J'avais toujours cru aux contes de fées. J'avais toujours espéré en vivre un.
Désormais, j'étais plongée dedans. Je marchais entre les pages, je cheminais sur des sentiers de papier. Mais l'encre ruisselait.
J'avais atterri dans le mauvais conte.
Rigel me connaissait bien, il comprenait mon âme simple, cette authenticité qu'il n'avait jamais possédée
Je sentais encore l'empreinte de ses doigts comme s'ils m'avaient marquée au fer rouge.
…
Son charme vénéneux était nuisible. Il était nuisible.
…
Ses yeux noirs étaient des gouffres, ils exerçaient sur moi un pouvoir que je ne parvenais pas à définir. Ils m'épouvantaient.
J'avais façonné mon petit monde bizarre avec mes propres couleurs, et elles me permettaient de me sentir libre, vivante et légère
J'étais seulement une enfant, et pourtant je voulais lui rendre sa liberté, comme si ce geste pouvait en quelque sorte me rendre la mienne
La sensibilité est un raffinement de l'âme
Ses yeux m'incendiaient, comme des étoiles palpitant d'une lumière qui, au lieu de diffuser de la chaleur, gelait tout sur son passage.
« Les contes de fées ne saignent pas »
« Les contes de fées ne s’écorchent pas les genou. »
Il l'arborait avec défi et arrogance, comme si le seul fait de posséder ce charme sinistre le faisait briller d'une lumière ensorcelante, ambiguë, toute personnelle.
Comme les planètes, les gestes sont mus par des lois invisibles