Citations sur Johnny chien méchant (30)
Notre combat se situe dans le cadre de la démocratie, du mieux vivre, et de la restructuration de notre économie pour affronter la globalisation et les défis de ce troisième millénaire. À bas les tribalistes, à bas les génocidaires, vive le peuple, vive la démocratie !
M. Ibara ! Le douanier Ibara ! L’inspecteur Ibara ! L’homme qui touchait une commission de dix pour cent sur toutes les marchandises importées, l’homme qui changeait de Mercedes tous les ans, l’homme à la belle femme. On disait qu’il détournait plus d’argent sur les recettes douanières que notre président en détournait sur les recettes pétrolières. Qui ne le connaissait pas dans notre pays ? Et c’était moi qui avais le privilège de le piller !
De tous les quartiers fidèles à notre nouveau président déferlaient des miliciens, des soldats de l’armée dite régulière et des pillards. J’ai dit des miliciens, des soldats et des pillards ? Redondance inutile, j’aurais dû tout simplement dire pillards, car tous l’étaient, des chacals et des hyènes sortis de leurs tanières, attirés par l’odeur du sang et de la rapine.
Si l’on voulait s’enrichir, ce n’était pas dans un camp de réfugiés africains qu’il fallait piller ; ils étaient déjà pauvres avant de se jeter sur les routes, par quel miracle allaient-ils s’enrichir en chemin ?
« Enlevez-moi ces cadavres. »
Ils ont pris les cinq corps et les ont balancés sur le trottoir, puis ils se sont mis à me regarder. J’avais un fusil dans les mains. Ils n’avaient rien. J’avais un droit de vie et de mort sur eux et ils savaient que je le savais. Une légère pression sur la gâchette et c’en était fini pour eux.
J’ai voulu être un chef démocrate mais voyez-vous, c’est pas bien la démocratie, les chefs n’y sont plus respectés.
J’ai réalisé tout d’un coup pourquoi une femme devait limiter les naissances ; ce n’était pas seulement à cause des raisons qu’on nous avait toujours données, à savoir que moins on avait d’enfants, mieux on pouvait les nourrir et les éduquer, mais c’était aussi parce que moins on avait d’enfants, plus on pouvait facilement fuir en temps de guerre et de pillage.
Deux ou trois d’entre nous avons vidé en même temps nos chargeurs. Ils n’avaient qu’à ne pas faire la propagande de ce pouvoir et de son président ennemi du peuple et de la démocratie, génocidaire qui ne respectait pas les droits de l’homme.
Tout l'après-midi nous avons razzié, nous avons tué, nous avons volé, nous avons violé. Nous étions soûls de sang et de sperme. Dans tout le quartier résonnaient des cris de -somba liwa-, des rafales, des grenades qui explosaient, des cris, des pleurs et des hurlements de chiens.
Je ne sais pas d'où venait ce pouvoir de persuasion qu'avait l'argent.