À l'âge de quatre ans, Jérôme fut «trouvé» dans la forêt par un couple, Gabriel et Annette. Dès lors c'est un réconfort «animal» que lui procurent la terre riche, la mousse humide, la vie secrète et bruissante, les odeurs familières qui constituaient son refuge.
A 56 ans, Jérôme, agent immobilier, a divorcé de Paula et vit avec leur fille Marina. le roman s'ouvre sur l'accident de moto qui coûte la vie à Armand, l'amoureux de Marina.
Outre le chagrin de Marina, ce drame va déclencher chez Jérôme des réactions diffuses liées à ses propres origines. Débutent alors deux «enquêtes»: l'une centrée sur la disparition d'une autre adolescente, Clémentine, l'autre sur l' «histoire» de Jérôme.
Autour de Jérôme et Marina, des personnages secondaires hauts en couleur : Paula, l'ex-femme et la mère ; Rosy, la meilleure amie de Marina, «belle comme un poney mandchou» ; Vilno Smith, une cliente écossaise et fantasque de l'agence immobilière qui recherche «l'impossible»; Alexandre Cousinet, un inspecteur de police à la retraite homosexuel.
L'écriture est belle. Les sentiments, émotions, réflexions de Jérôme dépeints avec finesse et poésie, comme si c'était Jérôme «le poète».
Jérôme qui se débat entre un passé fait de zones d'ombre, un présent douloureux et un avenir incertain, Jérôme qui ne sait pas qui il est ni qui étaient ses parents, Jérôme qui aime sa fille mais n'a pas appris les «codes» pour prendre soin d'elle quand elle souffre. Chacun à leur façon ce sont Paula, Rosy, Vilno Smith et Cousinet qui vont leur apporter réponses et réconfort, et aider les deux «blessés» à se réconcilier avec leur vie.
J'ai beaucoup aimé ce roman et la plume d'
Agnès Desarthe, les questions soulevées aussi, sur le poids de nos origines et l'importance de nos premières années de vie. Je recommande cette lecture !