Citations sur Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriqu.. (140)
Le silence. Il suintait littéralement des murs et des boiseries, envahissant Isidore avec une irrésistible puissance, comme générée par une meule gigantesque. Le silence s'élevait du sol à travers la vieille moquette grise en lambeaux. Il s'échappait des appareils plus ou moins en état de marche qui équipaient la cuisine, des machines qui n'avaient jamais fonctionné depuis qu'Isidore vivait ici. Sortait de la lampe sur pied inutile du séjour, formait depuis le plafond constellé de chiures de mouche tout un réseau presque liquide de non-bruits, d'absences, qui s'étalait ensuite sur les murs. En fait il parvenait à surgir du moindre objet qui se trouvait dans le champ de vision d'Isidore, escomptant bien supplanter toute chose tangible.
Bien sûr, certains de leurs animaux étaient eux aussi des contrefaçons électroniques. Mais il n'était bien sûr jamais allé y mettre le nez, pas plus que ses voisins n'étaient venus voir de près la nature véritable de son mouton. Rien n'aurait pu être impoli que de demander à quelqu'un s'il possédait un animal authentique. C'eût été plus grossier encore que de s'informer sur l'authenticité des dents ou des cheveux d'un citoyen - voire de ses organes internes.
probablement un de ces nouveaux andros super intelligents que la fondation rose fabrique en ce moment.
« Mais, songea-t-il soudain, elle ne sait peut-être pas faire la cuisine. Tant pis, je ferai la tambouille pour deux. Et une fois que je lui aurai montré, elle aura envie d’en faire autant. C’est un instinct chez elles… »
« Aussitôt dans le salon, Iran alluma la boîte à empathie et une joie immense envahit son visage qui rayonna comme une lune à son premier croissant. »
« — Mais songez un peu à ceci, poursuivait Buster. Demandez-vous à quoi sert le mercerisme. S’il faut en croire ses innombrables tenants, le mercerisme permet la fusion… »
— C’est cette empathie, que possèdent les humains, dit Irmgard Baty.
« — … des hommes et des femmes de tout le système solaire en une seule et unique entité globale. Mais une entité gouvernable à volonté par la soi-disant parole télépathique de « Mercer ». Remarquez bien cela, je vous prie. Maintenant, imaginons un dictateur en herbe, un type du genre de Hitler… »
— Non, c’est cette histoire d’empathie, répéta Irmgard avec conviction. (Les poings serrés, elle se jeta à la rencontre d’Isidore, dans la coulisse.) N’est-ce pas, n’est-ce pas ? N’est-ce pas que c’est pour prouver que vous, les humains, êtes capables de faire quelque chose dont nous sommes incapables ? Parce que, s’il n’y avait pas cette histoire de Mercer, votre empathie, il faudrait y croire sur parole, non ? »
Nous sommes bel et bien des machines, on nous emboutit à la chaîne, comme des capsules de bouteille. Je - moi, personnellement -, je croyais exister en tant que telle, et ce n'est qu'une illusion... Je ne suis qu'un modèle de série parmi des milliers d'autres.
On te demandera de faire le mal où que tu ailles. C'est le fondement de la vie : avoir à violer sa propre identité. Chaque créature vivante y est amenée un jour. C'est l'ombre ultime, la défaite de la création ; c'est l'ouvrage de la fatalité ; la fatalité qui se nourrit de la vie.
Mercer a dit que c'était mal, mais je devais le faire quand même.
“Quel sale boulot je fais ! se dit [Rick]. Je suis un fléau, comme la peste ou les famines. Fléau de Dieu à la petite semaine. Comme l’a dit Mercer, il faut que je fasse le mal, j’y suis tenu. Depuis le début, je n’ai pas cessé de faire le mal. C’est pas tout ça, mais il est temps que je rentre chez moi. Peut-être qu’après avoir passé quelque temps chez moi, en compagnie de ma femme, j’oublierai tout ça…”