Les 3 amis : Ben d'origine somalienne, Pav, d'origine polonaise et Adam, le héros principal de l'histoire, un bon anglais dont le père vient de Glasgow vivent dans un grand bâtiment autrefois conçu comme un modèle d'architecture dite « Brutaliste »classé « mais, classé, ça ne veut pas dire que c'est beau. »
Cet immeuble est devenu une cité sordide, comme il y en a tant en France comme au Royaume Uni et où sont parquées les familles les plus pauvres.
Le destin d'Adam, dix sept ans, est entaché par la violence de son père,qu'il appelle « l'autre », la disparition de sa mère alors qu'il a neuf ans, la mort de sa grand-mère. Il n'a qu'un seul but protéger sa petite soeur Lauren de la violence du père. La vie n'a qu'un attrait : les heures qu'il passe auprès de Claire, une femme non voyante qui l'a embauché pour lui faire la lecture et qui lui donne le goût des livres. Il aime bien retrouver ses potes à « Bansky Tunnel » où Ben et sa copine Cosima participent à « la cathédrale mondiale du street art » et jouer à Fortnite avec sa soeur.
Voici le décor planté mais je n'irai pas plus loin sur les évènements que raconte le livre car il faut laisser le suspens opérer.
Olivier Dorchamps conduit le récit avec talent, ménageant des retours en arrière, des ellipses qui se dévoilent au fil des pages.
Il s'agit de malheur, d'inégalité entre les classes sociales, de soif de vengeance mais aussi de peurs, et de pleurs. Il s'agit de destins brisés, de souvenirs-écrans.
Le tout dans un langage sans fioritures « L'autre, c'est mon père. Il a trente sept ans. Il en avait tout juste vingt quand je suis né. Ma mère, dix sept »
J'ai préféré ce livre au précédent «
Ceux que je suis « dans lequel j'avais trouvé les personnages un peu trop typés.
J'admire la capacité de l'auteur à passer d'un univers à l'autre avec cette aisance qui traduit un talent véritable.
lu dans le cadre des 68 premières fois
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