir apporter des soins à son mari atteint de la tuberculose, Rosa à décidé d'être l'arbitre du défi des hommes du village. Elle fera face au désaccord de l'église, aux mauvaises langues et aux remords.
J'ai trouvé cette histoire très belle. on pourrait penser que ce pari sur la virilité est trivial ou l'occasion de faire de l'érotisme gratuit, il n'en est rien. On découvre tout d'abord un village avec ses moeurs et ses habitants. Chacun a ses rêves et ses espoirs, ses doutes et ses peurs, ses envies et ses ambitions. Un tableau rural finement raconté.
Et puis il y a Rosa. Une vraie ode à la féminité cette femme. Elle va se redécouvrir à travers son rôle d'arbitre, apprendre à écouter son corps et comprendre beaucoup de choses. Malgré les obstacles on l'a voit s'épanouir, trouver le désir et l'amour qui n'avait pas vraiment été au rendez-vous dans sa vie.
Le dessin de Dermaut sublime ce récit avec ses couleurs douces et une sensualité toute en pudeur.
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Fin de ce diptyque très sympathique dédié à une femme de tête et de coeur qui se découvre et s'épanouit en s'affranchissant des barrières de son époque.
C'est une chouette histoire, bien menée et plaisante qui jongle un peu avec les tabous d'une époque qui n'est, finalement, pas si lointaine de la notre.
Toutefois, je ne peux dissimuler une légère déception. J'avais espéré une fin moins attendue mais elle est exactement celle que j'avais pressenti et j'aurais aimé être surprise. de plus, certains "rendez-vous" sont expédiés comme si l'auteur avait voulu s'en débarrasser alors qu'ils auraient sans doute été le lieu de nouvelles réflexions.
Côté dessin, c'est très bon même si le trait est parfois un peu plus expéditif et plus inégal que dans le premier tome.
Mais, dans l'ensemble, j'ai passé un très bon moment.
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Rosa a lancé le pari et commence à recevoir les hommes dans son lit. Ils ont droit à trois nuits chacun pour faire leur preuve. Mais l'un d'eux à raconté cette histoire qui a atteint le village. C'est le scandale et la pauvre Rosa, qui aime se rendre à l'office du dimanche, est devenue paria dans son propre bourg. Elle est même interdite d'église. Elle en a pourtant besoin car elle est encore très croyante. Des dames, plus mûres qu'elle, lui promettent d'arranger les choses et vont trouver le maire et le curé. Elles connaissent le goût de ses deux hommes pour les enfants de chœur et n'hésitent pas à faire chanter les deux suprêmes autorités du village. Rosa continue donc son engagement et reçoit les parieurs dans son lit. Elle découvre ainsi les faiblesses des uns, la rudesse des autres. Elle devient féministe à force de fréquenter les hommes et commence aussi à découvrir le plaisir. Mais Mathieu, son Mathieu, pour qui elle s'est engagée dans cette folle aventure, est au plus mal. Le pauvre a aussi prit connaissance des agissements de sa femme. Il ne la réprimande pas, bien au contraire, il apprécie l'acte d'amour qu'est le sacrifice du corps de Rosa qui agit comme ça pour financer les soins de son mari. Rosa gagne en pouvoir et en assurance, elle se sent de plus en plus l'égale des hommes. Dans cette campagne rustre et fruste, ce n'est pas gagné. Rosa, après la mort de Mathieu et sur les ultimes conseils de son mari, continue de s'engager dans le pari. Mais en même temps, le maire la pressent pour devenir la garde-champêtre de la commune. Voilà qui, à cette époque est exceptionnel. Mais, Rosa, qui a enfin découvert son corps, découvre aussi l'amour et doute de son avenir…

J'ai envie de commencer cette critique par un coup de gueule ! J'ai lu le premier tome en numérique et sous le charme, j'attendais la suite avec impatience. Mais voilà que le deuxième tome est publié au mois de février uniquement en version papier !!! Pourquoi la version numérique n'est pas parue en même temps ? J'ai du résister à l'acheter en version papier et je me suis résolu à attendre la version numérique car, les trois dernières fois que j'ai acheter la version imprimée car le numérique tardait à être publiée, elle a fini par arriver. Cette fois, après quatre long mois. Enfin, vu la qualité du scénario et des illustrations, tout est pardonné. Rosa, l'histoire d'une femme, début vingtième siècle (je suppose car les paysans parlent de mécanisation de l'agriculture), qui vit dans un monde phallocrate et rustre, dans le fin fond de la campagne, découvre le pouvoir de la séduction et aussi que le caractère d'une femme n'a rien d'une soumise. Les hommes utilisent les femmes comme de simples domestiques et reproductrices. Il est grand temps que les choses changent. Rosa va aussi apprendre à se libérer du joug de la religion, elle qui emprisonne et jugule les femmes qu'elle leur fait croire qu'elle pense si bien pour elles que les femmes ne doivent pas avoir accès à la culture, au savoir et à l'intelligence. C'est une belle histoire de femme, on tomberait amoureux de l'héroïne. J'ai adoré, le trait est de grande qualité, il restitue bien l'époque. Le scénario est subtil, intelligent, juste pudique comme il le faut, tout est dans l'équilibre, la suggestion, le mot juste. L'histoire de Rosa est touchante, émouvante, belle et semble criante de vérité. Si seulement toutes les femmes seraient libérées, maître de leur destin. Ce ne serait que justice, encore de nos jour, trop d'inégalités sexistes tachent notre façon de vivre. Rosa est une belle leçon de vie, d'amour, de féminisme et de courage. Cette bande dessinée pourrait servir de support pédagogique pour éduquer les petits machos et les conduire vers l'égalité. En un mot comme en cent, j'ai adoré Rosa et je ne peux que vous recommander de prendre le temps de découvrir cette merveilleuse bande dessinée. Lu (enfin) en numérique au format KINDLE avec une magnifique numérisation.
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Tome deux de ce diptyque de Dermaut tout aussi réussi que le Tome 1.
Même si la fin est assez convenue, le dessin reste superbe, les couleurs douces et la sensualité sublime.
L'auteur nous propose une très belle description des difficultés d'être libre de ses choix et de son corps pour une femme au XIX.
Un album qui vaut le détour.

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Ce tome est le deuxième d'un diptyque, pour une histoire complète et indépendante de toute autre. Il faut doc avoir lu premier tome avant. La première édition de cet album date de 2019. Il a été réalisé à partir d'un texte de Bernard Ollivier, adapté, dessiné et mis en couleurs par François Dermaut (1949-2020). Il s'ouvre avec une introduction de Dermaut expliquant la genèse et la longue gestation du projet avec Ollivier. Il compte 54 planches en couleurs.

Ce dimanche matin, Rosa Lemoine se rend à l'église pour la messe, en évitant de croiser le regard des autres paroissiens. Elle se fait interpeller par Célestin Lebigot qui l'informe que le conseil paroissial lui interdit l'accès à la maison de Dieu. Il ajoute que c'est lui qui informé le curé Yves Meyer, et que la décision a été approuvée par le notable Arsène Raoul Sena, cette dernière information n'étant pas faite pour la surprendre. Rosa est profondément émue, et elle a compris qu'elle ne pourra remettre les pieds à l'église que si elle arrête de recevoir des hommes chez elle pour le pari. Elle rentre chez elle en passant par la grande rue du village, et reçoit des mots de soutien de Jean-François Mahé, le boucher-charcutier, qui lui offre même un pâté de lièvre aux cornichons, en lui demandant juste de lui rapporter la terrine. Rentrée chez elle, Rosa ne sait que faire entre mettre un terme au pari ce qui a pour conséquence qu'elle ne peut plus payer les soins de son mari Mathieu, ou continuer et se voir ainsi exclure de la vie sociale. le soir, elle annonce aux clients de son bistrot qu'elle arrête le pari. Martin, le maire, comprend tout de suite qu'Arsène Raoul Sena est derrière la décision du conseil paroissial. le lendemain, Rosa reçoit la visite d'Émilienne, la prostituée de la ville, accompagnée d'une vieille femme se prénommant Honorine. Avec l'accord de Rosa, Honorine va aller parler au curé Meyer et à Sena. Elle promet d'être de retour avant l'angélus, avec la levée de l'interdiction.

Émilienne conduit la voiture à cheval jusqu'à l'église : les deux femmes en descendent et croisent Sena en train de partir. Honorine lui indique qu'elle veut lui parler en même temps qu'au prêtre Meyer : contrairement à son habitude, Sena obtempère sans discuter. Lui, Meyer et Honorine rentrent dans la sacristie pour discuter. Honorine en sort peu de temps après, l'interdiction ayant été levée. Les deux femmes retournent à la ferme de Rosa, où elle la trouve en train de papoter avec sa copine Valine. Les voyant revenir si vite, Rosa est persuadé que la tentative de conciliation a échoué. Elles s'installent toutes les quatre à table avec un verre de vin, et Honorine expose les arguments qu'elle a utilisés et comment elle les a acquis. L'après-midi, Célestin Lebigot vient annoncer qu'il se retire du pari, et Rosa lui jette son argent à la figure. Puis elle va faire un tour et rencontre le berger Mathurin qui lui explique que lui n'a pas besoin d'église pour prier, et qu'il pense que ses discussions avec Dieu sont plus franches dans la mesure où il n'y a pas un toit entre eux. le soir, les habitués reviennent au bistrot dans la ferme de Rosa et elle leur annonce que le pari reprend dès le lendemain. Dans la journée suivante, elle va trouver Arsène Raoul Sena et lui tient tête quant à ses menaces d'éviction. Elle emporte le morceau.

L'argument de l'intrigue reste scabreux dans ce deuxième tome : le pari suit son cours, avec des cahots et des arrêts inopinés. L'intrigue parvient à son terme : Rosa Lemoine désigne un gagnant, selon les modalités qu'elle a choisies, et non celles que les hommes aimeraient lui imposer. le lecteur découvre avec plaisir le passage des candidats restants, ainsi que la façon de faire de Rosa. Comme dans le premier tome, cette histoire est bien plus qu'une suite de coucheries. Comme dans la première partie, il ne s'agit pas d'une bande dessinée érotique, encore moins pornographique, même s'il y a un peu plus de nudité dans cette partie-ci. le lecteur se rend également compte qu'il est aussi impatient de reprendre le chemin vers le village, pour pouvoir y flâner, en côtoyant les personnages. Les planches de cette deuxième partie sont aussi soignées que celles de la première. François Dermaut continue d'habiller ses cases à l'aquarelle, pour un effet pastel doux et naturaliste. le lecteur ressent aussi bien la lumière baissante avec l'amoncellement de nuages, la clarté limitée dans la pièce qui sert de bistrot dans la ferme des Lemoine, le soleil éclatant alors que Rosa vient remettre Sena à sa place devant sa luxueuse demeure, la froide lumière quand Rosa chemine sur une route de terre sous son parapluie, la douce tiédeur d'une journée de printemps assis dans un champ, adossé contre un arbre.

François Dermaut dépeint avec soin et justesse le petit village et ses alentours : vues extérieures et intérieures de l'église, devanture de la boucherie-charcuterie, magnifique demeure du notable Sena, bâtiment plus fonctionnel du sanatorium, jour de marché au chef-lieu, façade du tribunal d'instance du chef-lieu, façade de la mairie, vue du Mont Saint Michel. À chaque fois, il ne s'agit que d'une ou deux cases, juste pour situer l'action, mais l'effet cumulatif et la qualité descriptive de chaque case finissent par donner l'impression au lecteur d'avoir flâner alentours. de la même manière, Rosa côtoie de nombreux personnages, simple connaissance, ou habitué du bistrot. le lecteur peut ainsi saluer ou discuter avec le boucher-charcutier et lui rendre son sourire, regarder les habitués en train de boire un coup, parfois en mal d'empathie pour Rosa, être admiratif de l'assurance d'Émilienne (la prostituée) qui ne se laisse pas rabaisser, partager le moment de connivence entre Émilienne, Valine, Rosa et Honorine quand cette dernière explique comment elle a fait plier le curé et le notable, apprécier la différence de caractère des différents habitués que ce soit au lit ou dans un interaction banale. L'artiste donne une personnalité distincte à chacun, aussi bien visuelle que comportementale. Il est visible qu'il porte une réelle affection pour chacun (même pour Sena, mais quand même à l'exception de Barnabé Rotic), ce qui transparaît dans chaque scène de dialogue : le lecteur ne ressent pas de manque d'intérêt visuel à voir parler les interlocuteurs. Il éprouve l'impression de regarder des individus bien vivants.

Comme dans le premier tome, le pari et son déroulement amènent Rosa Lemoine à coucher avec différents hommes, dans les conditions qu'elle a elle-même posées, et qu'elle fait strictement respecter, interrompant même le pari, sans qu'aucun participant ne bronche. Ces nuits sont d'abord un moyen qui sort de l'ordinaire pour payer les factures du sanatorium pour son mari. Elles sont également l'occasion pour Rosa de découvrir l'étreinte d'autres hommes, de ressentir physiquement leur effet. Il se dessine une forme d'apprentissage du plaisir pour Rosa. Les auteurs (Dermaut & Ollivier) montrent en même temps comment Rosa est à l'initiative des modalités et du déroulement de l'accueil de chaque participant. Elle n'est pas une victime, ni un objet passif. le lecteur peut s'interroger sur le fait que cette histoire soit racontée par des hommes, mais il ne peut que constater le respect qu'ils ont pour elle, à la fois dans la manière dont ils la mettent en scène, à la fois dans l'évolution du regard que les hommes portent sur elle. Les modalités imposées par Rosa font que la visite de ces messieurs ne peut pas être réduite à une simple passe tarifée avec une professionnelle.

En fait, Rosa Lemoine a commencé à s'émanciper dès qu'elle s'est proposée pour arbitrer le concours. Elle a pris l'initiative, sortant de la place réservée aux femmes à l'époque dans ce milieu. Son choix l'a amenée à sortir du conformisme social pour s'aventurer dans un comportement inédit, et du coup automatiquement réprouvé par la société, conformiste par défaut. Cette histoire montre aussi comment elle peut assumer ce choix. Les auteurs ont, eux, fait le choix d'exprimer la réprobation de la société essentiellement par un notable, et par l'église. Ils chargent la situation avec un curé coupable d'actes ignobles, mettant ainsi le paquet sur l'hypocrisie de l'individu, et sous-entendant une généralisation à toute l'institution de l'Église, et par là-même à la religion, même si Rosa continue à prier. C'est peut-être la composante qui pêche un peu dans le récit : le lecteur comprend bien que Rosa ne peut pas envisager d'être athée, et qu'elle doit remettre en cause dans son esprit, l'image que la religion brosse du plaisir charnel. Cependant, il ne montre pas en quoi la Foi lui apporte un réconfort, ni que tous les fidèles ne sont pas des ordures.

En revanche, Bernard Ollivier & François Dermaut réalisent une étude de caractère très fine sur les différents personnages. le lecteur voit Rosa gagner en assurance progressivement, et prendre conscience qu'en tant qu'individu, elle est tout aussi capable qu'un homme, que ses idées sont tout aussi valables que celles d'un homme, qu'elle n'est pas une citoyenne de seconde classe. En face, le lecteur voit arriver chaque participant au rendez-vous fixé par Rosa : à chaque fois, il découvre un être humain différent, dans sa façon de concevoir le rendez-vous, dans la façon dont il se représente Rosa et son rôle, et dans le déroulement de la soirée et de la nuit. La gente masculine n'est pas d'un seul tenant : il n'y a pas que des hommes qui viennent pour tirer leur coup et prouver leur virilité. Il y a des personnes avec leur vie, leur vécu, leurs insécurités, leur égoïsme plus ou moins affirmé. Sur ce plan, l'histoire est à l'opposé d'une enfilade de performances physiques avec des acteurs interchangeables. La découverte de ces insécurités montre à Rosa qu'elle n'est en rien inférieure aux hommes, voire que certains attendent qu'elle prenne les choses en main. Il est possible de trouver que Rosa Lemoine est un peu naïve ou crédule, mais cela correspond aussi à la place réservée aux femmes à l'époque, à l'image que leur en donne la société. C'est aussi l'histoire de sa prise de conscience de ces contraintes systémiques, et de la possibilité de ne pas s'y soumettre, une démarche universelle pour tout être humain.

Finalement, ce diptyque constitue une étude de moeurs d'une grande finesse, sur la base d'un pari scabreux. Les planches de François Dermaut racontent l'histoire avec précision et douceur, une reconstitution historique séduisante, et un respect pour les personnages, pour Rosa comme pour les hommes. le lecteur accompagne une femme cantonnée à la place assignée par la société, prendre l'initiative pour sauver son mari, et découvrir qu'elle peut ne pas accepter de se conformer à ce qui est attendue d'elle, et mener une existence plus satisfaisante.
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Rosa Tome 2 : Les hommes.

Rosa a commencé à accueillir les hommes dans le cadre du pari pour savoir qui est le meilleur amant.

Certains hommes se révèlent dans le secret de l'alcôve de Rosa. Certains sont des fanfarons dans la vie de tous les jours, face à leurs "camarades de beuverie" ou face à leurs femmes. Certains sont des êtres sensibles qui montrent leur sensibilité quand ils sont seuls avec Rosa. Certains se montrent très frustres, très brusques et ne semblent pas des amants extraordinaires. Certains sont très respectueux de la belle.

Peu à peu Rosa semble prendre de l'assurance, déroge un peu aux règles qu'elle a fixées au début. le dimanche, elle continue de se rendre à la messe, même si la plupart des femmes se détournent d'elle et changent de place. Mais les bigotes ont de l'influence et elles obtiennent du curé que l'accès de l'église soit interdit à celle qu'elles considèrent comme une putain.

Rosa va bénéficier d'appuis tout à fait inattendus qui vont renverser la situation. Les femmes prennent le pouvoir et renverse celui des hommes. Elles savent s'engouffrer dans les faiblesses, les travers ou les perversions de ces messieurs.

Le décès de Mathieu va entraîner la suspension du pari au grand dam de eux qui n'ont pas encore pu profiter des charmes de la couche de Rosa. On découvrira que Mathieu était un homme au grand coeur. Rosa va reprendre le concours et elle fera part de ses émois à l'une de ses amies, et à Émilienne , la prostituée, qui sera la conseiller.

Dans ce tome, François Dermaut fait la part belle aux femmes. Elles se révèlent combatives, solidaires, capables de déjouer les pièges tendus par ces messieurs. Les femmes se montrent intelligentes, sensibles. Rosa va s'éveiller à la sensualité. elle va apprendre à aimer, à donner du plaisir et à prendre du plaisir. Elle va s'affranchir de la morale judéo chrétienne. Oui, il est possible de faire l'amour, d'avoir des relations et d'y prendre du plaisir sans être une traînée.

L'auteur met en évidence l'évolution du regard des hommes et sur cette forme d'émancipation des femmes. À travers le personnage de Rosa, François Dermaut montre le chemin que les femmes ont dû parcourir. Conquête de la liberté passant par l'accès à des emplois comme celui de garde champêtre ou de bibliothécaire. Il montre aussi le droit au bonheur pour les femmes.

Le graphisme est toujours aussi magnifique. Les hommes sont décrits dans toute leur dimension avec leurs faiblesses, leurs fractures, leur force. Chaque personnage est parfaitement identifié, les hommes ont de vraies "gueules". Les femmes sont des femmes fortes sous leurs traits assez doux.

Ce diptyque est une belle découverte, découverte d'un auteur que je connaissais pas mais aussi d'un sujet qui aurait pu être scabreux et qui sous les crayons de François Dermaut devient lumineux.



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Une superbe histoire (inspirée par Bernard Ollivier)
Des dialogues qui sonnent justes
Des personnages truculents et authentiques dans leurs forces comme dans leurs fêlures
Le dessin virtuose de François Dermaut
Des couleurs splendides

Ce sont les ingrédients de cette EXCELLENTE BD en deux volumes.

Rosa, cest l'histoire d'une jeune fille mariée trop tôt dans la campagne française du XIXème siècle, un portrait des relations hommes/femmes dans cette ruralité hypocrite et (pas très) catholique, une histoire d'amour(s) (qu'on le fasse ou qu'on les vivent), une histoire de coqs mâtés et d'ânes bâtés... L'histoire d'une émancipation... Courez chez votre libraire...
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Fin du diptyque, et cette série gagne encore en qualité.
Les mâles passent les uns après les autres, et on se rend compte que ca n'est pas forcément celui qui avait le plus de chance d'être jugé le meilleur, qui le sera vraiment.

Cette drôle d'histoire finit réellement très bien, et ca n'est pas la moindre des réussites de l'auteur, que de retomber sur ses pieds !
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En dépit des obstacles, Rosa poursuit sa quête d'apporter un peu de réconfort à son mari, désormais en sanatorium graçe à l'argent du pari.
On rencontre les derniers joueurs et plus ca va , plus l'innocente Rosa découvre que la vie peut être beaucoup plus joyeuse que ce qu'elle a vécu avec Mathieu. Elle culpabilise d'autant que le curé et Séna décident de lui retirer à elle la bonne chrétienne, le droit d'aller à l'église.
C'est lumineux et rude, car pour l'aider, de sombres secrets vont être réveillés, le chantage lui permettra de s'installer dans sa nouvelle vie.
Le seul bémol, mais il s'agit d'une BD réaliste, c'est que les méchants ne sont pas réellement punis et surtout peuvent continuer leurs exactions.
En tous cas Rosa grandit et enfin va s'échapper, et ne serait ce que pour cela, cette histoire est belle.
Comme d'habitude avec Dermaut, les dessins sont subtils et beaux.
A lire.
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