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3.93/5 (sur 717 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1980
Biographie :

Amandine Dhée est écrivaine et comédienne.

L’émancipation, notre rapport à autrui et à notre environnement de vie sont les thèmes récurrents qui marquent son travail, distingué par le prix Hors Concours pour "La Femme brouillon" en 2017.

Son besoin d’exploration des formes l’amène régulièrement sur scène pour partager ses textes lors de lectures musicales ou encore pour y interpréter un rôle dans l’adaptation de ceux destinés au théâtre. Elle travaille régulièrement avec la compagnie Générale d'Imaginaire (Lille).

Source : Babelio
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Bibliographie de Amandine Dhée   (10)Voir plus


Quelques questions à propos de À mains nues


09/04/2020

Entre exploration intime et considérations socio-politique, Amandine Dhée questionne dans ses livres la place des femmes - encore et toujours problématique - dans nos sociétés. Que ce soit par le prisme de la grossesse et la maternité dans La Femme brouillon (prix Hors Concours 2017), ou bien à travers le désir à l`épreuve de la norme dans À mains nues. Pour aborder ce sujet, c`est bel et bien la fiction que l`auteure a choisie, avec des livres à la fois courts et denses aux faux-airs d`autofiction (laissez-vous prendre au "je"). Nous lui avons posé quelques questions pour comprendre sa démarche et son engagement féministe, à l`aune d`un livre plus complexe qu`il n`y paraît, dans lequel les contradictions de la narratrice sont synonymes de quête intérieure.

Dans À mains nues, vous faites le portrait d’une femme aujourd’hui et de la jeune fille qu’elle était, vis-à-vis de la sexualité et du couple. Considérez-vous la sexualité comme un vecteur primordial d’identité/personnalité chez l’individu ? Et le corps comme un territoire également politique ?

Plutôt que de sexualité, je parlerais de désir. Le désir est plus vaste, il abrite davantage de nous. Dans À mains nues, la narratrice s`interroge : a-t-elle vraiment écouté son désir ? L`a-t-elle suffisamment défendu ? N`a-t-elle pas laissé les autres la « fabriquer » ? Pour mieux se comprendre, la narratrice revient vers l`enfant, l`adolescente et la jeune femme qu`elle a été. Elle dialogue avec elle-même, revient sur les enjeux qui ont été les siens à chaque étape de sa vie. Bien sur, la petite fille et l`adolescente ne se posent pas les mêmes questions que la femme adulte ou la mère de famille. Mais certaines choses reviennent, quel que soit l`âge : le rapport au corps souvent conflictuel, les clichés sur la sexualité, les injonctions...

Le corps, celui des femmes en particulier, fait l`objet d`un puissant contrôle social. Au travers des pages, la narratrice bataille contre ce qu`on attend d`elle. D`autres fois, elle s`engouffre dans des discours dominants, les accepte sans discussion, les intègre sans y penser. C`est la question de la norme que j`interroge ici, la façon dont elle nous enferme et nous protège à la fois. Ce qui m`intéresse, c`est l`ambivalence de la narratrice. En explorant ses désirs, elle va à la rencontre des autres, mais aussi d`elle-même. C`est en cela qu`elle trace son chemin d`émancipation.

"À mains nues" évoque l`idée d`un combat. Un combat pour parvenir à s`écouter, et faire entendre sa voix. Mais ce titre évoque aussi la sensualité. Car je voulais aussi écrire une sexualité solaire. Par ce même corps, raconter qu`on peut se rassembler, avec l`autre et avec soi-même.

Vos livres se présentent la plupart du temps comme des récits intimes sur la vie d’une narratrice avec laquelle vous partagez beaucoup. Est-ce l’écriture qui vous a menée à l’introspection, ou bien l’inverse ?

Je travaille toujours à partir des questions qui m`habitent, de mes propres urgences. Je sais qu`écrire ne répondra pas à toutes mes questions, mais m`aidera à prendre le temps de les déployer. Ce qui m’intéresse, c`est le frottement, les contradictions, là où ça grince. Chacun et chacune trouvera ensuite ses réponses à sa propre lumière. Le temps nous manque tellement pour penser à la façon dont on aime, dont on désire ! L`écriture est ma façon de ralentir, de dilater le temps.

Et ce qui me pousse à publier, c`est l`intime conviction que d`autres hommes et femmes partagent mon désarroi. Car il ne faut pas être dupe du « je » que je mets en scène. Ce « je » est le fruit de nombreuses discussions qui m`invitent à croire que mes interrogations résonneront pour d`autres.



Ce roman joue sur deux temporalités, en alternant les chapitres à la première personne (le temps présent de l’écriture) et à la troisième personne (principalement) pour raconter cette femme plus jeune. Entre les deux, vous évoquez une prise de conscience face à la place des femmes dans nos sociétés. En quoi votre génération et les suivantes ont eu/vont avoir à relever un défi particulier pour l’égalité des sexes ?

Me concernant, je pense que j`ai eu à lutter contre le mythe de « l`égalité déjà là », développé par Christine Delphy, qui me laissait croire que la lutte n`était plus utile, que les combats menés par les générations précédentes avaient suffi. Ma rencontre avec le féminisme a été assez tardive. J`avais le sentiment qu`il s`agissait d`un combat d`arrière-garde. J`étais - ou je voulais être - aveugle aux inégalités entre femmes et hommes. Quand j`ai enfin ouvert les yeux, cela a été violent, parce que j`ai découvert que le sexisme se larvait partout : dans tous les milieux sociaux, dans mon travail, dans ma propre famille, etc. C`est intéressant de me souvenir que je me suis longtemps tenue éloignée du féminisme, car cela m`évite de juger les autres aujourd`hui... Je crois en la sororité : aller à la rencontre de toutes les femmes, qu`elles me ressemblent ou non.

Mais à vrai dire, j`aspire à davantage que l`égalité des sexes. Le féminisme auquel je crois n`est pas un jeu de chaises musicales. Il ne s`agit pas seulement de permettre à certaines femmes privilégiées d’accéder au pouvoir aujourd`hui détenu par les hommes. En arriver là reviendrait à exploiter d`autres humains : des femmes et hommes pauvres. Le féminisme que je défends s`accompagne d`une critique d`un système qui se nourrit des inégalités et abîme nos vies : le capitalisme.

J`essaie aussi de me souvenir que ma condition de femme blanche occidentale n`est pas universelle, c`est ce que démontre magistralement Bell Hooks dans ses ouvrages. De la même façon, les personnes LGBTQI+ traversent des expériences éloignées de mon propre quotidien. Mes convictions féministes m`invitent donc parfois...à me taire. Et à être à l`écoute d`autres parcours de vie. Le programme est donc vaste ! On aura peut-être besoin des générations suivantes pour le mener à bien...D`ailleurs je me pose beaucoup la question de la transmission des expériences politiques. J`ai le sentiment que nos mouvements ne sont pas suffisamment intergénérationnels, c`est dommage, nous avons besoin de l`expérience des femmes plus âgées.



Vous expliquez l’absolue nécessité du féminisme, tout en précisant qu’il peut aussi devenir un dogme qui emprisonne - et que l’on est forcément confrontée un jour en tant que féministe (dans le sexe ou la maternité par exemple) à des injonctions contradictoires. Pourquoi est-ce important pour vous, de vous dire “féministe” malgré cela ?

Comme je l`ai dit plus haut, mon éveil au féminisme a été une expérience fondamentale dans mon parcours. Mais les groupes politiques sont souvent porteurs de normes, de morale... et de nouvelles injonctions ! On est toujours tenté de se réfugier dans un groupe, mais on risque d`y perdre son sens critique, de se « lisser », de tomber dans le piège du « eux » et du « nous ». Les rapports de pouvoir ne disparaissent pas par magie quand les femmes sont entre elles, bien sûr. Il faudrait être dedans et dehors. Puiser de la force dans le collectif mais parvenir à s`extirper pour ne pas perdre son indépendance de pensée.

Que reste-t-il à penser d’une “nouvelle sexualité” aujourd’hui, débarrassée de la morale mais aussi des clichés pornographiques ? Vous apportez une pierre à l’édifice avec une approche décomplexée et décomplexante, invitant à l’exploration de soi...

Dans À mains nues, j`évoque à quel point l`imaginaire de la narratrice est pétri de clichés, véhiculés par les discours ambiants, le cinéma, la publicité... Elle se cogne à ses représentations sur l`amour, le couple, la sexualité... Nos sexualités sont le reflet des valeurs de nos société : culte de la performance, angoisse de l`échec, domination des hommes sur les femmes. Si l`égalité n`existe pas dans la société, elle ne sera pas non plus présente sous nos couettes ! Longtemps, la narratrice est davantage préoccupée par le fait d`être désirable plutôt que de désirer. Je crois que nous vivons dans une société où on apprend aux femmes à se détester, à se contrôler sans cesse. Certains hommes en souffrent aussi, d`ailleurs. Pour se libérer, la narratrice essaie de se considérer avec bienveillance. Et de rire d`elle même. Pas un rire grinçant, mais un rire tendre, qui accueille.



On vous connaît donc écrivaine, mais vous êtes aussi comédienne : de quelle manière ces deux pratiques s’opposent, se délimitent et se nourrissent dans votre travail ?

J`ai commencé à partager mes textes lors de scènes ouvertes. C`était pour moi la seule façon de les faire sortir du fond du tiroir. Cela a été une expérience très intense. La scène m`a aidé à faire entendre ce que je ne parvenais pas à dire dans ma vie quotidienne. J`avais le sentiment de me cogner à ma propre surface, sans parvenir à me dire. La scène a changé cela. Même si aujourd`hui, je suis plus sereine, l’expérience de la scène reste essentielle.

Être en rapport direct avec le public : sentir l`énergie qui circule entre la scène et la salle, les yeux qui brillent, les gorges qui se serrent. C`est une traversée collective. Du moins, quand il se passe quelque chose ! Parce que l`expérience de la scène c`est : on se lance et on verra. Il ne suffit pas d`être là pour être présente. C`est difficile d`être encore dans des mots qu`on a dit cinquante fois, de les incarner vraiment. Cet expérience m`intéresse beaucoup. Et puis c`est pour ça que j`écris : aller vers les autres. Enfin, je lis toujours mes textes à voix haute avant de les envoyer à mon éditeur. Cela m`aide à prendre conscience de la lourdeur d`une phrase, d`une répétition, et de trouver le rythme qui me semble juste.

Même si les sujets abordés sont sérieux, vos textes restent drôles, et à la fois courts et denses. Quels seraient vos conseils d’écriture à des auteurs voulant s’essayer à une forme de récit intime ou d’autofiction ?

Je pense que la question de l`autofiction compte assez peu. Peu importe la proximité entre autrice et narratrice. Ce qu`il faut, c`est que le texte tienne debout. Quand j`écris, j`essaie d`être au plus près de mon intime pour écrire les sensations, les réflexions qui me traversent, et surtout, ne pas me censurer. Puis, dans un deuxième temps, je relis mon texte comme s`il s`agissait de celui de quelqu`un d`autre. L`avantage du « je » c`est que l`on peut montrer toutes les contradictions qui traversent une seule et même personne. Cela évite d`être moral, de surplomber.

L`humour permet aussi d`éviter cet écueil, il invite à prendre de la distance, crée de la complicité avec le lecteur ou la lectrice. Et rire de quelque chose qui nous opprime, c`est une façon de reprendre le pouvoir. Mon « je » s`adresse à d`autres je, invite à une introspection intime, tend un miroir au lecteur ou à la lectrice. C`est dans l`écriture que cela se joue, trouver la bonne distance, cette fine frontière entre le privé et l`intime.


Quelques questions à propos de vos lectures

Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Sacrées sorcières de Roald Dahl.

Quel est le livre que vous auriez rêvé d’écrire ?

La Vie devant soi de Romain Gary.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

W ou le souvenir d`enfance de George Perec.

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Le bonheur, désespérément d`André Comte-Sponville.

Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Mémoires d`Hadrien de Marguerite Yourcenar.

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Gagner sa vie de Fabienne Swiatly (éditions La Fosse aux ours).

Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

La Condition humaine d`André Malraux (Je venge ici la lycéenne que j`étais, qui s`est tellement battue avec ce texte !).

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

"Écrire, c`est faire confiance au vide." Simone de Beauvoir dans La Force de l`âge.

Et en ce moment que lisez-vous ?

Peau de Dorothy Allison (Cambourakis). Passionnant !

Découvrez À mains nues de Amandine Dhée aux Editions la Contre-Allée



Entretien réalisé par Nicolas Hecht


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Sortir au jour est une invitation à réapprivoiser notre rapport à la mort. Deux femmes échangent. La première, double fictionnel de l'autrice, évoque les histoires qui l'ont précédée, la façon dont elle s'en débrouille, dont elle-même se projette dans l'avenir, et son angoisse de perdre. La seconde, Gabriele, parle de sa reconversion comme thanatopractrice. Elle évoque ce métier méconnu, ce soin très particulier auprès des personnes décédées, mais aussi de leurs proches vivants. le texte est issu d'une série d'entretiens menés avec elle. Malgré le sujet qui pourrait paraître grave, c'est un texte plein d'humour et qui penche résolument du côté de la vie. Pour cette lecture musicale mise en scène par Pauline van Lancker (Cie Dans l'arbre), Amandine Dhée sera accompagnée par la chanteuse et musicienne Sarah Decroocq. Celle-ci proposera un travail autour de la voix, de la musique et des sons électroniques. Amandine Dhée est écrivaine, dramaturge et comédienne. Artiste associée à la Générale d'Imaginaire, elle arpente les scènes pour y confronter son écriture inspirée de la vie quotidienne. La plupart de ses textes sont parus aux éditions La Contre Allée, parmi lesquels La femme brouillon (2017, prix Hors Concours) et À mains nues (2020). Sarah Decroocq est autrice, musicienne et interprète. Elle a créé le projet June Bug en 2010, un bricolage de musique et d'explorations folk. de 2016 à 2021, elle a été musicienne et comédienne pour le spectacle Les Gens d'Ici, écrit par Amandine Dhée et produit par la Générale d'Imaginaire. Retrouvez notre dossier "Effractions 2023" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-2023/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/ Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou
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Citations et extraits (290) Voir plus Ajouter une citation
Ce connard de Larousse a menti, ce n’est pas vrai que la maternité rapproche mère et fille.
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Et si ma liberté avait aussi un goût de solitude ? En couple, je me confronte sans cesse aux limites de l'autre, à son incapacité à me combler, moi l'affamée. C'est terrible, parce qu'une part de moi rêve encore du couple comme un repos bien mérité, un oeuf, une fin. Mais c'est ce manque qui m'oblige à prendre soin de moi, à me donner de la tendresse, ce que je n'ai jamais su faire. Dans cette solitude, je colmate mes brèches.
(p. 131)
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Je suis un loup-garou de film américain, Je te préviens chéri, cette nuit je risque de changer un petit peu, des canines me viendront ainsi que des poils et j'aurai comme une envie de t'égorger, mais n'aie pas peur, ce sera toujours moi, enferme-moi dans la salle de bain, mets le verrou et ne l'ouvre sous aucun prétexte, tu m'entends aucun prétexte, même si je pousse des cris à te retourner le ventre, promets-le-moi. Demain matin tout ira bien. On boira une tasse de café chaud et on continuera la vie.
Quoi faire de la colère ?
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La menace s'appelle mort subite du nourrisson. Les mots s'entrechoquent, mort subite, mort subie. Pensée impossible à négocier, la mort du bébé. Un tour de magie à l'envers.
Pour toujours, nous sommes suspendus à cette vie qui hésite. Une vie qui grimpera aux arbres, qui traversera la rue, attrapera des maladies, réclamera une mobylette, ira en boîte de nuit, et se cognera au réel. Je voudrais tout interdire, mettre le bébé sous cloche. Qu'il reste toujours près de moi, sa maman-coussin.
J'ai des attaques de réalité. Comme si cette naissance me liait définitivement au destin de l'humanité. Et au chagrin commun. Je suis hantée par des images d'exode, de migrations, de camps, où des mères déambulent folles de douleur, un bébé crevé dans les bras.
(p. 70)
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Je cherche mes gestes. Je visionne des tutoriels sur internet, des vidéos amateurs, à la musique insipide et au lettrage nunuche. [...] Rien [n'est dit] des mouvements électriques des bras et des jambes, des geysers de pipi, rien de mon désarroi face à ce petit corps. Je le manipule avec douceur, ou plutôt je tords son bras le plus tendrement possible. Les paroles de 'Cécile', la chanson de Nougaro, me reviennent. « Que toujours on te touche comme moi maintenant. » La douceur d'un coton, la tiédeur d'une main, la lenteur d'un geste, ces micro-événements dont il ne se souviendra jamais et qui laissent forcément une trace.
C'est dans ses gestes anodins, répétés des milliers de fois, que s'imprime un message.
(p. 73-74)
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A l'heure où l'on fourre des parfums de synthèse dans les serviettes hygiéniques, il y a urgence à embrasser le sexe des femmes, le chérir, le consoler de tant de bêtise. Elle se demande d'où viennent pareilles innovations, est-ce qu'au cours d'une réunion de travail, quelqu'un a eu une illumination, Et si on mettait de l'eucalyptus, et là, quoi ? Personne pour le faire taire, pas une femme pour lui jeter son café à la tronche, parfume-toi la bite si tu veux , mais laisse notre chatte tranquille ? Bien sûr l'honnêteté intellectuelle l'oblige à admettre que l'idée vient peut-être d'une femme, et cela l'emplit de tristesse.
(p. 108-109)
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L’ennui avec la paranoïa c’est qu’elle ressemble beaucoup à une folle intuition.
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Il est interdit de prononcer le mot douleur. On parlera de sensations intenses lors de l'accouchement. Si vraiment on morfle, de sensations déroutantes.
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Je sais qu'elle [ma mère] n'emmènera peut-être jamais mon petit garçon au jardin public ou à la mer, je sais qu'elle ne peut même pas partager avec lui sa propre histoire et l'inviter dans notre arbre [généalogique]. En lui offrant ces livres, je sais qu'elle lui signifie l'existence d'un monde parallèle, sa façon à elle d'être au monde, son plan B. Au pire, il y aura les livres, semble-t-elle lui dire. L'amour, l'amitié, c'est bien, mais tellement compliqué. Les autres brûlent, tu verras, petit. Les livres, tu peux leur faire confiance, il y en aura toujours un pour toi.
(p. 121)
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Nos nouveaux statuts de père et de mère nous embrouillent encore plus. On voudrait s'inventer, en même temps qu'on est sans cesse ramenés à nos propres modèles, tiraillés entre ce qu'on a toujours connu et ce à quoi on aspire. On navigue à vue, tout le temps. Incertains. Trop rigides, on nie les émotions de notre enfant, trop cools, il deviendra toxicomane. On veut du cadre mais pas de rapports de force, des repères mais pas d'autoritarisme. Ça épuise.
(p. 22)
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