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« Mon nom ne vous dit rien. Mon souvenir est poussière. Ce n'est ni votre faute, ni la mienne. La chaîne reliant mères et filles s'étant rompue, la transmission de la saga familiale incomba alors aux seuls hommes. Comme ils ignoraient tout de moi, je suis devenue une note en bas de page. Ma vie n'est qu'une parenthèse entre l'histoire bien connue de Jacob, mon père, et la célèbre chronique de Joseph, mon frère. Les rares fois où l'on se souvient de moi, c'est en tant que victime. Presque au début de votre livre saint, on trouve un passage qui semble indiquer que j'ai été violée, la suite est le récit sanglant de la façon dont on a vengé mon honneur. »

Un livre, qui a connu un grand succès, mais dont je n'avais pas entendu parler, et que je n'aurais jamais lu, je pense, si on ne me l'avait pas prêté. 

Je ne connaissais pas le passage de l'Ancien Testament qui relate le viol de Dina, fille de Jacob, puis la vengeance des frères. Dina y est silencieuse, et son histoire, une parenthèse insignifiante. L'auteure a décidé de remédier à cet épurement et donne, dans La Tente rouge, la parole à Dina et aux femmes de sa tribu.  

Une histoire fascinante, belle, passionnante, tragique. 

Un roman bouleversant d'humanité, qui met en exergue la sororité, ces liens forts qui unissent les femmes entre elles, des liens sacrés, ineffables. 

C'est sous la tente rouge que les femmes se retrouvent et se reposent, toutes ensemble pendant leurs règles, à l'écart des hommes, où elles accouchent, où elles célèbrent la puberté des jeunes filles, un lieu de rituels qui symbolise leur union, leur sagesse, leur force, leur puissance, un lieu empreint de compassion et d'amour.

Une très belle découverte, merci Isa !
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Est-ce la réécriture d'une page de l'Ancien Testament que nous propose Anita Diamant ? A-t-elle voulu en finir avec le silence assourdissant des femmes dans les textes bibliques ? Anita Diamant ne veut-elle plus que les femmes existent en tant que fille de…, soeur de…, épouse de… ? le temps est venu depuis la Genèse qui à Eve impute la faute originelle, depuis que la parole des hommes s'est substituée à celle de Dieu dans la Bible, le temps est venu pour que le rôle de la femme dépasse le cercle de la famille et apparaisse enfin en société, où depuis l'aube des temps ne se trouvent que des hommes.

La tente rouge n'est pas seulement le lieu où la fille devient femme, où la femme devient mère, La Tente rouge est le siège d'un secret. Secret inaccessible à la constitution physiologique et mentale de son congénère mâle, ce fameux « continent noir » dont certains attribuent la paternité de l'expression à Freud, en évocation de ce jardin réservé qu'est la féminité. Secret que l'homme a voulu circonscrire, de peur qu'il ne rivalise avec sa condition propre. La masculinité ne faisant l'objet d'aucune mention tant elle est évidente.

Pour sortir du cercle restreint dans lequel a voulu l'enfermer son congénère mâle, Anita Diamant a choisi de donner la parole à l'une d'elle : Dina. Elle est bien sûr fille de…, soeur de…, mais quand elle a voulu devenir la femme de…, de celui qu'elle avait osé choisir par amour faisant ainsi valoir son droit au bonheur, il s'en est trouvé dans sa propre famille pour la rabaisser à son statut imposé d'être obéissant et silencieux. Anita Diamant a donc choisi de réhabiliter la personne qui a vécu en son corps de femme. C'est sa mémoire qui intervient dans cet ouvrage.

Ainsi affranchie par ce procédé narratif des contingences terrestres et des lois dictées par l'autre sexe, libérée des peurs et des convoitises, la mémoire de Dina nous dit ce qu'a été sa vie et celles de ses consoeurs en ces temps bibliques alors que la nature humaine vivait en symbiose avec la nature tout court. Invoquant dieux et déesses qu'elles concevaient à la mesure de leurs peurs et leurs espérances, en cette époque non encore assujettie au monopole d'un seul dieu. N'imaginant pas encore être libérées de la tutelle de ceux qui les réduisaient au rôle de mère de leur progéniture, de préférence mâle.

En cette période de l'histoire de l'humanité où s'écrit ce qui deviendra le Livre, préparant les esprits au sexisme des textes bibliques, faisant table rase d'une mythologie somme toute plus favorable au genre féminin – ce ne sont ni Athéna ni Héra et autres consoeurs de l'Olympe qui le contrediront – même si ce n'est pas la Bible des femmes que nous propose Anita Diamant c'est en tout cas le point de vue féminin qu'elle fait émerger de la tente rouge, dans laquelle elles ne sont ni impures ni blâmables. Une façon de combattre la subjectivité historique instituée en parole divine. Redonner aux femmes leur histoire. Redonner les femmes à L Histoire.

La tente rouge est à n'en pas douter un ouvrage qui trouve aujourd'hui un écho singulier, lui conférant valeur intemporelle. Il a fait sa popularité de bouche à oreille et convaincu nombre de lecteurs dont on ne dit pas combien étaient des lectrices. Je me suis glissé dans ce nombre et me suis satisfait de cette initiative, de son originalité, y faisant intervenir le point de vue rétrospectif de celles dont l'influence dans le cours de l'histoire est occultée. de peur sans doute de s'entendre confirmer que c'est elles qui construisent le monde quand son congénère mâle n'a de cesse de le mettre à mal.
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Merci à Babelio et aux EditionsCharleston pour cette Masse Critique.
Toute l'histoire tourne autour de Dina, l'unique fille de Jacob. le récit est écrit à la première personne, ce qui n'est pas du tout dérangeant. Ce livre traite en effet de l'importance de la transmission de l'histoire d'une personne ou d'une famille. Comme Dina s'exprime en "je", on a l'impression qu'elle nous raconte son histoire, comme une confidence, qu'elle nous l'offre et la confie comme un cadeau précieux. le prologue est d'ailleurs parlant à ce sujet et on ressent la peine qu'a Dina d'être "devenue une note en bas de page".
Le récit nous fait donc voyager dans l'histoire de cette famille, à travers les générations et cela m'a particulièrement plu. On y découvre la vie et les coutumes à cette époque dans ces régions sèches. Certains éléments sont vérifiés, d'autres sortent de l'imaginaire de l'auteure. Ce que j'ai apprécié c'est que cette histoire est vue par les femmes de la tribu, celles à qui on donnait peu d'importance à l'époque.
J'ai apprécié la manière dont a été abordée la question religieuse. En effet, on prend conscience que plusieurs croyances se côtoient : certains louent des divinités, d'autres un seul dieu. Certains rites de passage diffèrent quant à l'âge notamment de la circoncision. Cette fresque de l'époque m'a beaucoup plu.
S'agissant de l'histoire de Dina, on la suit dans son quotidien depuis sa naissance, ses premières expériences, le départ de sa famille pour le pays de Canaan, ses premiers émois jusqu'au drame. Ensuite, on l'accompagne dans sa tentative de reconstruction, de nouveau départ, sans qu'elle ne puisse raconter son histoire, ce qui la fait souffrir car pour elle "Se souvenir semble donc être une tâche sacrée".
L'histoire m'a touchée et j'ai fermé le livre à regret, ayant un peu l'impression d'avoir fait partie durant un moment de leur famille et de leur histoire.
Pour conclure, je trouve que la phrase du Los Angeles Times figurant en 4ème de couverture résume parfaitement ce récit : "Ce livre célèbre les femmes et les filles, ainsi que les mystères de la vie." et je dirais même plus : ce livre est un hymne à la femme.
Lien : http://m-selle-lit.blogspot...
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J'ai adoré ce livre... et je sais que je vais avoir du mal à expliquer pourquoi. Il m'a captivée comme une voix ancienne qui raconte une légende, un conte venu d'un monde lointain, aussi lointain dans le temps que dans l'espace. J'ai lu quelque part que cette histoire était un peu la Bible vue du côté des femmes, mais c'est bien plus que ça, une vision du monde d'alors au travers de l'oeil féminin de l'humanité, et où l'on prend conscience des forces de celles-ci. La tente rouge est un espace qui leur est réservé, où elles sont elles-mêmes, et disent et font ce qu'elles occultent en présence des hommes, un cocon où les secrets de la vie se transmettent, où elles prennent soin les unes des autres, où elles s'écoutent et enseignent. Entre Moyen Orient et Egypte, Dina nous emmène dans un voyage initiatique plein de rebondissements, où elle exerce son métier de sage-femme après l'avoir appris dans son enfance et son adolescence avec les femmes de sa famille. Il se dégage beaucoup de paix de ce récit pourtant violent parfois, mais habité par une sorte de sagesse ancestrale que l'auteure a su rendre habilement. Une histoire riche et paisible à la fois, tout ce qu'il me fallait en cette période de confinement.
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1500 avant notre ère. Dina fait le récit de sa vie, auprès de ses "quatre mères", Léa, Rachel, Zilpa et Bilha, de ses douze frères et de son père Jacob, sur la terre de Canaan. Elle a grandi sous la tente rouge, espace clos exclusivement féminin, où les femmes accouchent et se dérobent aux yeux des hommes pendant leurs cycles. Unique fille de son père, enfant chérie des femmes de la tribu, elle devient sage-femme. Violée par le fils du gouverneur de la ville voisine, elle s'éprend de lui. Les amants décident de se marier. Mais les frères de Dina crient au déshonneur, et la circoncision de tous les hommes de la ville ne leur suffit pas pour sceller une alliance. En une nuit, tout bascule. Dina et sa famille fuient Canaan pour l'Égypte, rejoindre Joseph, un des fils perdus. Les talents de Dina dans l'art de la maïeutique la précèdent. Son passé toujours sur ses talons, elle ne se laisse jamais terrasser.

Portrait de femme et hommage à la féminité, ce roman est charnel, brûlant. Dans la pénombre moite de la tente rouge, les secrets de la féminité se transmettent de mère en fille. Dina incarne tous les âges de la femme: fille, soeur, femme, épouse et mère.

Traversé de personnages bibliques, le texte se présente comme un récit de temps immémoriaux, une version plus féminine de la Bible. L'auteure excelle dans l'évocation de paysages désertiques brûlants et de villes orientales magnifiques. Des dunes stériles de Canaan aux bords fertiles du Nil, la nature est partie prenante du récit, entité hautement féminine et féconde, dont les cycles ne sont pas sans rappeler ceux que Dina traverse.

Je lis et je relis ce roman avec un plaisir sans cesse renouvellé. Les péripéties entraînent dans une lecture avide et impatiente. Les personnages sont finement dépeints, toujours d'un point de vue féminin. Bref, la femme est à l'honneur, avec pudeur et puissance, sous ses plus beaux aspects.

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Edit du 13/12/2015, 3e lecture

« Mon nom ne vous dit rien. Mon souvenir est poussière. Ce n’est ni votre faute, ni la mienne. La chaîne reliant mères et filles s’étant rompue, la transmission de la saga familiale incomba alors aux seuls hommes. Comme ils ignoraient tout de moi, je suis devenue une note en bas de page. Ma vie n’est qu’une parenthèse entre l’histoire bien connue de Jacob, mon père, et la célèbre chronique de Joseph, mon frère. Les rares fois où l’on se souvient de moi, c’est en tant que victime. Presque au début de votre livre saint, on trouve un passage qui semble indiquer que j’ai été violée, la suite est le récit sanglant de la façon dont on a vengé mon honneur. » (p. 7)

Ainsi s’ouvre le récit de Dina, fille de Jacob et de Léa. Unique fille du patriarche, elle grandit auprès de ses quatre mères, Léa, Rachel, Zilpa et Bilha, dans l’ombre de la tente rouge qui est interdite aux hommes et où se renouvelle chaque mois le mystère du saignement féminin et de la fécondité. Choyée et heureuse dans la tribu de son père, elle est confrontée à la mort et à la solitude quand ses frères refusent son union avec un prince non circoncis. Commence alors le long exil de Dina : partout où elle va, elle traîne son chagrin, mais la vie s’accroche à elle et son immense talent de sage-femme lui vaut la reconnaissance et le respect de tous. Au terme d’une longue existence, Dina trouvera enfin le repos, débarrassée de ses cauchemars.

La tente rouge fait entendre la voix de femmes qui a été étouffée par le récit qu’ont donné les hommes. Dina est la mémoire des femmes qui l’ont élevée, aimée et secourue. Des vallées arides de Canaan aux rives fertiles de l’Égypte, la narratrice raconte une vie de bonheurs, de deuils et d’apprentissages. Dina n’est pas un personnage de la Bible, c’est seulement un nom dans une descendance. Mais avec elle, on assiste aux retrouvailles de Jacob et d’Esaü, on accompagne Isaac dans ses dernières heures et on parcourt la terre promise sous l’égide du dieu d’Abraham et des multiples divinités adorées par les femmes de Jacob. Cette opposition est saisissante : Jacob n’honore qu’un seul dieu, celui de ses pères, mais les épouses se placent en plus sous la protection de déesses au visage maternel. Initiée par sa tante et par plusieurs guérisseuses, Dina apprend les plantes qui soignent et les techniques d’accouchement : tout en s’en remettant toujours aux divinités, elle pratique la science avec sagesse, rappelant que le pouvoir des femmes n’est pas dans la possession, mais dans la connaissance du monde.

J’ai lu ce roman à sa sortie en France quand j’étais adolescente et un peu plus tard, à l’aube de la vingtaine. Je le cherchais depuis des années, portée par le souvenir d’une histoire aux échos légendaires, voire mythologiques. Si vous aviez vu ma joie quand j’ai appris que les éditions Charleston publiaient ce roman en format poche ! Cette troisième lecture m’a procuré le même plaisir que les précédentes et je sais déjà que je lirai encore ce roman pour remettre mes pas dans ceux de Dina.

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Charleston est une maison d'édition que j'apprécie beaucoup grâce à la qualité de leur parution. Malheureusement, je dois reconnaitre que le prix de leur grand format est assez élevé. J'ai sauté de joie lorsque j'ai appris que Charleston développait une collection de livres de poche plus abordable pour mon porte-monnaie.
Je remercie les éditions Charleston de m'avoir permise grâce à la masse critique Babelio de découvrir leur nouvelle parution.

"Mon nom ne vous dit rien. Mon souvenir est poussière."
La bible ayant été écrite par des hommes pour les hommes, elle ne laisse que peu de place aux femmes en général.
Anita Diamant avec son roman La tente rouge a redonné vie aux femmes, à la coutume de la transmission orale de la connaissance et au personnage de Dina.

Avant de commencer ma lecture, je ne connaissais absolument pas l'histoire biblique de Dina. Il faut dire que j'étais loin d'être bien disciplinée en cours de catéchisme.

Le roman est divisé en trois parties.

La première est consacrée à la vie des mères de Dina avant sa naissance et pendant ses jeunes années lorsque Dina, seule fille, avait un accès illimité à la tente rouge où les femmes se retrouvaient à chaque nouvelle lune. L'éducation des femmes et des filles se fait sous cette tente où est transmise l'histoire de leurs ancêtres, et de leurs dieux.
J'ai beaucoup apprécié cette partie, car elle m'a appris beaucoup de choses sur les rites et les coutumes de l'époque.

La seconde partie est dédiée à l'adolescence de Dina. Elle devient nubile et se marie par amour ce que ses frères et Jacob n'accepteront jamais. Même si j'ai apprécié voir développer les années où Dina grandit au camp, cette partie lente m'a quelque peu ennuyée. À partir de ce moment, ma lecture fut laborieuse.
Mais mon intérêt a de nouveau été piqué grâce à la troisième partie qui a lieu après l'évènement à l'origine de l'histoire du viol de Dina.

Le récit est écrit à la première personne du singulier, on revêt dès les premières lignes la peau de Dina ce qui rend ce personnage très émouvant et attachant. On est lié à elle et l'on ressent les mêmes émotions. Avec ce roman, je me suis sentie féministe. Les hommes ont une place de chef et pourtant ils sont loin de la mériter.

J'ai mis plus de quinze jours à lire ce livre écrit comme une biographie de la vie de Dina. le style descriptif est lourd et la lecture devient pesante. J'ai trouvé qu'il manquait cruellement de rythme au récit malgré les nombreux drames qui jalonnent la vie de Dina.
Lien : https://darcybooks.wordpress..
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Nous sommes en 1500 avant JC, en bordure du désert de Canaan.


Dans la tribu de Dina, seule fille du puissant patriarche Jacob, la tente rouge est un endroit strictement réservé aux femmes, qui, parfois en compagnie de leurs enfants, s'y confinent pendant leurs menstrues. Elles y échangent secrets et rites ancestraux, dont s'imprègne ainsi Dina dès son plus jeune âge. Devenue femme, celle-ci enfreint les interdits de sa communauté en se donnant à l'homme qu'elle aime. Ses frères ne pensent qu'à venger leur déshonneur et s'ensuit une terrible nuit où Dina est contrainte de s'exiler en Egypte pour sauver sa vie.


Le premier intérêt de ce roman a été pour moi la découverte d'une très vieille histoire biblique, racontée d'une manière très humaine et vivante, parfaitement réaliste, sans prosélytisme religieux. Anita Diamant a choisi le point de vue des femmes, en centrant le récit sur Dina, montrant comment le féminin et la procréation ont pu revêtir un caractère sacré à cette époque.


Le récit rythmé est soutenu par un style fluide et agréable, qui sait rendre passionnante la découverte d'une facette des fondations de notre culture et civilisation.
Une bonne surprise et un coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un livre vraiment prenant et passionnant, quel roman ! il y a tout L Histoire, les personnages charismatiques, l'aventure, des portraits de femmes fortes, du suspens et on apprends sur les tentes rouges, ces lieux où les femmes allaient une fois l'apparition des règles arrivée. C'est le lieu où elle apprenait tout ce qu'il faut savoir pour sa vie de femme, d'épouse et de mère. Je me suis glissée entre les pages de ce roman avec délice et passion, c'est une ode à la féminité, écrit avec précision et une fougue que j'ai apprécié au plus haut point.

L'auteur, que je ne connaissait pas m'a vraiment enchantée avec Dina qui est est la quintessence de la féminité dans ce qu'elle a de plus beau et avec les descriptions magnifiques des paysages, de la nature et des ambiances. C'est un récit touchant car il parle de ce qui nous touche toutes les deuils, les naissances, les joies , les peines, les espoirs et les déceptions. Il y a quelque chose d'universel dans tout cela qui entre en résonance avec le lecteur et son vécu. J'ai aimé me sentir comme l'oreille privilégiée de ce récit épique j'ai été horrifiée par le sort de certaines femmes, émues par les épreuves qu'elles traversent, j'ai pleuré, j'ai souri, j'ai ri bref j'ai vécu ce roman et je comprends bien mieux l'engouement qu'il a suscité et le succès qu'il a eu, c'est totalement mérité.

Comme d'habitude pour les Editions Charleston assurent et arrivent à trouver les romans dont je me souviendrais longtemps. D'ailleurs, elles se lancent dans le format de poche ce qui est une très bonne idée . Merci pour ce roman émouvant .

VERDICT

Une magnifique fresque à travers les âges qui ne peux que vous transporter et vous combler. A lire absolument
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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L'Ancien Testament raconte la vie des patriarches, dont Jacob aux nombreux fils et à l'unique fille. C'est cette fille, Dina, qui est la narratrice de ce roman. Elle raconte son enfance, choyée par ses quatre mères, ses souvenirs sous la tente rouge, où sont exilées les femmes pendant leurs règles, moment qu'elles attendent comme une fête. Mais le jour où elle tombe amoureuse d'un prince, tout bascule. Persuadés qu'elle a été violée, deux de ses frères vengent la famille en tuant son jeune mari et tous les hommes de son peuple. Suite à cette vengeance sanglante, Dina doit s'exiler en Egypte où une vie commence, celle d'une mère, puis d'une sage-femme.
J'ai d'abord eu du mal à rentrer dans ma lecture, le style étant un peu déroutant, mais l'écriture colle bien avec son inspiration qu'est l'Ancien Testament. Finalement, je me suis prise de passion pour la vie de Dina et des femmes cananéennes et égyptiennes d'il y a plusieurs milliers d'années. En parallèle, j'ai relu l'histoire de Jacob dans la Bible pour comparer les deux récits, et j'ai trouvé passionnant de voir comment Anita Diamant a pu tirer 400 pages de quelques lignes écrites il y a si longtemps.
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Voici un roman qui a su me surprendre agréablement. Guère convaincue au départ par la couverture, le résumé m'intriguait assez pour que je me laisse tenter. Si les premières pages m'ont demandé quelques efforts pour continuer, au bout d'une cinquantaine de pages, j'ai été surprise de voir à quel point j'étais désormais happée par l'histoire de Dina, la fille de Jacob, et de toutes ses « mères ». S'inspirant du récit biblique, Anita Diamant parvient avec beaucoup de talent à rendre hommage aux femmes.
Pourquoi le titre de ce roman ne renvoie-t-il pas davantage à Dina contrairement à ce que semble nous promettre son résumé ? Pourquoi lui donner le nom de « La Tente Rouge » ? Parce que cela serait extrêmement réducteur que de le résumer à « l'histoire » de Dina. La Tente Rouge, c'est bien plus que l'histoire d'une seule femme. C'est l'histoire des femmes, de traditions ancestrales et des liens qui unissent une mère et sa fille.

Dina, fille de Jacob, personnage biblique bien connu, nous raconte son enfance au sein de sa tribu. À travers ses yeux, nous allons voir le quotidien des femmes de Jacob, sa mère et ses tantes. À travers son récit, c'est toute leur histoire que nous allons découvrir mais aussi et surtout, tout leur enseignement et l'importance pour elles de transmettre à leur seule et unique fille tout leur savoir. Une mère biologique, des mères de coeur. La Tente Rouge est le lieu des mystères de la vie où seules les femmes peuvent accéder. Dina, unique fille de Jacob, y sera admise bien avant de devenir femme et y suivra les enseignements de ses mères, jusqu'au jour où, à son tour, elle les quittera pour se marier. Mais malheureusement, son choix causera la ruine de sa famille. Se donnant corps et âme à Shalem, un prince non circoncis, elle suscitera la colère et la jalousie de ses frères qui vengeront son honneur dans le sang. Condamnés à porter la honte de cet acte infâme, les frères de Dina connaîtront tous de terribles sorts. Dans un monde de haine et de violence, quelle place ont les femmes ?

La Tente Rouge est un roman empreint d'émotions fortes qu'Anita Diamant sait faire partager à ses lecteurs. Puissant et enchanteur, c'est avec plaisir que nous découvrons les rites ancestraux de ces femmes au courage et à la force de vivre exceptionnels. C'est avec beaucoup de justesse et de finesse que l'auteur parvient à rendre compte d'un quotidien difficile dans un monde hostile où l'amour et la douceur trouvent pourtant malgré tout leur place. Seulement Anita Diamant ne laisse aucune place aux hommes dans ce récit. Ils ne sont là que pour illustrer la force de caractère de ces femmes. Elles seules ont ici droit à la parole. le lien unissant une mère et sa fille est le fil rouge, si je-puis dire, du roman. La transmission des traditions ancestrales, de l'histoire des ancêtres, des savoirs, passe de mère en fille. Briser la chaîne, c'est briser le passé et perdre le lien qui unissait présent et passé. Comment Dina, privée des siens, parviendra-t-elle à maintenir ce lien ?

Anita Diamant nous donne l'occasion de partager avec La Tente Rouge quelques instants de poésie et de douceur féminine dans un monde marqué par la brutalité des hommes. Il s'agit là d'un roman surprenant mais puissant de part les émotions qu'il suscite.
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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