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Léon Mercadet (Traducteur)
EAN : 9782221115299
406 pages
Robert Laffont (04/02/2010)
3.64/5   97 notes
Résumé :
Il est la terreur de l'école municipale de Barrytown, un quartier sordide à la périphérie de Dublin dans les années 1960. Son nom Paddy Clarke. Fan de Geronimo, ce gamin occupe son temps à imaginer les pires tours. Mais le garnement a un secret. Chez les Clarke, l'heure n'est pas à la concorde. Entre Sindbad, son cadet au mutisme inquiétant, et les disputes incessantes de ses parents, Paddy craque. Jusqu'à cette nuit où, à l'issue d'une ultime scène de ménage, des c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Poursuivant ma découverte de l'oeuvre de Roddy Doyle, lire « Paddy Clarke ha ha ha » me semblait incontournable.
Je me suis donc plongée dans les aventures (comment les qualifier autrement d'ailleurs) d'un gamin de Dublin. Nous sommes dans les années 60 et à cette période les enfants s'amusent non avec une Game-Boy ou autre Playstation mais avec un ballon de foot dans les terrains vagues…
Paddy, diminutif de Patrick, a dix ans et est l'ainée d'une fratrie de quatre enfants. Si ses deux petites soeurs sont pour lui tout à fait inintéressantes du fait de leur très jeune âge, il daigne accorder un peu de son attention à son jeune frère, Sinbad (alias Francis). Ce dernier, catalogué comme « petit frère » est évidemment considéré comme « inferieur » par Paddy qui n'accepte comme égal que certains de ses camarades de classe….
Ce sont ses pérégrinations que nous allons suivre en parallèle de l'évolution de sa cellule familiale…
J'ai un peu regretté que la quatrième de couverture révèle ce qui va survenir quasiment à la fin du livre, à savoir le départ du père… Même si l'on constate pendant la lecture une dégradation des rapports entre les parents du jeune Paddy, j'aurais préféré ne pas le savoir…
Je ne peux cependant que saluer le talent de Roddy Doyle qui a su restituer avec beaucoup de talent et d'authenticité les réflexions d'un gamin de cet âge. On ne peut que sourire devant son langage et ses réflexions si rafraîchissants et ses nombreuses digressions, montrant bien qu'il s'agit d'un gamin vif à qui bien peu de choses échappent…

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Paddy Clarke Ha Ha Ha est le roman de l'enfance de Patrick alias Paddy 10 ans, à la fois naïf et cruel, de son frère Francis, dit Sinbad et des deux petites sœurs. Une enfance faite de bagarres, d'amitiés pas toujours sincères, souvent liées plus à de l'admiration et de la soumission qu'à une vraie camaraderie, les alliances des anciens qui affrontent les nouveaux arrivants, les ignorant ou les défiant, une enfance où Paddy tantôt protège, tantôt martyrise Sinbad, qui demeure stoïque et silencieux, renforçant ainsi l'énervement du grand frère. le terrain de jeu se rétrécit au fur et à mesure de la construction de nouvelles maisons, et les affrontements se font plus fréquents...
Une enfance mêlant innocence, cruauté, violence et douleur cachées, à mi chemin entre Antoine Doisnel et Titeuf...Un mélange étrange, comme pour se rassurer et grandir, ne comprenant pas toujours ses parents mais devinant par leurs gestes et l'intonation de leurs voix que quelque chose ne va pas. Une enfance heureuse mais dans l'attente et la crainte d'un abandon..........

A l'aide des courts paragraphes, Roddy Doyle aborde des moments de vie ou des situations que vit le jeune Paddy, et il parvient merveilleusement bien à nous faire vivre cette enfance, une narration à la fois simple à l'aide de nombreux dialogues justes, où les non-dits révèlent autant sinon plus que les paroles, les personnages attachants qui éclairent le malheur de certains, l'innocence ou la manipulation et la soumission des autres et le mal-être du jeune Paddy.
Un roman à hauteur d'enfant, juste mais avec quelques longueurs.
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- - - Attention : la quatrième de couverture annonce un événement qui surviendra tout à la fin du livre. A éviter, donc.

Irlande, 1966 : catholicisme, familles nombreuses, parents aimants mais débordés, les enfants sont donc souvent dans la rue, livrés à eux-mêmes. Paddy est de ceux-là. Grand frère un brin sadique et tortionnaire (comme tous ?), c'est un jeune garçon de dix ans, imaginatif, vif, et entouré de copains avec lesquels il fait pas mal de bêtises plus ou moins anodines : larcins, bagarres, cruautés... Mais le quotidien n'est pas rose en famille, les parents se disputent de plus en plus...
Comme l'ont souligné certains lecteurs, on retrouve dans cet ouvrage une ambiance de "Petit Nicolas". Certains passages sont vraiment réjouissants, comme la visite médicale avec la crainte du "bâton d'Esquimau", ou lorsque Paddy joue à Saint Damien (les camarades devant incarner des lépreux)... Les échanges tendres avec le papa qui a de temps en temps la main leste sont mignons, et les bonnes trouvailles de la bande de copains parfois amusantes. Les sentiments de Paddy envers son jeune frère me semblent bien vus : "Mais c'était plus fort que moi : quand il ne faisait pas ce que je voulais, je me remettais à l'embêter, à lui faire peur, à le frapper. A le détester. Parce que c'était le plus facile. Jamais il ne m'écouterait, jamais il ne me laisserait commander." (p. 343). La douleur, le désespoir, le sentiment de culpabilité de l'enfant dont les parents se déchirent sont évoqués de façon poignante : "Ils avaient tort tous les deux. Ce jeu-là se jouait à deux. Pas à trois. Il n'y avait pas de place pour moi. Je ne pouvais rien faire. Parce que je ne savais pas comment les empêcher de recommencer. Je pouvais prier et pleurer et rester éveillé toute la nuit, et de cette façon m'arranger pour que ça cesse, mais je ne pouvais pas les empêcher de recommencer. Je ne comprenais pas, et je ne comprendrais jamais. Même en passant une éternité à écouter, à veiller. Rien à faire, je ne pouvais rien, idiot que j'étais." (p. 362-363).
Je regrette cependant beaucoup de longueurs sur des jeux de garçons qui m'ont ennuyée (foot, western...), et quelques passages elliptiques que je n'ai pas su décrypter. le style n'est pas des plus abordables non plus, assez chargé, le narrateur Paddy change parfois de sujet sans qu'on parvienne à le suivre. Il y a de courts paragraphes sans lien avec ce qui précède et ce qui suit (les petits pois p. 207).
Cette immersion dans l'Irlande des années 1960 restera un souvenir de lecture plaisante, sans plus, entre humour, longueurs, émotion. Je ne pense pas lire d'autres ouvrages de cet auteur.

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Comme chaque année depuis quelques temps maintenant, j'essaye de consacrer la majorité de mes lectures du mois de mars à des auteur.ice.s irlandais.e.s ou à des titres qui se déroulent en Irlande (pour le challenge The Irish Readathon).
Cette année n'a pas fait exception et j'ai commencé fort puisque je me suis attaquée à un grand nom – Roddy Doyle – et à Paddy Clarke Ha Ha Ha, un de ses livres les plus connus (il a reçu le Booker Prize en 1993).

J'avais déjà pu tester le style de Roddy Doyle grâce à de ses écrits jeunesse, 3 femmes et un fantôme. J'avais apprécié la plongée dans le quotidien irlandais, mais sans grand attachement pour les personnages. Je dirais que c'est pratiquement la même chose ici.
Et si l'autre titre mettait des héroïnes d'âge différent en scène, permettant ainsi de s'identifier plus ou moins à au moins une d'entre elles, Paddy Clarke raconte l'histoire de… Paddy Clarke. Un gamin de 10 ans qui fait les 400 coups.
C'est un peu plus difficile de créer un véritable lien entre lui et la trentenaire que je suis. Alors même si j'ai parfois souri à ses bêtises ou me suis un peu offusquée de ses jeux cruels (envers les adultes, ses amis ou même envers son petit frère), je me suis aussi un peu ennuyée. Près de 400 pages de bêtises du quotidien, quand on n'a plus vraiment l'âge, c'est un peu répétitif.

J'ai en revanche pris plaisir à découvrir la peinture sociale et quotidienne de l'époque : la middle class dans le Dublin des années 60. Si vous connaissez un peu l'histoire irlandaise, vous repérerez sans problème quelques détails typiques en toile de fond : le catholicisme, le conflit nord-irlandais… Je n'ai eu aucun mal à me laisser entraîner dans le quartier de Paddy, en pleine expansion. J'ai eu assez clairement devant les yeux les maisons mitoyennes (en briques), les jardinets, les grilles et les gamins turbulents au milieu des rues.

Je reconnais également à Roddy Doyle un certain talent pour l'écriture dynamique – notamment les dialogues. C'est très oral, vif et on sent bien l'espièglerie du jeune Paddy entre les lignes. On peut malgré tout être un peu surpris par la construction du récit qui n'est pas découpé en chapitres mais qui est tout d'un bloc. On suit le fil des pensées du jeune héros, pensées qui s'enchaînent parfois sans réelle logique (hommage au Ulysse de James Joyce ?) ce qui produit un résultat parfois un peu dense et confus.
L'émotion n'est pas non plus absente de ce roman, je dirais même qu'on peut y trouver une certaine tendresse ; finalement, on l'aime bien ce petit garnement intenable qui se défoule à l'extérieur alors que ses parents se déchirent à la maison et qu'il se sent totalement impuissant.

Deuxième livre de Roddy Doyle découvert et deuxième lecture un peu mitigée. de l'humour, de la tendresse, de l'espièglerie, une peinture du quotidien vive et authentique… oui, mais encore une fois un jeune héros pour lequel je ne ressens pas une énorme empathie. Peut-être est-ce simplement une histoire de différence d'âge ? Peut-être.
Lien : http://bazardelalitterature...
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Paddy Clarke agé de 10 ans fait les quatre cents coups avec une bande de copains, il entraine son jeune frère Sindbad dans ces bétises.
Livrés à eux même le plus souvent Paddy va devenir la risée de l'école lorsque son père après une nouvelle dispute claque la porte du foyer familial (d'ou le titre du roman). Située en Irlande dans les années soixante, le roman de Paddy Clarke suit jour après jour la vie de ce môme qui accumule bétises, et cruautés mais qui peut-être aussi brillant, tendre et attachant. Et c'est toute cette complexité que Doyle rend si bien, ce gosse perçoit le malaise familial et tente de le désamorcer mais les adultes sont plus compliqués qu'il ne le pense. Un très bon roman sur l'insouciance et la méchanceté de l'enfance. Touchant et drôle à la fois.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Aux allumettes, je préférais la loupe. On passait des après-midi entiers à brûler des petits tas d'herbe sèche. J'aimais voir l'herbe changer de couleur. J'aimais quand la flamme se faufilait dans les herbes. C'était plus facile avec une loupe. Plus facile, mais il fallait être doué. Si le soleil sortait assez longtemps, on pouvait découper une feuille de papier sans la toucher, il suffisait de poser une pierre à chaque coin pour l'empêcher de s'envoler. On faisait la course : allumer, souffler, éteindre, allumer, souffler. Celui qui finissait de couper sa feuille le premier avait le droit de brûler la main de l'autre. On dessinait un bonhomme sur la feuille et le feu perçait des trous dedans ; dans ses mains et ses pieds, comme Jésus. On lui dessinait des cheveux longs. On gardait le zizi pour la fin.

On a taillé des routes dans les orties. Maman m'a demandé ce que j'allais faire dehors avec mon duffle-coat et mes gants par ce beau temps.

- On va couper les orties.

C'étaient des grandes orties ; des orties géantes. Les boutons des brûlures étaient colossaux, ça grattait sans fin même quand ça ne brûlait plus. Les orties occupaient tout un coin du champ derrière les boutiques. Rien d'autre ne poussait là, rien que les orties. On a fauché à grands revers de bâton et il a encore fallu les piétiner. Le jus des orties giclait. On ouvrait des routes droit à travers, chacun la nôtre à cause des bâtons qui moulinaient. Quand on est rentré à la maison, les routes s'étaient rejointes et il ne restait plus une ortie debout. Les bâtons étaient tout verts et j'avais deux brûlures sur la figure : j'avais enlevé mon passe-montagne parce qu'il me grattait la tête.

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Il y avait des enfants de notre âge, mais cela ne leur donnait pas le droit de traîner avec nous.
- Des connards de HLM.
Quand j'ai dit ça, maman m'a donné une claque. Elle ne m'en donnait jamais d'habitude, mais cette fois, si. Derrière la tête.
- Ne redis jamais ça.
- C'est pas moi qui l'ai inventé.
- Ne le répète plus, c'est tout, a dit maman. C'est une expression affreuse.
Je ne savais pas vraiment ce que cela voulait dire. Tout ce que je savais, c'est que les HLM, c'était en ville.
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- Tu as beaucoup grandi, a dit maman en essayant de remonter la fermeture Eclair de mon pantalon. Tu seras bientôt aussi grand que papa.
C'était exactement ce que je voulais, être aussi grand que papa. Je portais le même nom que lui. J'avais attendu qu'il parte au travail avant de montrer la fermeture Eclair à maman. Papa, lui, aurait su la fermer et j'espérais que maman n'y arrive pas. Je détestais ce pantalon jaune en velours côtelé, qui venait d'un de mes cousins, qui n'avait jamais été à moi.
Maman a tiré vers le haut, en tenant des deux côtés pour que le zip remonte. J'ai même rentré le ventre.
- Non dit-elle, rien à faire
Elle n'a pas insisté.
- Fini, dit-elle. Tu grandis trop vite, Patrick.
Ce n'était pas ce qu'elle voulait dire.
- Il faudra te mettre une épingle à nourrice, dit-elle.
Elle a vu ma tête.
- Juste pour aujourd'hui.
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On a sorti les cahiers. Tous les miens étaient recouverts avec le même papier, celui que tante Muriel avait laissé. Quand elle avait retapé sa salle de bain, elle en avait donné dix rouleaux à papa.
- Elle s'imaginait qu'elle avait le Taj Mahal à tapisser, a dit papa.
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A cette époque, on n'avait pas encore besoin de vélos. On marchait et on courait. On courait pour se sauver. Se sauver, c'était ça le plus drôle. On criait des trucs aux gardiens, on jetait des pierres sur les fenêtres, on tirait les sonnettes...et on se sauvait. D'un bout à l'autre, Barrytown nous appartenait. Pour l'éternité, Barrytown, c'était un monde.
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