Qu'est-ce qui fait que l'alchimie prend, ou pas avec un auteur ? Difficile à dire. Ce qui est certain est que j'apprécie beaucoup les oeuvres de James d'Doss, que je prends toujours autant de plaisir à retrouver Charlie Moon et sa tante Daisy Perika – Scott Parris est un peu en retrait dans ce quatrième tome de leurs aventures.
Ce qui est véritablement en avant dans cette série, c'est la culture indienne. Je sens – et je ne pense pas me tromper – que l'auteur est profondément respectueux des croyances, utes, navajo ou soshones. Elles coexistent assez bien avec le catholicisme, en un respect mutuelle – je préfère ce mot à celui de tolérance, qui laisse sous-entendre qu'un jour ou l'autre, la tolérance pourrait cesser. Nous suivons la cérémonie de
la danse de la soif, et un mort survient, suivi du décès de la mère du danseur, amie de Daisy Perika. Cette dernière sait, sent, que cette mort n'est pas aussi naturelle que tous veulent bien le dire, et les résultats de l'autopsie ne la convainquent pas. Des forces qui l'enveloppent la poussent à faire des choses que son neveu pourrait lui reprocher, et il ne s'en privera pas nécessairement.
Si Charlie est un bon enquêteur, en revanche il ne connaît pas grand chose aux femmes. Il ne se rend pas compte qu'il les attire ! Certes, elles peuvent ne paraître pas si nombreuses que cela, mais il suffit de deux femmes déterminées à se mettre en couple avec le jeune et grand policier pour créer des tensions qu'il ne comprend pas. Cette rivalité est amusante, un temps, elle prend vite une tournure plus dramatique quand l'une des deux se retrouvent menacée, forçant Charlie à prendre davantage soin d'elle, à sa manière – qu'elle ne va pas forcément apprécier.
La famille, proche ou élargie, est en filigrane très présente dans ce roman. Si l'on peut être prêt à tout pour survivre, une mère peut littéralement déplacer des montagnes pour trouver l'assassin de son fils. Me comprendra qui lira le livre.