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Citations sur La prunelle de ses yeux (72)

"Et comment s'appelle ce petit coin de paradis, Gabriel ?" Gnagnagnagnagna ! Voilà qu'elle minaude, se fait la voix câline pour le séduire, s'est approchée un peu de lui, frôle sa main de ses doigts en prétendant attraper un pot de confiture. Elle se trouve complètement ridicule, mais elle n'est lus en contrôle, ses hormones ont pris les commandes et la shootent littéralement, lui ôtent toute retenue.
- C'est un village. Il s'appelle Saint-Victor.
C'est comme si Gabriel venait de lui asséner deux gifles monumentales. D'abord, il lui parle de Tancrède, immédiatement après, d'un village nommé Saint-Victor. Sonnée, Maya ne parvient même pas à bouger de sa chaise, comme si elle pesait des tonnes. L'espace d'un instant, elle doute de cet homme dont au final elle ne sait pas grand chose et porte la main à sa médaille, la triture nerveusement, fixe l'aveugle qui ne s'est pas départi de son sourire. La raison lui souffle que les coïncidences arrivent, et qu'ici , elles ne sont pas si flagrantes. Ouin, c'est cela. Elle s'emballe pour rien. Rassurée Maya prend une grande inspiration, se calme un peu, se trouve bête, même, d'avoir paniqué, prend le parti d'ignorer cette petite voix qui lui murmure que de cet homme, elle ne sait rien. Et, considérant ce regard si pénétrant qu'il pose parfois sur elle, pas même s'il est vraiment aveugle...
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Pour l'instant. Malgré elle, Maya frissonne. Est-ce une menace ou une promesse ?
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— Je suis photographe, finit-elle par lâcher, en se raclant la gorge. Photographe amateur.
— Amatrice, la reprend-il.
— Non, amateur, il n'y a pas de féminin.
— On dit bien spectatrice, actrice, créatrice… Pourquoi ne dirait-on pas amatrice, c'est ridicule !
— J'en sais rien, je trouve ça moche, c'est tout.
— Je ne vous demande pas si c'est beau. Je vous incite juste à être féministe, quoi !
Maya éclate d'un rire moqueur. Voilà qu'il va lui donner une leçon de féminisme alors qu'il semble draguer tout ce qui bouge, il ne manque pas d'air !
— Parce que vous l'êtes, vous ? Vous seriez bien un des seuls hommes que je connaisse qui n'aime pas se sentir supérieur aux femmes.
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ABSORBÉE DANS LA CONTEMPLATION de la River Lee, inconsciente du vent qui joue avec sa chevelure épaisse et s'engouffre sous sa jupe de gitane, la jeune femme est à des années-lumière des gens qui s'agitent autour d'elle et se bousculent en piaillant de joie dans les premiers rayons du soleil. Elle reste accoudée au pont, son précieux appareil photo serré contre sa poitrine, les yeux dans le vague. Le fleuve a des reflets d'émeraude, aujourd'hui. Un instant, elle s'imagine enjamber la rambarde et plonger, s'enfoncer profondément dans les eaux scintillantes pour ne plus jamais remonter, mais chasse aussitôt cette pensée. Elle a d'autres projets pour l'instant : il faut absolument qu'elle revoie cet homme.
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Pétri d'une fierté ridicule, il me saisit virilement par l'épaule, la palpe, met une petite claque sur ma joue fraîchement rasée, attrape ma main et la serre longuement, comme si j'étais le président de la République. C'est tout juste s'il ne verse pas une larme. Médusé, je le fixe un instant. Croit-il vraiment à cette comédie qu'il joue de l'amour père-fils ?
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— T'es stressé, poursuit-il sans se douter du dégoût qu'il m'inspire. C'est normal. Ce n'est pas rien de rentrer à Mètis avec un an d'avance. Mon fils est un génie, il doit tenir ça de son père ! plaisante-t-il.
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Et, soudain, c'est à peine si je reconnais mon reflet dans le miroir, comme si j'étais devenu étranger à moi-même. Je scrute mon visage barbouillé de mousse à raser, à la recherche des vestiges de celui que j'ai un jour été. Victor, le gamin sans histoire, l'élève appliqué, la relève assurée… Victor et son immense sourire, sa confiance en la vie, son regard émerveillé posé sur le monde. Ce matin, mes pupilles sont dilatées à l'extrême et réduisent mes iris à de fins cercles bleus. Désormais en rupture avec tout ce qui composait ma vie, ce que je m'apprête à faire me terrorise au-delà du raisonnable. M'excite, aussi.
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AUJOURD'HUI, JE VAIS TRAHIR mon père.
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— Écoutez, je ne sais pas ce que vous voulez, mais…
— Bien sûr que si, tu le sais. Arrêtons ce jeu de dupes, veux-tu ? Il est temps que tu paies pour ce que tu as fait.
— Il y a des années, que je le paie.
— Pas suffisamment, non.
— Alors quoi ? C'est quoi, la suite ? Vous allez me tuer, moi aussi ?
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DEHORS, LES ANIMAUX SE SONT TUS. Ils se terrent dans des abris de fortune et attendent la fin de la tempête, se recroquevillent comme s'ils pressentaient le drame qui se joue à quelques mètres, dans cette maison, au beau milieu de nulle part. Le tonnerre fracasse les nuages épais, le vent gifle les arbres et projette leurs branches contre les fenêtres, la pluie s'écrase lourdement sur le sol et semble ne jamais vouloir se tarir. C'est tout le chagrin et la colère de la terre qui font écho à son procès, au cœur de cette nuit sans lune
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