- Je ne savais pas que tu aimais bien Hannah. J’aurais tellement voulu que...
Je n’ai pas terminé ma pensée. Il a marqué un temps d’hésitation - du moins c’est l’impression que j’en ai eu malgré ma perception fragmentée des choses. Puis il a soufflé :
- Vous vous teniez la main, Blake et toi.
"Si tu veux savoir de quelle étoffe quelqu'un est vraiment fait, regarde comment il agit quand personne ne le surveille. C'est là qu'il montrera sa vraie nature."
- Moi, je trouve ça très agréable [ le champagne ] ! a-t-elle répondu. Un peu comme de boire des milliers de petites étincelles...
On peut décider de sa vie, ou la vie peut décider pour vous. Le choix était-il donc vraiment si simple?
Les parents, c’est compliqué : on les déteste ou on les adore, parfois les deux à la fois... Mais quand on n’en a plus qu’un seul, c’est un peu comme si lui ou elle finissait par prendre une place encore plus essentielle - primordiale.
— Un traumatisme peut nous permettre d’apprendre, m’a-t-il fait remarquer de cette voix raisonnable qui me rendait folle. Et, même si tu échoues à la fin, au moins, tu auras essayé.
Quand on a des enfants, on ne sait plus où donner de la tête
Il prenait mes angoisses existentielles très à cœur, persuadé d’avoir détraqué sa fille pour de bon, de m’avoir gâché la vie à long terme. Alors qu’au contraire, il n’avait rien fait d’autre, depuis ma naissance, que me tenir à bout de bras, faire tout ce qui était en son pouvoir pour me protéger. Et ceci, même – que dis-je, particulièrement – quand le reste de mon monde était en train de s’écrouler.
Beaucoup de mots avaient été employés, tout au long des années, pour décrire ma mère, à la fois avant et après sa mort en 2013. « Sublime », disait-on souvent, et juste après « allumée », ou son équivalent plus magnanime, « passionnée ». On ajoutait parfois aussi « bouleversante », « exquise » et « pleine de fougue ». Mais c’étaient seulement des mots. Ma mère ne s’était jamais résumée à une simple combinaison de lettres.
Ma nouvelle belle-mère était une femme profondément généreuse, qui n’exigeait pas de son entourage plus d’affection qu’elle n’était prête à en donner – et qui ne se serait jamais permis, pire encore, de tout garder pour elle-même. Il était arrivé à ma mère, quand elle accompagnait mon père à un dîner entre collègues, de boire un peu trop et de débiter des blagues de mauvais goût en plein milieu du repas.