Cet ouvrage résulte d'une commande provenant d'une résidence d'artistes locaux, EN APARTE, dont le but est d'ouvrir "un espace de dialogue en développant un travail de questionnement des mémoires autour d'un territoire donné". Je ne connaissais pas la finalité du projet avant d'ouvrir le livre, je l'ai appris ensuite, et je trouve que ce genre d'entreprise est tout à fait salutaire, puisqu'il permet de valoriser un patrimoine donné.
Et les 2 auteurs en question, Caroline Fives et
Amandine Dhée, ont décidé d'aller enquêter sur la mémoire de leur quartier d'origine, Fives (même nom que l'auteur, mais simple coeincidence), un quartier populaire de Lille ( ville natale de mon père, donc que je connais un petit peu). Et l'originalité du point de vue des 2 écrivains est de jouer la carte de la transparence : on assiste ainsi à un work in process, et les auteurs ne nous cacherons rien de leurs doutes, de leurs tatonnements et de leur incompréhension par rapport au projet initial. Et évidemment, Fives et Dhée témoignent, pour ce faire, d'une auto dérision et d'une complicité à toute épreuve, qui fait plutot du bien dans un secteur (l'étude universitaire) qui a tendance à trop se prendre au sérieux. La mémoire de ce quartier ouvrier est un sujet oh combien sérieux et important, les auteurs ne l'ignorent pas, mais loin des thèses pompeuses sur le sujet, prennent le parti de l'humour et du léger.
Le revers de la médaille est qu'à la fin du livre, on n'a pas beaucoup avancé, et on est toujours resté sur ce terrain de l'anecdotique et de l'humour. L'ouvrage m'a en fait paru trop court ( 96 pages en petit format). J'aurais aimé, pour qu'il soit plus accompli une seconde partie où les auteurs abordent plus frontalement le sujet, toute en gardant le même ton badin.
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