«
le collège des éplucheurs de citrouilles » est le premier roman de
Laure Deslandes, un roman jeunesse qui fait du bien aux adultes tant par sa fraîcheur que par la nostalgie des souvenirs d'une époque révolue.
Elliot entre au collège des Museaux dont l'internat est réservé à des élèves issus des cités rencontrant des difficultés dans leurs parcours de vie. Dans sa valise, il apporte son bien le plus précieux qui suscite bien des convoitises et qu'il doit absolument cacher.
Dans ce collège de la dernière chance, il n'y a pas de réseau téléphonique ni de wi-fi, pas de frites ni de pâtes ni de pizzas à la cantine, mais des légumes inconnus et des plats étranges préparés par un cuisinier plutôt spécial. Les profs atypiques y pratiquent des cours pour le moins originaux dont l'estonien en langue vivante, l'histoire-géo en pantoufles et le sport dans les hautes branches des arbres.
Très vite, les jeunes des cités vont se heurter aux élèves locaux et bouleverser leurs vies bien rangées. Obligé de partager le quotidien des autres pensionnaires difficilement fréquentables, Elliot se rapproche de Péline, une élève de sa classe différente au caractère bien trempé qui va l'aider à protéger son secret. La jeune fille vit seule avec sa mère qui alterne les expériences professionnelles sans jamais se fixer, dans un mode de vie écolo qui fait ressembler leur maison à un vide-grenier. Leur complicité, leur accueil chaleureux est un baume sur le coeur d'Elliot meurtri par une mère absente et un beau-père violent.
Peu à peu, des liens vont se tisser entre ces ados qui ne se connaissent pas et se tolèrent à peine. Face à l'adversité, ils vont découvrir la solidarité et l'amitié.
Ce livre drôle, frais et émouvant, aborde le thème de l'amitié, de la famille, de la résilience, des émois de l'adolescence dans une tranche de vie axée sur le quotidien de collégiens. Des scènes drôles alternent avec des situations parfois improbables, mais les personnages hauts en couleur l'emportent sur ces considérations. Tout est possible, surtout quand les punitions originales créent des vocations inattendues, et le changement qui s'opère insidieusement chez ces jeunes racailles au point de les rendre attachants en est la preuve.