AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'individu qui vient (5)

4. « Or l'école actuelle, si pauvre en enseignements artistiques (poétiques, littéraires, musicaux, graphiques, plastiques, chorégraphiques...), ne permet pas ce "s'avoir" qui s'acquiert par la discipline du corps et de l'esprit. De sorte que, quand le moment d'accéder aux savoirs plus abstraits se présente, cela, loin de se manifester comme une possibilité d'accès à l'Universel ou au Logos, déprime la plupart (de préférence, les fils de pauvres), qui préfèrent rester dans l'enfance, ou alors fonctionne (le plus souvent, pour les fils de riches) comme un jeu sophistiqué qui permet à des "enfants prolongés" de continuer leur compétition sans avoir rien réprimé de leur supposée toute-puissance.
[…] Nous obtenons une école clivée entre le ludique et l'utile. […] Les savoirs arrivent donc toujours trop tôt, c'est-à-dire avant même que les élèves n'aient disposé du temps nécessaire à la maîtrise de leurs passions-pulsions, ce qui revient à déconnecter ces savoirs des pulsions épistémophiliques présentes chez l'enfant. […] En laissant le "s'avoir", confondu avec le simple jeu, en déshérence et en passant dès que possible aux savoirs réduits à leur aspect utilitaire, l'école actuelle installe donc très tôt les élèves dans l'ambiance de la performance et de la compétitivité, comme si le marché du travail et le mode entrepreneurial avaient imposé leur loi (celle du negotium) chez les petits, c'est-à-dire dans le lieu de l'otium, le loisir actif destiné à la maîtrise des passions. » (pp. 321-322)
Commenter  J’apprécie          20
Soit un individualisme altruiste et offensif.

Or seul l’Etat pourrait permettre à chacun de devenir un individu sympathique, selon lui. C’est donc un Etat à reconstruire, à l’opposé de l’Etat actuel qui privatise tout ce qui peut l’être, qui favorise la concurrence internationale et libéralisation du secteur financier.
Commenter  J’apprécie          20
3. « Ajoutons pour conclure sur ce point que ce nouveau sujet postidentitaire est parfaitement libéralo-compatible. Mieux, il est le sujet philosophique idéal de l'ultralibéralisme qui a besoin, pour fonctionner, de sujets précaires, flexibles, minoritaires, ou nomades, ni homme ni femme, ni homme ni animal, bref des êtres sujets à des investissements versatiles multiples de façon à pouvoir se couler dans tous les flux économiques. Des êtres dont tous les fantasmes doivent être soutenus par la technologie, exaucés par le Marché et entérinés par le droit. » (pp. 268-269)
Commenter  J’apprécie          10
2. « […] Il faut être révolutionnaire pour se débarrasser des commandements qui assujettissent encore l'autre et il faut être conservateur parce qu'il est urgent de conserver, voire de restaurer les commandements de prohibition de la pléonexie qui détruisent aujourd'hui la culture. Autrement dit, il n'est pas question pour nous ni d'accepter comme les vrais néoréactionnaires toutes les répressions (la répression nécessaire, plus les surrépressions additionnelles), ni de les rejeter toutes à l'instar des nouveaux "actionnaires", comme cela fut le programme, dès ses prémices, de la philosophie de la période postmoderne. Nous revendiquons donc de pouvoir faire le tri, de façon à nous débarrasser des répressions additionnelles indues tout en consentant à la répression nécessaire. C'est cela être résistant. » (p. 196)
Commenter  J’apprécie          10
1. « Nous croyons ainsi avoir montré que des changements dans l'économie marchande (la dérégulation en vue de libérer le fonctionnement pléonexique) entraînaient des effets dans l'économie politique (l'obsolescence du gouvernement et l'apparition, à sa place, de la gouvernance). Ce qui, à son tour, provoquait des mutations dans l'économie symbolique (la disparition de l'autorité du pacte et l'apparition de groupes égo-grégaires) et des transformations profondes dans l'économie sémiotique (des transformations dans la grammaire, base de la logique, et des altérations sémantiques de type sophistique). Cette réaction en chaîne pouvait enfin produire des effets considérables dans une économie a priori à l'abri parce que bien enfouie en chacun de nous, l'économie psychique. Ces deux derniers aspects permettent de supposer que le surgissement de la postmodernité a entraîné une certaine obsolescence du sujet moderne, caractérisé par la double dimension critique (apte à penser par lui-même) et névrotique (sujet à culpabilité). Si cette obsolescence du sujet névrotique est avérée, alors il faut déduire que le sujet mis à jour par Freud, le sujet névrotique, est progressivement remplacé par un sujet naviguant dans une autre région psychique qu'on peut représenter par un triangle dont les trois pointes seraient constituées de la perversion, de l'addiction et de la dépression. » (pp. 114-115)
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (22) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    438 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}