Citations sur Phobos, tome 4 : Il est trop tôt pour respirer (109)
Le destin nous avait offert une étoile. Nous n’avons pas su la retenir. Et elle s’est envolée.
Le besoin de se venger est la chose au monde la mieux partagée, ajoute-t-elle. Nul n’y échappe, ni les petits ni les grands.
En dépit des injures entendues et intériorisées, du regard des gens qui jugent et condamnent sans savoir, j’ai posé mon front contre le sien. Au moment où ses mains ont saisi ma taille, comme celles d’un musicien son instrument, j’ai soudain compris que je ne trahissais personne. Lorsque mes doigts se sont enroulés dans ses cheveux, comme ceux d’un marin dans un cordage, j’ai réalisé que ma culpabilité d’être veuve avant l’âge n’avait pas de sens. Alors, une joie jaillie du plus profond de mes entrailles m’a envahie, un sentiment d’assurance lumineux comme un soleil.
Ces gens qui jugent et condamnent ? fuck them all !
-Léonor, je..., balbutie-t-il.
-Je t'aime, moi aussi. Cette fois, c'est moi qui te ferai l'injection, comme ça on sera quitte. Tu es partant pour te remarier sur Mars avec la fille d'Ipanema, et manger du rat pour le restant de tes jours ?
Un sourire éclatant- ce sourire que je chéris tant – illu-mine le petit écran.
-Je suis sur que ce sera top avec des acarajés à la farine de lichen! s'exclame-t-il.
-Alors, tiens bon la barre, Mozart do Marte, jusqu'à ce qu on arrive à bord du Cupido !
- Moi, je veux bien passer mon existence à attendre, affirme-t-il doucement en baissant les yeux. Même s'il n'y a rien au bout. Même si tu ne me pardonnes jamais d'avoir essayé de te retenir quand je croyais te perdre. Même si tu t'en voudras toujours de m'avoir ouvert les bras, quand Marcus était enfermé à quelques mètres de nous. Oui: je peux continuer à attendre jusqu'à mon dernier souffle, même s'il n'y a plus aucun espoir. Mais toi, Léonor : qu'est-ce que tu attends ?
-L'amour ne suffit pas à empecher ceux qu'on aime de s'envoler, lâche-t-elle dans un souffle, d'une voix qui me
semble soudain très amère.
-Que voulez-vous dire ?... je balbutie.
-...
- Vous... vous aimiez Marcus ?
Elle ne répond toujours pas. Mais son regard, quittant le mien pour tomber dans celui de son fils, sonne comme un aveu.
Oui ! renchérit Andrew, sans se douter de mes pensées. La place de Mozart est à tes côtés, tout comme la mienne est aux côtés d'Harmony !
-Je suis condamné à vivre dans une cage électromagnétique jusqu'à la fin de mes jours. Ouais, je vais moisir dans une prison, oublié par tout le monde. Quoi de plus normal, pour un dealer ?
Je me cabre :
-Tu n'est plus un dealer !... Tu ne mérites pas la prison !..., mais Mozart me réduit au silence par l'intensité de son regard. Il y a dans ses yeux une telle résignation et, en même temps,un tel... désir ?
Ses lèvres tremblent encore une fois.
Deux dernières ligne s'inscrivent sur sa tablette.
-Tu veux que je te dise ? Je m'en fous que le monde m'oublie.
Du moment que toi, Léo, tu ne m'oublies pas.
A chaque fois que je regarde les commentaires sous les vidéos de mes amis, je souffre de voir le nombre d'internautes qui remettent encore en cause l'existence du rapport Noé...
« Internet devrait être un temple de l’intelligence, mais regarde ce que les gens en font trop souvent : un dépotoir la bêtise. »