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Citations sur La rivière des âmes perdues (25)

Elle sentit son corps spirituel flotter à travers une brume grise humide, puis pénétrer dans la terre à l’endroit du trou qui menait au repaire du pitukupf.

Chapitre 13
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Cela faisait de très nombreuses années que son mari était parti, mais le tambour était toujours accroché par sa lanière de cuir au-dessus de la table de la cuisine. Elle se concentra sur l’instrument, se remémorant sa voix basse et sourde. Elle l’entendit avec difficulté, très loin d’abord, puis plus proche. Bientôt, le tambour fit vibrer le cadre de son lit. Le rythme monotone emplit sa conscience jusqu’à ce qu’elle ne perçoive rien d’autre, pas même les soudaines rafales de vent qui ébranlaient sa fragile caravane. Elle sentit son corps spirituel flotter à travers une brume grise humide, puis pénétrer dans la terre à l’endroit du trou qui menait au repaire du pitukupf. Il ne s’arrêta pas dans la tanière du nain, mais continua à suivre les longues racines du genévrier jusqu’à ce qu’elles deviennent un tunnel brillant. Elle se sentit tomber à une vitesse toujours plus grande vers sa destination dans le Monde Inférieur, si vite qu’il lui fallait haleter pour parvenir à aspirer un peu d’air. Elle avait souvent fait ce voyage et n’avait pas peur, même s’il se terminait fréquemment dans une partie du Monde Inférieur qu’elle n’avait jamais vue. Elle émergea dans un univers humide de lumière jaune filtrée par des tourbillons de brume bleue. Des créatures reptiliennes se précipitaient sous des taillis luxuriants ; des oiseauxmouches de la taille de rouges-gorges voletaient nerveusement parmi les fougères démesurées et les cyprès noueux.

Chapitre 13
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(...) le tambour-médecine. Le Lakota, Lawrence Short Hand, lui avait solennellement garanti que l’instrument détenait le Pouvoir. N’était-il pas décoré de la peinture rouge sacrée de Wovoka, le Wanekia païute, le prophète de la danse des Esprits ? Sa promesse était exacte. La première fois que son mari avait frappé le papu-ti pour produire un rythme monotone, le roulement creux et sonore avait emporté Daisy dans une profonde transe. Elle avait quitté son corps et visité une contrée lumineuse où tous ses ancêtres vivaient dans le bonheur. Sa visite n’avait été que trop brève ; quoiqu’elle eût essayé à maintes reprises, elle n’avait jamais réussi à retourner dans ce lieu agréable.

Chapitre 13
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Loin sur la droite par rapport aux personnagesbâtons et au serpent cornu, se dressait la petite représentation d’un homme dont une main était tendue vers la spirale qui symbolisait le soleil. Son autre main était refermée sur un bâton orné de plumes. C’était une représentation du pitukupf, le nain était la force la plus puissante parmi les esprits fondamentaux de la terre.

Chapitre 13
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— Nul besoin de cogner à ma porte ; vous n’obtiendrez pas de réponse.
Il se retourna pour voir l’homme qui s’était exprimé avec beaucoup plus qu’une simple trace d’accent britannique. Ce personnage anguleux, qui mesurait un peu plus d’un mètre quatre-vingts, tenait dans une main deux lapins par les oreilles. L’autre était refermée sur un fusil de chasse à canon double bien huilé, négligemment pointé vers les genoux du policier. Sa peau parcheminée était tendue sur son visage comme si elle avait été mouillée et avait rétréci sur son crâne ; une couronne de fins cheveux argentés coiffait son visage comme d’un halo. Il donnait l’impression d’être fatigué par une longue marche en forêt, mais pas celle d’être faible. Il ouvrit le fusil, en éjecta deux cartouches vides. Le policier perçut une faible odeur de poudre brûlée. C’était une émanation étrangement agréable, ici, dans la profondeur des arbres, où un fusil de chasse était davantage qu’un simple ornement destiné à être accroché au-dessus de la cheminée.

Chapitre 12
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Potter-Evans, lui avait-elle confié, avait quitté l’Angleterre en 1954 après un terrible scandale ayant trait à une femme. Une femme mariée. Son mari, de plus de vingt ans son aîné, était un parlementaire. Le jeune et brillant mathématicien avait émigré et immédiatement trouvé un emploi à l’université de Cornell. Il s’était vu refuser sa titularisation à la suite d’une brève liaison avec une étudiante. À compter de cet épisode, la vie professionnelle de Potter-Evans avait suivi une pente descendante. Il y avait eu une succession assommante de postes sans intérêt dans des établissements perdus au milieu de déserts culturels, auxquels il avait finalement échappé pour une retraite versée avec parcimonie et un oubli opportun dans les San Juan.

Chapitre 12
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Parris glissa dans les sombres abysses inexplorés de son inconscient. Tandis qu’il rêvait, ses yeux filaient dans un sens puis dans l’autre sous ses paupières, comme s’il observait un spectacle majestueux dans les mondes imaginaires de son esprit.
C’était une belle journée d’automne. Il pagayait dans un canoë en écorce de bouleau, léger comme une plume, sur la surface miroitante d’un fleuve profond. Des érables couleur de miel bordaient les rives telles d’infatigables sentinelles alignées. Des feuilles mortes flottaient comme lui pendant qu’il fendait sans effort les eaux cristallines. La jeune femme aux cheveux foncés surgissait de nulle part, jolie silhouette élancée dans une robe jaune. Elle marchait avec de l’eau jusqu’aux genoux et rejetait ses longs cheveux derrière son épaule d’une main délicate. Cette jeune femme était pure, surnaturelle et superbe. La vierge de la forêt qui portait un bandeau noir sur l’œil était Priscilla Song.
Elle s’approchait du canoë et tendait les deux mains devant elle, paumes vers le ciel. Ses lèvres bougeaient, mais les mots se perdaient dans une rafale de vent qui troublait la surface de l’eau.

Chapitre 11
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Ses pensées se tournèrent vers Nahum Yaciiti. Le vieil homme était-il vraiment mort ? Armilda Esquibel soutenait qu’elle avait vu son corps, mais elle affirmait également avoir vu des anges l’emporter au ciel. Charlie Moon, qui avait la tête sur les épaules, croyait que Nahum était inconscient quand Armilda l’avait vu après le passage de l’ouragan. Le policier ute supposait que le vieil homme avait repris connaissance et était parti droit devant lui. Certains, parmi les Utes, murmuraient que Nahum pouvait errer quelque part dans les mauvaises terres, à l’est des Animas ; d’autres soupçonnaient le vieil alcoolique d’être tombé dans la rivière. Une battue rigoureuse de la zone n’avait décelé ni son corps ni aucune trace.

Personne, bien sûr, ne prêtait la moindre attention au récit fantastique d’Armilda sur les « êtres de lumière » qui, tel le Doux Chariot, avaient emporté le corps de Nahum vers le ciel nocturne. La plupart des Utes considéraient les Mexicains du coin comme passablement crédules. Le prêtre de Saint-Ignatius avait entendu Armilda en privé, à propos de son récit, mais ce jésuite était un homme discret qui refuserait d’émettre un quelconque commentaire sur ce qu’il pensait de cette incroyable version des événements.

Chapitre 8
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Il ne pouvait détacher son regard du visage de la morte ; l’œil droit ouvert fixait le plafond à la manière d’un cyclope. (...)
Il finit par tourner le dos, ne voulant plus voir cette pauvre et pitoyable dépouille, ce visage petit et fin, encadré d’une vague de cheveux d’un noir corbeau imbibés de sang. Il s’aperçut que, pour lui, le cadavre n’était plus une femme désormais, mais une chose.

Chapitre 5
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Durant un fugitif instant, son esprit se refusa à accepter ce qu’il voyait. Il se demanda, irrationnellement, si ça pouvait être vrai. C’était un spectacle digne d’un film d’horreur de série B. Le corps de la jeune femme était nu ; sa mâchoire partait sur le côté, comme complètement décrochée du crâne. Ses vêtements étaient dispersés au hasard sur le sol : une robe jaune éclaboussée de sang, des chaussures noires à hauts talons, un collant. Un instrument qui ressemblait à un gros tournevis était enfoncé presque jusqu’au manche dans son globe oculaire gauche. L’orbite était remplie de sang qui avait débordé et trempé ses cheveux d’un noir de jais. L’abdomen était éventré en une demidouzaine d’endroits ; les entrailles, exposées, se répandaient daient sur le sol. C’était moins un être humain qu’un petit animal mis en pièces par une bête féroce.

Chapitre 5
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