AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Melisende


Comme chaque année depuis quelques temps maintenant, j'essaye de consacrer la majorité de mes lectures du mois de mars à des auteur.ice.s irlandais.e.s ou à des titres qui se déroulent en Irlande (pour le challenge The Irish Readathon).
Cette année n'a pas fait exception et j'ai commencé fort puisque je me suis attaquée à un grand nom – Roddy Doyle – et à Paddy Clarke Ha Ha Ha, un de ses livres les plus connus (il a reçu le Booker Prize en 1993).

J'avais déjà pu tester le style de Roddy Doyle grâce à de ses écrits jeunesse, 3 femmes et un fantôme. J'avais apprécié la plongée dans le quotidien irlandais, mais sans grand attachement pour les personnages. Je dirais que c'est pratiquement la même chose ici.
Et si l'autre titre mettait des héroïnes d'âge différent en scène, permettant ainsi de s'identifier plus ou moins à au moins une d'entre elles, Paddy Clarke raconte l'histoire de… Paddy Clarke. Un gamin de 10 ans qui fait les 400 coups.
C'est un peu plus difficile de créer un véritable lien entre lui et la trentenaire que je suis. Alors même si j'ai parfois souri à ses bêtises ou me suis un peu offusquée de ses jeux cruels (envers les adultes, ses amis ou même envers son petit frère), je me suis aussi un peu ennuyée. Près de 400 pages de bêtises du quotidien, quand on n'a plus vraiment l'âge, c'est un peu répétitif.

J'ai en revanche pris plaisir à découvrir la peinture sociale et quotidienne de l'époque : la middle class dans le Dublin des années 60. Si vous connaissez un peu l'histoire irlandaise, vous repérerez sans problème quelques détails typiques en toile de fond : le catholicisme, le conflit nord-irlandais… Je n'ai eu aucun mal à me laisser entraîner dans le quartier de Paddy, en pleine expansion. J'ai eu assez clairement devant les yeux les maisons mitoyennes (en briques), les jardinets, les grilles et les gamins turbulents au milieu des rues.

Je reconnais également à Roddy Doyle un certain talent pour l'écriture dynamique – notamment les dialogues. C'est très oral, vif et on sent bien l'espièglerie du jeune Paddy entre les lignes. On peut malgré tout être un peu surpris par la construction du récit qui n'est pas découpé en chapitres mais qui est tout d'un bloc. On suit le fil des pensées du jeune héros, pensées qui s'enchaînent parfois sans réelle logique (hommage au Ulysse de James Joyce ?) ce qui produit un résultat parfois un peu dense et confus.
L'émotion n'est pas non plus absente de ce roman, je dirais même qu'on peut y trouver une certaine tendresse ; finalement, on l'aime bien ce petit garnement intenable qui se défoule à l'extérieur alors que ses parents se déchirent à la maison et qu'il se sent totalement impuissant.

Deuxième livre de Roddy Doyle découvert et deuxième lecture un peu mitigée. de l'humour, de la tendresse, de l'espièglerie, une peinture du quotidien vive et authentique… oui, mais encore une fois un jeune héros pour lequel je ne ressens pas une énorme empathie. Peut-être est-ce simplement une histoire de différence d'âge ? Peut-être.
Lien : http://bazardelalitterature...
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}