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Alexis Champon (Traducteur)
EAN : 9782264035608
407 pages
10-18 (01/02/2004)
4.09/5   27 notes
Résumé :
Chaque année, à Towaoc, les Utes des Montagnes organisent la Danse du Soleil. Pendant quatre jours, les danseurs vont au bout d'eux-mêmes, privés d'eau et de nourriture, pour approcher l'Esprit et, peut-être, avoir la Vision. Charlie Moon est de permanence sur les lieux pour veiller à ce que tout se passe bien. Sa tante, la chamane Daisy Perika, est aussi venue du Colorado, de même que la belle Delly Sands et la vieille Stella Antilope dont le fils, Hooper, particip... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Qu'est-ce qui fait que l'alchimie prend, ou pas avec un auteur ? Difficile à dire. Ce qui est certain est que j'apprécie beaucoup les oeuvres de James d'Doss, que je prends toujours autant de plaisir à retrouver Charlie Moon et sa tante Daisy Perika – Scott Parris est un peu en retrait dans ce quatrième tome de leurs aventures.
Ce qui est véritablement en avant dans cette série, c'est la culture indienne. Je sens – et je ne pense pas me tromper – que l'auteur est profondément respectueux des croyances, utes, navajo ou soshones. Elles coexistent assez bien avec le catholicisme, en un respect mutuelle – je préfère ce mot à celui de tolérance, qui laisse sous-entendre qu'un jour ou l'autre, la tolérance pourrait cesser. Nous suivons la cérémonie de la danse de la soif, et un mort survient, suivi du décès de la mère du danseur, amie de Daisy Perika. Cette dernière sait, sent, que cette mort n'est pas aussi naturelle que tous veulent bien le dire, et les résultats de l'autopsie ne la convainquent pas. Des forces qui l'enveloppent la poussent à faire des choses que son neveu pourrait lui reprocher, et il ne s'en privera pas nécessairement.
Si Charlie est un bon enquêteur, en revanche il ne connaît pas grand chose aux femmes. Il ne se rend pas compte qu'il les attire ! Certes, elles peuvent ne paraître pas si nombreuses que cela, mais il suffit de deux femmes déterminées à se mettre en couple avec le jeune et grand policier pour créer des tensions qu'il ne comprend pas. Cette rivalité est amusante, un temps, elle prend vite une tournure plus dramatique quand l'une des deux se retrouvent menacée, forçant Charlie à prendre davantage soin d'elle, à sa manière – qu'elle ne va pas forcément apprécier.
La famille, proche ou élargie, est en filigrane très présente dans ce roman. Si l'on peut être prêt à tout pour survivre, une mère peut littéralement déplacer des montagnes pour trouver l'assassin de son fils. Me comprendra qui lira le livre.
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Je me suis laissé conquérir par l'univers décrit par James D. Doss. Des personnages sortant de l'ordinaire, Charlie Moon le policier indien un colosse qui n'a peur de rien sauf peut être des femmes, sa tante la Chamne Daisy qui elle non plus n'a peur de rien sauf peut être de ce nain qui, si l'on en croit des légendes indiennes, habite dans un terrier a deux pas de sa maison.
Une intrigue policière qui pourrait passer au second plan devant les récits de la vie dans cette région indienne de l'ouest des USA.
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Je viens de relire "la danse de la soif" et je l'ai fait avec plaisir. L'histoire est un peu longue à démarrer mais petit à petit les éléments de l'intrigue se mettent en place et s'appuient sur la vaste connaissance que possède l'auteur des traditions ute. Notre shamane préférée, Daisy, joue un rôle important dans l'histoire et elle essaie, comme toujours, de mener son neveu par le bout du nez, sans trop y arriver. Des personnages intéressants, un humour souvent présent, un beau récit ethnologique, tous les ingrédients sont présents pour faire de ce livre une belle réussite. Je regrette quand même certaines lenteurs...
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"Scott Paris s'émerveilla de ses propres facultés d'adaptation. Mais il avait reçu une aide. On avait répondu à ses prières. La réponse était dans ce lieu… c'était ce lieu." (380)

Passé trois récits franchement imprégnés de fantastique, James D. Doss recentre son univers autour de la culture ute, jusque là plus évoquée que mise en perspective. On commence le voyage par un tour d'horizon de la contrée, paysages et mythes. On le poursuit autour du cercle de broussaille de la danse du soleil. La cérémonie prend vie à travers un prisme à la fois respectueux de toute forme de recherche spirituelle et terre à terre. James D. Doss cultive une relation franche avec le peuple Ute.

La recherche du Pouvoir reste le moteur de l'intrigue, mais sans ostentation. Les incidents sont sournois, larvés. On passe les voleurs potentiels en revue dans sa tête. James D. Doss s'amuse à ressortir de temps en temps un candidat qu'on avait oublié pour nous le mettre sous le nez. Je me suis encore une fois bien fait balader… pourtant, les indices ne manquaient pas ! Signe d'une riche construction et de poudre aux yeux d'excellente qualité…

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Peu après la création de cette communauté religieuse, une chose très singulière arriva. Dans une ville ordinaire, où le clan de la Patte de Canard était presque inconnu, une fillette tomba en transe. Elle dormit pendant trois jours. Mais elle ne mourut pas. Lorsqu’elle se réveilla, elle demanda deux choses. Elle réclama de l’eau fraîche et exigea de voir le chef des prêtres du clan de la Patte de Canard. Bien que stupéfaits, ses parents obtempérèrent. Son père marcha pendant des jours avant d’arriver au village où le clan avait élevé la tour au sommet de laquelle brûlait le feu. Il expliqua respectueusement au chef des prêtres que sa petite fille désirait lui parler.
Bien qu’interloqué par une requête aussi impertinente, le vieux sage consentit à se déplacer. Et l’enfant lui parla. Elle lui raconta une histoire extraordinaire. Pendant son long sommeil, elle avait visité un pays lointain où le soleil ne se couchait jamais. On lui avait montré des choses merveilleuses, dévoilé de nombreux secrets. Elle fit en outre cette déclaration inattendue : aucun sacrifice n’était exigé du clan de la Patte de Canard pour faire aller et venir le soleil. C’est le Grand Mystérieux qui pousse les feux célestes à traverser les cieux… et pas seulement le feu de la mère soleil et de la sœur lune, mais aussi celui des lointaines lumières qui brillent comme les étincelles d’un feu de camp… et celui des lumières filantes qui prédisent les naissances et les morts. Les prêtres du clan de la Patte de Canard, expliqua la fillette, n’ont pas à se soucier des allées et venues du soleil.
Alors, comme preuve de l’autorité de ses paroles, la fillette dit le nom secret du chef. Et lui transmit les ordres du gouverneur de ce lointain pays.
Je te le dis – Tu ne sacrifieras plus d’esclaves sur l’autel de basalte.
Je te le dis – Tu ne te couperas plus la langue pour faire couler le sang.
Je te le dis – Le sang de mon âme a déjà été versé pour éloigner l’obscurité, cela suffit.
Le chef du clan de la Patte de Canard fut abasourdi d’apprendre que la fillette connaissait le but secret de son organisation. Il fut presque convaincu. Mais la fierté l’aveuglait – ne comptait-il pas parmi les sages d’entre les sages ? Une gamine allait-elle lui dicter sa conduite sous prétexte qu’elle avait fait un rêve ? Certainement pas !
De retour chez les siens, il réunit les prêtres du clan de la Patte de Canard et leur raconta toute l’histoire, omettant toutefois les trois commandements, parce qu’il les jugeait odieux. L’opinion fut unanime : un mauvais esprit s’était emparé du corps de la fillette. Que devait-on faire ? Une décision fut prise… invoquer les esprits du Monde Inférieur.
Par trois fois, le sage lança les os.
Par trois fois, les os parlèrent. La fille doit mourir.

Chapitre 3
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Quelques milliers d’années auparavant, c’était une terre riche, l’herbe luxuriante montait jusqu’aux genoux et de petits lacs bordés de marais couverts de roseaux agrémentaient le paysage. Il y avait des mammouths, des bisons géants, même des chameaux et des chevaux nains. Et des hommes avec de courtes lances et des bâtons. Mais c’est fini. C’est désormais un désert inondé de soleil, parsemé de tristes bouquets de mesquite, d’épinards sauvages et de queues-de-renard ployant sous le vent.
Ici et là poussent aussi quelques pins pignons ou quelques genévriers, isolés comme des enfants rejetés de leur tribu.

Chapitre 1
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Bien qu’elle en fût à peine consciente, un enchaînement d’idées singulier avait pris naissance dans un coin reculé de son esprit. Alimentée par les braises de son imagination, une petite locomotive énigmatique se mettait en branle. Sur des rails distordus tournaient vivement de petites roues voilées. Et l’extraordinaire assemblage traversa en cliquetant les sombres clairières de l’âme de la chamane. (...)
La chamane dériva dans un univers qu’elle n’avait jamais connu auparavant. D’abord, des murmures rauques lui parvinrent d’un endroit incroyablement éloigné. C’était la voix de Stella Antilope. Daisy écouta attentivement. Il était question d’un sorcier qui était venu à la Danse du Soleil des Utes des Montagnes et avait tué son fils Hooper. Mais ce n’était pas tout. Cela ne faisait que commencer. (...)
La seconde partie de l’expérience fut visuelle. Daisy se rappellerait par la suite qu’elle avait eu l’impression de voir un vieux film en noir et blanc. L’esprit de la chamane planait au-dessus d’un vaste cercle… une couronne faite avec les branches desséchées d’arbres morts. Au centre brûlait un petit feu, alimenté par des brindilles de pin pignon et de genévrier. La lune brillait loin au-dessus des montagnes bleu nuit. (...)
L’expérience transcendantale semblait se dérouler au ralenti, mais c’était une illusion. Lorsque cela se termina, les images s’estompèrent.
La chamane s’assit, haletante et le cœur battant. Elle repensa à ce qu’elle venait de voir… c’était incroyable. Elle le savait néanmoins, c’était ce que la Mère Popeye voulait qu’elle voie.
Or une véritable vision frappe toujours celui ou celle qui la voit dans un but précis. Daisy n’eut aucun doute.
Elle comprit ce qu’on attendait d’elle.
Et elle frissonna.

Chapitre 4

Chapitre 4
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Les enfants d’Ignacio avaient peur de Stella Antilope. Ils la craignaient car elle était… différente. Non seulement parce qu’elle portait toujours des robes noires et un châle encore plus noir. Non seulement parce que ses chaussures (dont l’une avait été fabriquée sur mesure par un bottier allemand de Denver) et que ses chaussettes étaient noires, elles aussi. Et non seulement les enfants s’enfuyaient-ils en la voyant, mais elle mettait même les grands mal à l’aise – certains allaient jusqu’à l’admettre. (...)
Les divers handicaps de Stella Antilope ne faisaient rien pour atténuer le sentiment de malaise que la vieille Ute suscitait. Elle était née avec un pied bot qu’elle traînait derrière elle tel un fardeau. Mais c’était son autre particularité qui effrayait surtout les enfants. Son œil gauche jaillissait de l’orbite, ce qui lui donnait un air sinistre et sournois qui rappelait celui des sorcières de bandes dessinées. C’était à cause de cette légère difformité qu’un esprit malveillant l’avait un jour surnommée « la Mère Popeye ». Le sobriquet, c’est triste à dire, lui était resté. Pour couronner le tout, à cause d’un diabète mal soigné, la vieille était devenue aveugle.
On trouvait même des adultes – notamment parmi les Utes – pour affirmer qu’elle voyait clair, surtout de l’œil gauche, et que sa cécité était feinte. L’œil exorbité, prétendaient-ils, était celui du Malin… un simple regard de la Mère Popeye portait malheur, provoquait des maladies… entraînait même parfois la mort. Tout le monde savait ça !

Chapitre 2
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Daisy appréciait beaucoup le père Raes. Elle aimait son innocence. Et contrairement aux autres prêtres, il respectait les traditions du Peuple. Alors que de nombreux matukach trouvaient comique la notion de « farfadet ute », le prêtre catholique ne se moquait pas quand on lui parlait du pitukupf. Le père Raes avait beaucoup voyagé et vu bien des choses bizarres. 
Également anthropologue, le jésuite érudit avait étudié avec soin le sujet des nains. Il avait lu maints récits dans l’excellente bibliothèque de Fort Lewis College. Il avait eu de longues conversations avec les anciens de la tribu – parmi lesquels certains prétendaient avoir vu les « petits hommes » de leurs yeux. D’après ces experts, les pitukupf étaient des esprits qui avaient élu domicile dans des lieux isolés, souvent des terriers de blaireaux abandonnés. Par les matins frais d’automne, en se levant de bonne heure, on pouvait voir la fumée s’élever de l’entrée d’un terrier occupé par un de ces nains. Si le peuple ute déménageait – comme il l’avait fait plusieurs fois dans le passé à la demande du gouvernement des États-Unis –, les mystérieux farfadets les suivaient toujours. Les petits hommes aidaient souvent ceux du Peuple, mais s’attendaient bien sûr à des cadeaux en retour. Si on l’ennuyait, un pitukupf était aussi capable de graves méfaits. Pour commencer, il tuait les chevaux qui s’approchaient trop près de son gîte souterrain »

Chapitre 8
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