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Titre : Une amie très chère
Année : 2017
Auteur : Anton Disclafani
Editeur : Denoël
Résumé : Texas, années 50. Joan Fortier est jeune, belle et héritière d'une immense fortune. Ces frasques défraient régulièrement la chronique mais personne ne sait qui est vraiment cette fille au caractère énigmatique, aux moeurs légères. Même son amie d'enfance Cece qui pourtant lui est vouée corps et âmes, ne connait pas les secrets de cette âme tourmentée lourde d'un secret inavouable.
Mon humble avis : Lorsque les éditions Denoël me demandèrent de choisir un ouvrage dans leur catalogue, j'avoue que je pris la décision rapidement et quand je recevais l'ouvrage je me demandais bien ce qui m'avait poussé à choisir ce bouquin d'Anton Disclafani. A priori la chronique des vicissitudes de riches américaines n'était pas un thème qui me motivait mais j'assumais et me lançais dans cette lecture avec quand même un peu de curiosité et l'espoir de ne point trop m'ennuyer. Il ne me fallut que quelques pages pour me rendre compte que cette lecture n'allait pas me lasser et au contraire je sus assez rapidement que j'allais y prendre un certain plaisir. L'écriture de Disclafani est élégante, la psychologie de ses personnages d'une finesse rare et l'empathie envers ses deux protagonistes principales les accompagne de la première ligne jusqu'au dénouement. L'histoire d'une amitié féminine indéfectible est assurément le point fort de ce roman mais aussi la description d'un monde, d'une société surannée et pourtant tellement proche de la notre. Ce roman nous promène d'un cocktail à une soirée mondaine et l'auteur n'à pas son pareil pour décrire l'angoisse et le mal-être sourd qui apparait sous le vernis bien policé et les robes à volants que les femmes portaient à cette époque. Il est ici question de condition féminine, de peur du qu'en dira-t-on mais l'on découvre aussi un monde où certains hommes ( je pense particulièrement au mari de Cece ) peuvent faire preuve d'une patience et d'un modernisme rare. Il est aussi question d'amour filiale, d'héritage psychologique, d'une amitié dysfonctionnelle et de drames familiaux. C'est joli, policé comme un tableau d'Edward Hopper où derrière l'apparente perfection pointe le désespoir d'une génération dorée. Disclafani atteint à mon humble avis son but : toucher le lecteur, l'émouvoir avec une histoire d'amitié à priori simple mais qui dévoile des trésors de compléxité au fur et à mesure d'une lecture qui se révèle addictive et plaisante. Une bonne surprise et un auteur à suivre.
J'achète ? : Oui sans aucun doute, une amie très chère est un roman plaisant. Une lecture que je n'aurais peut-être pas choisi spontanément mais pourtant une excellente surprise et un bouquin qui sous des abords élégants, presque légers, traitent de sujets essentiels .
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Auteure déjà réputée pour le livre Pensionnat des jeunes filles sages, Anton Disclafani nous offre une nouvelle histoire traitant de l'amitié.

Ce roman est parfait pour les beaux jours à venir, pour les vacances en devenir. En effet entre introspection intime et cadre social bien établi, le lecteur est introduit au coeur d'une intrigue très personnelle où les émotions se bousculent. J'ai trouvé les personnages vraiment uniques, complexes et aucune ne peut vous laisser indifférent.

La dévotion presque exagérée, maladive de Cece pour son amie Joan est assez impressionnante. J'ai été fascinée de voir jusqu'à quel point elle était prête à se sacrifier pour son amie et on souhaite dès lors absolument savoir le secret qui lie ces deux femmes. J'ai eu du mal à apprécier Joan car son caractère est difficile à cerner, elle est un objet de désir et de jalousie avant d'être au fur et à mesure de la lecture réellement personnifiée.

Le cadre spatio-temporel est aussi extrêmement intéressant et prend une part importante dans le récit car nous sommes à la fois dans un Etat très particulier des États-Unis -le Texas- et dans des années emblématiques que sont les années 50. J'ai été plongée dans cette ambiance : on sent que l'auteure a voulu être le plus proche possible de la réalité. C'est un vrai plaisir de voir autant de détails, de ressentir une atmosphère aussi spécifique.

En définitive, j'ai beaucoup aimé cette histoire notamment pour ce lien unique, fort et dévastateur entre les deux personnages centraux.

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Houston. 1957.

Joan et Cece sont issues de familles texanes aisées et se connaissent depuis l'enfance. Elles sont amies depuis les bacs à sable, ont survécu aux temps compliqués du lycée et la seconde a toujours vécu dans l'ombre de la première. En 57, les deux jeunes femmes ont 25 ans et si Cece est mariée et maman d'un petit garçon, Joan continue à défrayer la chronique. Si belle, si riche, adulée, elle est un peu la petite star la ville. On l'invite partout, on la veut sur tous les fronts, sur toutes les photos. Mais Joan semble de plus en plus malheureuse et surtout, semble vouloir prendre ses distances, ce que Cece supporte très mal. Son couple commence à battre de l'aile ? Peu lui importe, tant que Joan reste dans les parages !
Une amitié toxique

Une amie très chère est avant tout le récit d'une amitié toxique. Une amitié totalement déséquilibrée, une amitié dysfonctionnelle qui commence par la dépossession d'un nom. Si la belle et déjà charismatique Joan Fortier reste Joan, Joan Buchanan se voit obligée d'opter pour son second prénom. Parce que c'est plus simple pour les autres, elle devient donc Cécilia, autrement dit Cece. D'abord pour la maîtresse d'école qui demande cette faveur puis pour sa famille et pour tout le monde.

De Cece, nous serons particulièrement proches car c'est elle qui nous raconte cette histoire. Les pieds bien ancrés dans l'année 1957, année-repère à laquelle on revient constamment, elle nous explique par petites touches les prémices d'une amitié qui occupe toute sa vie ou comment Joan est peu à peu devenue le phare sans lequel elle serait perdue.

Car Cece adore Joan. Elle la surveille depuis toujours, la tire des mauvais pas, choisi ses vêtements pour elle, la défend constamment et est presque prête à la faire passer avant son mari et son petit garçon. Elle est prête à tout donner et de son côté, Joan ne donnera rien. Ou si peu. Après tout, elle est déjà bien bonne de tolérer Cece dans son sillage. du moins, c'est ce que tout le monde pense tout bas. Pour la plupart, Cece est plus une dame de compagnie qu'une amie pour Joan. Tout simplement parce que Joan n'a pas vraiment d'amis…

Mais que les gens ne savent pas, c'est que les deux amies ont un secret commun, quelque chose qui les lie irrémédiablement.
Derrière le vernis des gens bien nés

Outre l'intérêt de l'histoire d'amitié qui nous est contée, Une amie très chère est également un roman sur le Texas des années 50. du moins sur les moeurs de ces familles riches et sur la vie de ces femmes au foyer qui n'ont jamais connu la misère mais qui cherchent à oublier leurs ennuis et leurs frustrations variées en enchainant les cocktails au bord de la piscine. Et oui. Dans le roman d'Anton DiSclafani, on a souvent beaucoup trop bu. D'où l'impression de vacuité, de mélancolie qui ressort de l'ensemble du roman.

La chaleur du Texas, l'été, les soirées mondaines, les robes, les conversations vides de sens et d'intérêt, la superficialité d'une société fondée sur le paraître sont autant de thèmes que le roman évoque par le biais des personnages secondaires, des familles des héroïnes et, bien évidemment, des héroïnes elles-mêmes. Une amie très chère nous montre que derrière le vernis des gens bien nés, derrière la beauté des robes et des bijoux, des grosses voitures et des belles maisons, se cachent aussi des gens malheureux. Des gens riches, déconnectés de la réalité, mais malheureux.

On pourrait dire que Cece, malgré son intelligence, suit complètement le mode de vie auquel elle semble destinée, tout comme ses amies. Et cela consiste à être une bonne épouse, élever ses enfants, être agréable et bien maquillée. On comprend qu'elle aime son mari et son fils mais que quelque chose la tiraille. Son souci est d'être à moitié convaincue par sa vie très classique sans avoir le courage d'imaginer autre chose. Joan est différente, elle veut partir, elle veut être libre et sortir de ce carcan qu'on lui impose… Mais son destin n'est pas synonyme de bonheur non plus.
Mon avis en quelques mots,

J'ai bien évidemment beaucoup aimé ma lecture !

Anton DiSclafani a un style vraiment agréable et son portrait de femmes américaines est vraiment immersif. Son écriture est tellement visuelle et les descriptions des maisons, des fêtes, des scènes de vie quotidiennes m'ont semblé si réelles, si bien construites ! C'est un roman qui se savoure, un roman qui semble très simple au moment de la lecture mais qui révèlera toute sa complexité une fois la dernière page tournée.
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Je n'ajouterais rien aux critiques déjà postées sur le site, l'histoire est plaisante, dans une Amérique des années 1950 avec des descriptions de la vie de cette époque. Les personnages sont complexes mais bien analysés. L'abnégation du personnage principal dans l'amitié me parait peut-être surdimensionnée. Une chose est certaine pour moi, arrivé à la moitié du livre j'ai trouvé le temps long et j'avoue alors avoir lu en diagonale. Je pense que le livre est trop répétitif et ne nécessitait peut-être pas d'autant de descriptions. Cela m'a par moment fait penser à L'Empereur Joseph qui disait à Mozart qu'il y avait trop de notes !
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L'emprise d'une jeune fille sur une autre dans les années 50 aux Etats-Unis. Jusqu'où cela peut-il aller?
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J'ai lu ce roman avec une curiosité grandissante. Où allait nous mener cette histoire ? Quel était le propos de ce roman ? J'ai même cru qu'on allait vers un roman noir, voire un fait divers tant une ambiance devenait délétère… Au moment d'écrire ma chronique, je ne sais pas vraiment répondre à mes interrogations d'où ce petit lapse de réflexion …

Ce roman se base au Texas à Houston 1950-1958, on y croise même des personnalités réelles. On est dans un quartier huppé « River Oak » où vivent des magnats du pétrole et des dirigeants d'entreprise.

Ce microcosme de gens aisés ou richissimes vit en vase clos avec des règles et ses valeurs. Ce roman traite surtout du côté féminin. L'homme est lié à l'argent, au travail, à la vie sociale et aux mondanités. Sa place en tant que père est assez réduite.

La sexualité est liée au monde de la nuit… l'alcool, le tabac, la violence sont aussi régis par des codes.

Tout est codifié. le mari travaille, la femme est à la maison et les employés de maison s'occupent du quotidien et des enfants. de ses employés de maison on ne connaîtra que très peu de chose de leur vie privée.

Les filles vont à l'école pour se préparer à assurer leur rôle public. A la fin de leurs études, le bal des débutantes va les conduire vers leur rôle de parfaites épouses, de parfaites mères qui garantirons que les traditions se perpétuent. Tout est écrit à l'avance. Fini les frasques de cette « jet set » de l'époque. Il faut rentrer dans le rang.

Les amies ne viennent pas d'ailleurs. Celles qui font un mariage hors de ce cercle sont presque considérées comme des bannies. C'est presque un soulagement de les voir revenir après un divorce, mais elles auront droit à une certaine condescendance en fonction de la fortune familiale !

Dans ce groupe d'amies, il y a une richissime héritière qui n'en fait qu'à sa tête. Elle dérange l'ordre établi même si en secret on lui envie cette liberté de corps et d'esprit. Mais dans les années 50 la femme libérée dans un tel milieu c'est impensable. Les frasques de la jeunesse on leurs limites et on les cache grâce à l'argent et au pouvoir familial.

Joan est un être lumineux qui va se brûler les ailes, on nous le dit d'entrée.

Cecilia son âme soeur est tout le contraire elle veut se sentir protéger par ce giron social. Elle vit dans le sillage de Joan tout en ayant son caractère et sa vision de la vie qu'elle veut mener. Cécilia est plus forte qu'il n'y paraît et s'interroge en permanence sur cette relation qu'elle a avec Joan.

Cecilia la narratrice, nous parle avec sincérité de ce qu'elle a vécu avec Joan. Cette amitié avec ses secrets et ses mystères.

Ce n'est pas une biographie chronologique, cependant les périodes mises en avant sont bien précisées.

Cécilia est riche, belle et intelligente, elle a des amies, elle à un mari qui l'aime. Elle est une mère aimante et attentive. Elle a vingt-six ans au moment où elle raconte cette histoire. Elle a tout pour être heureuse, cependant il y une part d'ombre qui la lie à Joan. Une amitié toxique ?

Le mari de Cécilia n'a pas un rôle facile. Il aime sa femme. Il lui concède des choses mais la pression sociale et la morale de l'époque sont ce quelles sont. Il a ses limites et il va lui poser un ultimatum et la pousser dans ses ultimes retranchements.

On sent les angoisses de Cecilia tout au long de sa jeune vie. La souffrance de sa mère, son garçon qui ne parle pas, âme soeur qui qu'elle voit s'autodétruire…

La fin nous dévoile quelques mystères de la vie de Joan, c'est très émouvant. Et du coup, Cecilia va « relire» sa vie avec un autre filtre. C'est comme si elle était passé à côté de quelque chose… Qu'aurait été sa vie si elle avait su cela bien avant ?

Cecilia va devoir vivre sans son alter ego, le fil invisible qui les liait a été coupé. C'est un peu comme si des jumelles devaient vivre séparées. Cette idée de gémellité apparaît dès leur entrée à la maternelle, puisqu'elles avaient le même prénom et qu'on a imposé à Cecilia d'utiliser son deuxième prénom… Ce n'est pas anodin !

L'aspect psychologique est très intéressant, mais comme la narratrice est partie prenante, elle n'a pas les réponses. Elle va devoir continuer à se construire avec les séquelles du passé.

En guise de conclusion : c'est un roman qui m'a beaucoup plu car il décrit un milieu et une époque, qui se lit facilement mais qui intrigue...
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Mon avis:

J'éprouve toujours une certaine nostalgie des années passées, j'adore me plonger dans l'atmosphère des années 50-60 qui me fascine complètement, et lorsque un roman aborde cette période je ne peux pas ne pas le lire et c'est d'autant plus vrai lorsque celui-ci se déroule aux Etats-Unis. Une amie très chère m'a donc tout de suite tapé dans l'oeil par sa si jolie couverture vintage qui me laissait supposer que ce roman pourrait me plaire. Merci donc aux Editions Denoël pour l'envoi de ce titre.

Anton Disclafani aborde ici le thème de l'amitié entre deux femmes et je dois avouer que ce genre de relation est très bien analysée de la part de l'autrice. En effet j'ai été fascinée par sa capacité à décrire la complicité que peuvent entretenir deux femmes depuis l'enfance. Je me suis tout de suite beaucoup attachée à elles car on les suit depuis leur plus jeune âge grâce à une alternance constante entre leur passé et le présent de narration. Tout au long du livre on les suit dans leurs expériences de la vie, on assiste à leurs moments de bonheur, leurs premiers émois, mais aussi à leurs coups durs et aux moments moins heureux concernant leur famille respective. J'ai senti tout de suite ce lien si fort qui les unissait, j'ai appris à les connaitre et à les apprécier et ce malgré leur défauts et leurs problèmes. Je ne peux pas dire que j'ai préféré l'une à l'autre car elles sont très différentes, elles ont chacune leur caractère propre, mais ce sont en même temps ces différences qui font leur complémentarité.

Joan est le personnage énigmatique de l'histoire celle qui semble le plus difficile à cerner. C'est la plus belle fille de la ville, sa beauté et son élégance remarquées depuis le jardin d'enfant suscitent l'admiration et les jalousies. Tout le monde l'envie et souhaite faire partie de son cercle d'amis, mais sous ses airs de fille parfaite et heureuse se cache un personnage plus complexe qui n'aspire pas forcément à n'être qu'une belle plante qui fait chavirer le coeur des hommes. Joan m'a beaucoup touché parce qu'au fil des pages on apprend à déceler sa détresse, son mal être, sa résignation à accepter ce que les autres attendent d'elle. Malgré ses frasques et son comportement vis à vis de Cece sa meilleure amie on ne peut que lui pardonner ses scandales et ses disparitions à répétition, car son comportement auto-destructeur n'est en réalité qu'un appel à l'aide.

Cece est plus en retrait totalement obnubilée par Joan qu'elle admire au plus haut point. Cece c'est celle qui donne plus qu'elle ne reçoit, au point même de faire passer sa propre famille après son amie. Je n'ai pas très bien compris au départ ses sentiments vis à vis de Joan qui m'ont semblé pour tout vous dire presque malsains. Sa capacité à ne pas pouvoir vivre sans elle, son besoin constant de surveiller ses moindres faits et gestes, et la fierté qu'elle ressent lorsque elle apparaît à ses côtés m'ont semblé complètement ahurissant et presque dégradant pour elle, car en ayant se comportement Cece semble n'avoir aucune personnalité et semble être totalement dépendante de Joan. Cependant dans un sens elle m'a aussi touché du fait des relations compliquées qu'elle entretient avec sa mère dont elle n'est pas très proche. Ce manque d'amour maternel peut sans doute expliquer alors l'amour qu'elle porte à sa meilleure amie.

On pourrait croire que l'atmosphère qui règne dans ce livre est idyllique. En effet le lecteur se retrouve d'un côté immergé parmi cette jeunesse dorée et insouciante qui partage son temps entre cocktails, bals et fêtes entre amis dans des demeures somptueuses avec piscine et où le champagne coule à flot, soit dans des banlieues huppées quelques années plus tard parmi ces mêmes filles déguisées en parfaites ménagères typiques des années 50, mais c'est sans compter le côté très sombre de l'histoire car ce qui lie Joan et Cece est bien plus qu'une histoire d'amitié, elle sont liées par un terrible secret qui va rendre Cece encore plus redevable envers sa meilleure amie. A travers son roman Anton Disclafani pose certaines questions qu'il est intéressant de mettre en avant comme: Jusqu'où peut-on aller par amitié? Nos relations familiales ont-t-elles des conséquences sur notre personnalité et sur nos relations amicales par la suite? L'argent fait-il nécessairement le bonheur? Peut-on vraiment être soi lorsque l'on tente de plaire aux autres?

Pour conclure:
Un roman plus complexe qu'il n'en a l'air dans lequel Anton Disclafani décortique les relations amicales néfastes avec une main de maître et pose la question du paraître. On se laisse envoûter par cette jeunesse dorée insouciance incarnée par la fantastique Joan, mais également par le personnage de Cece l'amie dévouée. Une immersion au coeur de l'Amérique des années 50 tout aussi envoûtante que dégradante. A lire!

Ma note: 17:20.
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Années 50, Texas. La bourgeoisie, les hommes cadres dans les entreprises de pétrole, les femmes au foyer avec leurs enfants et leurs domestiques. Les soirées mondaines, les cancans de quartier, les frictions amoureuses et amicales, les secrets bien enfouis derrière les apparats et les sourires.

Voilà le quotidien de Cece Buchanan, mère, épouse, et meilleure amie de la flamboyante Joan Fortier. Toujours dans l'ombre de son amie d'enfance, Cece s'est pourtant construit une vie respectable qu'elle aime auprès de son mari réservé et de son fils de trois ans.

On est pris dans cette atmosphère des années 50 fastueuses dans laquelle une mère et épouse tente de se trouver malgré l'énergie qu'elle dépense pour son amie. Ce drame garde le même rythme de bout en bout, ce qui peut produire une certaine lassitude à la moitié du roman.

On sent bien que Joan a un gros secret qu'elle enfouit sous une apparence de bonhomie mondaine. Les épisodes dépressifs s'enchaînent au fil des années, ce qui rend Cece totalement démunie. Malheureusement, une part de son secret est facilement devinable, ce qui ôte à la conclusion du roman une part de plaisir. Cela s'explique par le fait que l'on suit l'histoire du point de vue de Cece et qu'elle est trop impliquée dans la vie de son amie pour voir réellement ce qu'il se passe. Mais, ceci s'ajoute à des personnages caricaturaux.

Néanmoins, Anton DisClafani produit un roman dans lequel les émotions sont palpables et qui, s'il n'est pas toujours captivant, réussit à nous plonger dans cette époque éclatante à double facette.
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Vous pensiez tout savoir au sujet des terres des magnats du pétrole grâce au roman Géant d'Edna Farber, immortalisé à l'écran avec James Dean, Rock Hudson et Elizabeth Taylor ? Houston, Texas,
1957 : sur le territoire des maîtres de l'or noir, dans un décor aux allures d'une ravissante maison de poupées, un drame se prépare. Si vous vous attendiez à une lecture tranquille et innocente, prenez
garde : la diégèse est peut-être séduisante, mais l'histoire n'est pas une promenade de santé ! Joan et Cecilia sont inséparables depuis l'enfance, elles ont grandi côte à côte, dans un univers où leur rôle est d'avance déterminé.

Cependant, Joan, en digne jeune fille égoïste gâtée par son père (robes de
luxe, joyaux, bijoux, rien n'est trop beau pour la péronnelle) veut bien plus qu'un quotidien de délicieux ornement : elle veut vivre à la manière d'un hédoniste. Toutefois, dans une région du Sud
profond des États-Unis où le puritanisme est prépondérant au quotidien, les projets de Joan semblent voués à l'échec : toutes les jeunes filles de Houston ne rêvent que d'une seule : faire un mariage (d'intérêt) heureux (synonyme de richesse), et vivre au rythme des mondanités. Sauf Joan.

Très épris de la période des années 1950, je me suis précipité sur et ouvrage avec enthousiasme. Dans ce récit, Cecilia est la narratrice qui nous restitue les souvenirs des moments passés avec Joan.
La narration alterne entre l'analepse et la prolepse : tantôt nous sommes dans le présent avec Cecilia, tantôt cette dernière remonte entre 1950 et 1957, années au cours desquelles un événement scella l'amitié des deux filles. le suspense est bien entretenu tout au long du roman, j'ai d'ailleurs eu du mal à lâcher le livre tant l'intrigue était palpitante. Toutefois, j'ai été gêné par le style de l'auteur :
tout est surabondant dans Une amie très chère. L'écrivain accentue beaucoup le sentiment de richesse qui se dégage des lieux et du milieu dans lequel ont grandi les deux héroïnes, et ce pour bien faire comprendre au lecteur que c'est un univers de pacotille, mais cela est si excessif que l'histoire perd toute crédibilité, et que je me suis par moments cru dans un pastiche de Gatsby le Magnifique. L'argent qui pervertit les rapports humains, le côté factice du décorum et l'hypocrisie de ce microcosme de poupées Barbie sont bien mis en évidence, mais l'auteur renchérit, rendant de ce fait le texte redondant et parfois soporifique, en particulier au début du roman.

Néanmoins, l'histoire explore des thématiques intéressantes dans ce contexte des années cinquante,
comme la découverte du handicap chez l'enfant, la vie de couple en bourgade, la dépression, les rumeurs pouvant briser une réputation la plus solide en un éclair. Hormis la narratrice, les personnages m'ont paru antipathiques, outre le fait d'être inspirés de stéréotypes éculés :la mondaine qui veut à tout prix être remarquée, la gentille copine qui a toujours un mot réconfortant, la langue
de vipère de la bande, l'égoïste qui ne songe qu'à elle j'en passe et des meilleures...
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