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Alors qu'Aglaé emménage dans un manoir bourbonnais qui lui est offert par son beau-père, elle déniche parmi les affaires de son père décédé, le naturaliste Michel Adanson, un vieux carnet que celui-ci lui a destiné.
IL va lui ouvrir son coeur et son âme à titre posthume sur son voyage au Sénégal entrepris au milieu du 18ème siècle.

Après une première partie du roman centrée sur les relations difficiles entre Michel Adanson et sa famille en France ainsi que le reste de l'humanité et sur l'échec de publication de son entreprise d' encyclopédie botanique, on assiste à un beau récit conté dans la deuxième partie du roman qui va nous faire comprendre pourquoi et comment le naturaliste a pu sacrifier sa vie durant sa famille et ses relations sociales au détriment de son oeuvre vue finalement comme une chimère.

Le regard d'Aglaé et la voix de son père surtout nous transportent sur les rives du Sénégal.

C'est par l'amour naissant, fulgurant et impossible pour la jeune Maram que le narrateur débute le roman de sa jeune vie.
C'est à une histoire d'amour à la fois merveilleuse et tragique que nous assistons et à travers celle-ci, les ravages de l'esclavage, de la domination des hommes sur les femmes, des puissants sur les opprimés, des colons sur les esclaves, des intrigues pour prendre le pouvoir, du sacrifice d'un ami pour la cause du botaniste.
David Diop met tout son talent de conteur à notre service pour nous transmettre son récit.

C'est à travers les sens aiguisés du botaniste que nous voyageons dans une contrée parsemée d'ébéniers, d'odeurs d'eucalyptus et de toute la flore sénégalaise, on y découvre aussi des phénomènes naturels éblouissants.

Dans le récit de Michel Adanson, s'enchâsse la voix harmonieuse de la jeune Maram elle-même qui lui fait le récit de sa jeune vie détruite par son oncle, de sa fuite du village, de son d'enlèvement pour en faire une esclave ainsi que la tentative d'agression par les colons, car sa beauté lui a valu bien des malheurs, de son don de guérisseuse aussi, de la vengeance qu'elle fomente.

C'est par amour pour la jeune Maram et bien Malgré lui qu'à la manière D'Orphée, Michel va subitement précipiter le destin de celle qu'il aime.

C'est un conte magnifique qui nous est livré par David Diop, son écriture élégante, poétique, sensible nous heurte et nous transmet les blessures des personnages du roman. le personnage de Maram n'est-il pas l'allégorie, le symbole des violences et des tragédies causées par l'esclavage ?

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La rentrée littéraire est toujours un événement pour les lecteurs que nous sommes, on a hâte de découvrir les ouvrages de nos auteurs préférés, mais on espère aussi avoir de bonnes surprises.
Parmi les livres attendus  cette année, figure La porte du voyage sans retour,  le nouveau roman de David Diop, auteur encensé et récompensé du Goncourt des lycéens 2018 avec Frère d'âme.
À la mort de Michel Adanson, sa fille récupère ses biens et fait une découverte qui va la bouleverser.
Révélations post-mortem d'un vieillard à sa fille, au travers de carnets, dans lesquels il relate une étrange histoire, celle d'une rencontre avec une jeune femme qui tente d'échapper à son destin.
J'ai écouté, autant que lu, l'histoire du jeune naturaliste français, qui en ce milieu du 18ème siècle se trouve au Sénégal, pays que le romancier connaît bien pour y avoir grandi.
J'ai traversé, dans ses pas, une partie de ce pays jusqu'aux abords de l'île de Gorée, de sinistre renommée. (C'est de là que partaient les bateaux chargés d'esclaves).
Ce n'est pas un Sénégal de tourisme que Diop vous invite à parcourir, l'époque ne s'y prête pas.
Là, on est au temps des colonies. Pour l'homme blanc, la matière première, c'est le "nègre".
On l'arrache à sa terre, on l'enlève aux siens, on l'achète pour trois fois rien, un simple fusil parfois. Hommes, femmes, enfants, on embarque et adieu terre africaine...
L'abolition viendra, mais combien auront perdu la liberté et la vie avant ça ?
C'est la voix des griots africains que j'ai entendue sous la plume du romancier.
Véritable conte écrit, à l'encre noire, par un écrivain dont le talent et la poésie enchantent le lecteur.
Un récit emplit d'émotions, mais aussi des bruits et des odeurs d'une Afrique qu'on pille.
David Diop nous raconte les royaumes, les guerriers, les sorciers qui font les légendes de ce pays.
Il offre l'hospitalité, il soigne les maux, il escorte, selon les rites et coutumes du peuple sénégalais.
Laissez-vous transporter par l'une de nos plus belles plumes contemporaines, une invitation au voyage qui ne vous laissera pas insensible.















 
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Merveilleux siècle des Lumières, qui vit naître les prémices d'une pensée moderne et d'une vision plus élargie du monde !
C'est l'époque des encyclopédistes, victimes d'un engouement tel qu'ils firent des émules.
Michel Adanson est de ceux-là, qui rêva de publier son "orbe universel", sa propre encyclopédie du vivant.
Naturaliste (1727-1806), il se meurt... et dans ce qu'il lègue à sa fille Aglaé se trouve un petit meuble en acajou marqueté dont un tiroir est gravé d'une fleur d'hibiscus.
En ayant déjoué le mécanisme de fermeture, la jeune femme y découvre un grand portefeuille en maroquin rouge foncé contenant un cahier mystérieux.
Longtemps séparée de son père, Aglaé va découvrir un pan méconnu de sa vie, connaitre un peu mieux l'homme qu'il a été.

"Quel autre héritage utile à leur vie peuvent attendre les enfants de leurs parents ? C'est du moins le seul qui me paraît avoir de la valeur."

Michel Adanson quitte Paris pour l'île de Saint-Louis du Sénégal à l'âge de 23 ans voulant se faire un nom dans la botanique.
Persuadé de n'y voir que des "sauvages", il va rencontrer des hommes qui vont le marquer à jamais et changer son regard sur les peuples africains.
Une femme notamment va éveiller en lui des sentiments contradictoires.
Enlevée quelques années plus tôt et devenue presqu'un mythe, Adanson se lance à sa recherche dans une quête obstinée qui va lui ouvrir les yeux sur le sort réservé aux Africains destinés à l'esclavage.
Déclencher en lui, aussi, les premiers émois de la jeunesse.

À une époque où les préjugés ont la vie dure et où l'ordre du monde ne peut être remis en question, la prise de conscience d'Adanson, bien que fortement nuancée par son désir de reconnaissance et de gloire, peut évoquer les débuts encore très balbutiants d'un lent, très lent changement de mentalité.
Il a tout de même avoué par la suite et après être revenu à Paris, avoir publié une notice destinée au Bureau des Colonies sur les avantages du commerce des esclaves pour la Concession du Sénégal à Gorée...

David Diop nous fait voyager dans le temps et dans l'espace tout en s'adressant à notre coeur et à notre tête, car son récit, qui se veut le reflet d'une époque révolue où l'Homme asservissait son semblable, nous amène immanquablement à nous pencher sur l'évolution de la société.
Peut-on se vanter d'avoir tirer un trait définitif sur certaines certitudes abusives ?

Un très beau roman qui allie histoire, exotisme, humanisme...tout ce que qui me parle et me passionne.
Un livre-voyageur, semble-t-il, que David m'a confié un jour et que, si j'ai bien compris, je vais continuer à faire voyager ?..
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Michel Adanson est Botaniste. Il a un besoin constant de reconnaissance de ses paires, il est en recherche de gloire. Il était « parti au Sénégal à la recherche des plantes des fleurs, des coquillages et des arbres qu'aucun autre européen n'avait décrits jusqu'alors » et il y a « rencontré des souffrances ».
A la mort de son père Aglaé a reçu une lettre de son père pour qu'elle exauce ses dernières véritables volontés. Il veut lui parler de sa véritable souffrance née lors de son voyage au Sénégal.
Grace à ce récit, Aglaé va peut être mieux le comprendre.
On y parle d'amour, de souffrance, d'esclavage….
Un livre qui se lit facilement et avec beaucoup d'intérêt car on y est plongé dans cette période, dans ce voyage et cette histoire. Immersion totale dans ces croyances et coutumes africaines
Un beau roman mais qui ne sera pas un coup de coeur pour moi
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Sait-on jamais quelle(s) vie(s) nos parents ont vécue(s) avant notre naissance ? Sait-on jamais à quel(s) rêve(s) ils ont renoncé ?

Aglaé, fille d'un célèbre botaniste, en fera la découverte à travers le récit que son géniteur lui a laissé à sa mort. le père retrace les premières années de sa vie professionnelle qu'il a passées au Sénégal, afin d'en recenser les espèces animales et végétales. le jeune homme s'acclimate très bien dans la colonie française, au point de parler couramment la langue des habitants, le wolof, et de vivre une aventure extraordinaire aux portes du monde.

David Diop excelle dans le rôle de conteur. J'ai vraiment été subjuguée par sa plume, fascinée par cette histoire africaine, dans un Sénégal historique, exotique et sensuel … Comme tout grand conteur oral (et c'est peut-être là, l'art du conte), Diop nous emporte dans un tourbillon d'aventures semblable à un rêve collectif où nous redevenons des êtres naïfs sans esprit critique (le fameux « mentir vrai » des contes, qui sont, on le sait, des tissus de mensonges et d'incohérences, mais qu'on se plait à croire). Il nous tient en haleine, et nous sommes avides d'entendre la suite que nous devinons entre les mots, un peu comme si les paroles du conteur n'étaient là que pour confirmer une histoire que l'on connaitrait déjà.

Pour ce roman-ci, et contrairement à son roman précédent, Frère d'âme, Diop abandonne l'oralité (je sais que cela fera plaisir à certains de mes amis babéliotes qui n'avaient pas apprécié ce style dans son précédent roman). C'est bien sûr tout à fait justifié car nous lisons les mots d'un jeune Français lettré, mais très personnellement je trouve la langue moins chantante et moins gouleyante.

Le début est un peu lent, et je regrette la fin, que j'ai trouvé bâclée, d'où les quatre étoiles. En effet, l'évocation d'Eurydice est une excellente idée qui aurait mérité un traitement plus approfondi qu'une simple allusion !

Un tout grand merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une opération Masse critique.
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Celui qui a été sur l'ile de Gorée se souvient avec émotion de cette porte , en fait une ouverture dans un épais mur de la Maison des Esclaves donnant sur l'océan et d'où partaient ces gens pour une destination sans espoir de retour ...
Ce roman raconte sous forme de journal , le voyage au Sénégal du botaniste Michel Andanson qu'il a effectué dans ses jeunes années de 1749 à 1754 . Il veut laisser à sa fille alors qu'il sait qu'il va mourir un témoignage de ce qu'il a vécu là-bas en dehors de ses observations scientifiques . Sous une forme faussement classique, il narre l'aventure qui aura marqué le début de sa vie d'adulte.

Ayant appris le Wolof en arrivant au Sénégal, sa curiosité est aiguisée par le récit de la disparition d'une jeune fille , nièce d'un chef d'un petit village et qui serait réapparue après avoir été envoyée comme esclave dans les colonies. Intrigué par cette histoire inhabituelle, il part, accompagné d'un jeune prince à la recherche de cette femme , dont , bien entendu , il va tomber follement amoureux .
Il se confronte alors directement à la réalité de l'esclavagisme avec son raisonnement d'européen , ainsi qu'aux croyances africaines, peuplées de bons et de mauvais génies .
D'abord dubitatif, il se laisse envouter par la magie sous les traits de Maram masqués par la peau du boa géant .

Le lecteur aussi, est sous le charme !
Belle découverte .
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le siècle des Lumières s'ouvrent devant Michel Adanson. Jeune naturaliste, il s'embarque pour le Sénégal et l'ile de Gorée afin d'étudier la flore locale. L'encyclopédie qu'il rêve de réaliser sera le projet de toute sa vie.

Loin des expatriés français qui s'enrichissent dans le commerce triangulaire avec pour toute monnaie la déportation d'esclaves noirs, Michel Adanson tombe immédiatement sous le charme du pays, de sa faune, de sa flore, et surtout de ses habitants.

Un français qui apprend le Wolof, qui écrit sur les coutumes des sauvages et qui parle aux Nègres, attise forcément des jalousies. Maram, une jeune africaine promise à l'esclavage sera son premier amour.

Mais tout cela, Aglaé le découvre à la mort de son père, Michel Adanson en scientifique méticuleux mais aussi en amoureux de l'Afrique a tout retranscrit dans une très longue lettre à sa fille.
Récit intime d'un voyage d'étude au Sénégal.

Récit initiatique d'un jeune homme qui découvre qu'Eros et Thanatos sont souvent liés. Michel et Aram, elle fut son Eurydice il fut son Orphée.

Un roman comme un voyage, un beau voyage en terre Wolof, un voyage au siècle des Lumières pour nous et de l'obscurité et de la souffrance pour tout un peuple.

David Diop, conteur accompli nous embarque dans un périple africain d'un autre temps.

Avec lui nous découvrons Michel Adanson, un scientifique humaniste injustement oublié des livres d'Histoire, et lisant « La porte du voyage sans retour » nous découvrons un romancier à l'écriture naturaliste et poétique d'une grande finesse.

Certainement un des grands prix littéraire de la rentrée.
Merci à babelio et aux éditions du seuil pour cette masse critique privilégiée

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai bien aimé ce roman au titre un peu mystérieux qui nous emmène dans le Sénégal des années 1750, à la suite de Michel Adanson, biologiste français ayant réellement existé et voyagé en Afrique.

A travers le journal qu'il a laissé à sa fille, nous découvrons la vie des villages, les traditions familiales, les croyances religieuses, etc. Mais surtout, comme une ombre planant en permanence sur leur existence, il y a la peur de l'esclavage, d'être capturé pour être expédié de l'autre côté de l'océan pour être dévoré par les Blancs (une vraie peur du cannibalisme, ou de l'esclavage qui détruit les hommes ; cette image très forte est finalement si juste).

Mais surtout, nous découvrons le Sénégal et sa population par le regard des Blancs. Pour eux, c'est un territoire dont il faut exploiter toutes les ressources, à commencer par la main d'oeuvre à revendre dans les colonies américaines.
Et même notre héros, un biologiste qui se veut ouvert d'esprit vu sa formation scientifique et qui porte un regard critique sur l'esclavage, conserve un regard condescendant sur les autochtones, ou plutôt sur leurs croyances.

J'ai eu plus de mal à me laisser porter par la seconde partie du récit, après l'épisode du boa. J'ai eu l'impression que le texte n'avait pas le même souffle.
De même la soudaine passion amoureuse pour la mystérieuse Maram m'a semblé exagérée (trop rapide, trop enflammée...). Finalement on se demande si Adamson n'est pas qu'un homme de plus qui succombe aux charmes de la jeune femme et provoque sa perte, tout comme son oncle qui allait abuser d'elle et le gouverneur qui l'avait achetée.

J'ai aussi beaucoup aimé la plume de David Diop, concise, avec un joli sens de la formule et des images qui marquent l'esprit.
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Dans le langage des fleurs, l'hibiscus symbolise la féminité, la passion, le désir…

Sous cette fleur, gravée dans le bois d'acajou d'un vieux secrétaire, Aglaé découvrira les carnets jaunis de son père. Sa vie, son histoire, son amour, déposés à la postérité…

En l'An 1750, Michel Adanson cherche la reconnaissance de ses pairs. Botaniste, il quitte Paris et ses Lumières pour le Sénégal et ses terres cuivrées, rougies par le vent et les pluies charriant les sables du désert. Michel Adanson rêve à la rédaction d'une encyclopédie universelle du vivant mais, sur ces terres d'Afrique, colonie de France, c'est au peuple wolof qu'il devra sa plus belle rencontre.

Commence alors le voyage à travers le conte…

Tel Orphée bravant les Enfers pour y retrouver Eurydice, Michel Adanson entamera lui aussi son périple à la recherche de celle qu'il aime, des villages fortifiés de Sor et de Mechhé, sur les routes de Keur Damel, longeant la Grande Côte, parcourant les royaumes du Waalo et du Kayor, à travers les dunes de sable blanc, là où le soleil mange les ombres et jusqu'à la porte du voyage sans retour, l'Île de Gorée… l'île aux esclaves.

Fantôme parmi les vivants, Maram y sera enchaînée pour avoir bravé la folie des hommes. Dans son exil, elle deviendra la guérisseuse, la Revenante, l'épouse du Dieu Serpent, celle que Michel Adanson n'aura de cesse de retrouver en suivant les échos des tambours et les chants des griots d'Afrique jusqu'en Enfer.

Pourront-ils en franchir la porte du retour ?

***

Mille mercis à Agatha pour m'avoir permis de recroiser la route de David Diop avec ce livre-voyageur, après ma déconvenue ayant fait suite à ma lecture de Frère d'âme.

Pas de répétitions à outrance ni de formules surfaites dans ce dernier roman de David Diop, mais de douces mélopées qui résonnent au-delà de la savane, par-delà les baobabs et les kapokiers ; une abondance de paysages colorés qui dérivent lentement entre Saint-Louis et Cap-Verde, se noyant avec les palétuviers dans l'océan ; un camaïeu de rouges, oranges et jaunes lorsque le soleil se couche en silence sur la terre rougie du sorgho et du sang des Nègres tombés sous les fouets des chasseurs d'esclaves… Bref, un dépaysement, un roman contemplatif et immersif, un conte d'Afrique comme je les aime, qui me rappelle bien sûr Laurent Gaudé et ses Salina, Médée Kali, Tsangor…

Un livre-voyageur qui se doit à présent de poursuivre son voyage vers une nouvelle destination !
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La porte du voyage sans retour présente les cahiers que Michel Adanson, naturaliste français, aurait pu laisser à sa fille Aglaé, pour lui raconter son voyage de cinq ans au Sénégal, dans les années 1750.

David Diop a une très belle plume et je lirai très certainement par la suite Frère d'âme, prix Goncourt des lycéens en 2018. de plus, il a grandi au Sénégal et on s'imagine parfaitement la beauté des paysages à la lecture de ses descriptions.

J'ai apprécié ce roman sur « la porte du voyage sans retour » correspondant à l'Ile de Gorée au Sénégal, car il me semble (mais c'est la vision d'une non-spécialiste) que si la littérature américaine a dénoncé l'esclavage dans de nombreux romans, la littérature française a peut-être moins mis en évidence le rôle joué par la France dans le transfert d'Africains vers le Nouveau Monde. L'Ile de Gorée a été un point stratégique à tour de rôle pour la France et l'Angleterre pour gérer cet ignoble commerce de la traite d'êtres humains par d'autres êtres humains.

L'époque moderne en Histoire n'est pas ma période préférée (le challenge multi-défis me fait sortir de ma zone de confort en imposant des lectures qui s'y déroulent). J'ai aimé découvrir cet angle différent, qui place le récit dans une concession française au Sénégal, loin de ce qui se passe dans la capitale, tout en montrant tout de même l'importance du pouvoir central.

Enfin, la romance est belle et l'amitié est forte : on s'attache à Michel, Maram et Ndiak. Cette fraternité, à une époque qui ne la permettait pas, pourra peut-être rebuter certains lecteurs, mais à mon sens, elle interroge sur le fait que si elle avait eu lieu plus souvent, certaines aberrations de l'Histoire n'auraient peut-être pas existé ou n'existeraient plus dans le futur…

En conclusion, une lecture que je conseille !
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