Phobos, tome 4 : Il est trop tôt pour respirer

Pas maintenant, ma Léo, répète la voix de roche et de velours. Le moment n'est pas venu de t'éteindre. Tu as encore en toi tant de vie à brûler. Tu as encore devant toi tant d'existences à éclairer.
RAYONNE, MA GÉANTE ROUGE !

Comme je te l'ai dit, c'est le destin qui t'a conduite ici, Léonor. Pour que tu t'y éteignes. Toutes les étoiles finissent par mourir un jour.

Le besoin de se venger est la chose au monde la mieux partagé.

L'unique vérité, c'est que l'être humain est le rejeton d'une espèce maudite, il est condamné à naître et à mourir seul.

ça fait tellement de bien... ça fait tellement de mal...

C'est un courrier recommandé ? demande une vois d'homme à travers la fente sombre.
Non. C'est un bébé-poubelle.

Il est là devant moi, le garçon attentionné dans les bras duquel j'ai consolé mon chagrin, l'amant jaloux qui m'a planté une seringue de sédatif dans la cuisse pour me retenir, le tentaient adultère dont les baisers ont fait de moi une veuve indigne aux yeux de tant de Terriens.

Eh bien, j'ai l'impression que rien n'a changé, Léonor. Ici, c'est toujours le silence qui règne en maître absolu...

En contrebas dans la fosse, les silhouettes ses musiciens reprennent leurs instruments pour entamer le troisième mouvement de ce qui est en train de devenir pour moi la plus douloureuse, la plus belle mélodie du monde.