C'est Zorah, l'analphabète, qui m'a permis il y a une quinzaine d'années de mieux vous découvrir. Ma rencontre avec vous n'es s'est pas faire dans un musée ou au cours d'une conférence savante sur les ambiguïtés de l'orientalisme en peinture. Elle a tout simplement eu lieu, un jour de printemps, dans la bibliothèque Henri-Michaux, à Aubervilliers. En ouvrant par hasard un livre d'art, votre Zorah était là dans sa lumineuse évidence, sa grâce et sa fragilité.
Avant de manier, à la fin de votre existence, les ciseaux pour "tailler dans le vif de la couleur" de papiers gouachés, vous aimez également palper, sentir et découper les tissus. Car, pour vous, les matières doivent, comme les couleurs, "remuer le fonds sensuel de l'homme".