Rencontre avec Bernard Ollivier. Escales le mois du Voyage chez Gibert Joseph. Bernard Ollivier Terrassé à 51 ans par la mort de sa femme, suivie d'un licenciement, Bernard Ollivier s'abîmait dans le travail pour gagner sa vie comme journaliste indépendant. Lors de son départ en retraite, ce Normand de souche suit le chemin de Compostelle afin de réfléchir, et décider, du sens qu'il va donner à cette nouvelle période de vie. C'est pendant ces trois mois qu'il entend parler d'Oïkoten et de la réinsertion par la marche à pied. De 1999 à 2000, sa volonté d'aller à la rencontre d'autres cultures se concrétise en nouveau projet de marche ; il suit à pied la Route de la Soie, par étapes de quatre mois et 3000 km par an entre Istanbul et Xi'an en Chine. Pendant les mois où il ne marche pas, il écrit le récit de son voyage et la satisfaction de dépasser les limites de l'effort physique et la peur de l'inconnu. Longue Marche devient best-seller et avec les droits d'auteur, Bernard Ollivier met en place une structure d'accueil pour faire marcher les jeunes en difficulté : Seuil. Lien Gibert Joseph: http://www.gibertjoseph.com/catalogsearch/result/?token=2180d89a6c94f9818e33a638dd895012126f9af4&q=Bernard+Ollivier&product_type=*
Je choisis la plus grande et la plus belle maison pour aller cogner à l'huis. Le vieil homme qui vient de m'ouvrir me considère d'un oeil méfiant. J'essaie d'expliquer qui je suis, où je vais, mais je suis sans doute trop fatigué et mon vocabulaire turc se fait la malle. En désespoir de cause, je sors mon petit message-sésame et le lui tends. Il le lit, me dévisage en prenant son temps puis, de l'index il se frappe plusieurs fois le front : cinglé. C'est tellement inattendu et je suis si content d'avoir atteint mon but et d'être libéré de mes peurs que je ne me formalise pas, au contraire; j'éclate de rire. Alors il sourit, s'efface et m'invite à entrer.
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L'aventure est au coin de la rue. Ce n'est pas une question de kilomètres mais de regard.
Les publicitaires ont vite compris que les plus jeunes étaient les plus malléables. Chaque jour, on en voit les effets : des jouvenceaux, parés de toutes les grâces pourvu qu'elles soient "de marque", paient les violons d'un bal dont ils ne sont que les spectateurs.
Les détours ne sont-ils pas aussi des façons d'aller droit à autre chose ?
Mes enfants entament leur vie d'homme.Déjà ils ont éprouvé ce sentiment angoissant que, même entourés, nous somme seuls.Comme je les aime !
Nous sommes, eux et moi, devant l'océan de la vie. Ils ne voient pour l'instant que l'immensité des eaux. Moi,j'aperçois déjà la rive ou il faudra aborder.
L'important dans le voyage est de perdre volontairement ses repères pour mieux se retrouver.
"Il faudrait (...) intéresser les enfants à la randonnée, pas à la compétition."
Qu'est-ce qui est important dans ma vie ? Les réponses arrivent par flashes, par paliers. Dégagé des contingences, l'avoir s'efface devant l'être. Et c'est là que la marche révèle son secret : on croyait aller vers les autres et l'on arrive à soi-même.
Hier, Lénine et Staline rasaient les mosquées pour les remplacer par des cinémas, aujourd'hui on déboulonne leurs statues pour construire des supermarchés. Le roue tourne vite. A peine a-t-on rangé les pelles qu'on sort les pioches.
♫ Il s'appelait Hugues, il était pas moche / Pas trop c*n non plus, y vivait tout seul / Il avait pas la langue dans sa poche / sinon c'est sa poche ...❓...