Secouant la tête, Nicole avait l’air sincèrement désolée, et Rosa eut presque pitié de ses cernes et de ses rides, témoins de la dépression qui l’accablait depuis des mois. Elle n’insista pas, s’efforçant de ne pas lui en vouloir. Même si elle ne pouvait s’en empêcher. À cet instant, l’attitude de son amie paraissait aussi étrange, aussi repoussante que la transmutation des rues.
Elle l'avait souvent vu dans ce état, écrasé par une ivresse qu'elle désapprouvait. Mais, dès qu'il serait endormi, il redeviendrait l'enfant qu'il était encore et Rosa ne pourrait pas s'empêcher de s'attendrir. Après tout, cette ivresse-là, elle était née de leur victoire.