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Un livre qui nous parle de l'oisiveté, de presque l'inutilité de la vie! On aurait pu dire quel étrange personnage! En même temps, on reconnait qu'il n'est pas aussi étrange que ça! On reconnait facilement dans ce personnage de Salavin qui nous livre tout cru ses pensées les plus débridées, ses peurs, ses doutes et ses fantasmes dans une proximité de langage très plaisant, un voisin ou un proche, peut-être soi-même dans les moments les plus sombres de la vie. Il est simplement attachant ce Salavin, c'est avec une intimité alléchante qu'on dévore son histoire, en un seul souffle bien sûr...
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Confession de minuit est le premier des cinq romans qui constituent le cycle romanesque Vie et aventures de Salavin publié par Georges Duhamel entre 1920 et 1932. Dans une manière de dialogue intérieur, Salavin nous fait partager sa terne petite vie de célibataire parisien. Mu par une impulsion étrange, il a, dans un geste puéril et gratuit, touché l'oreille gauche de son patron. Mis à la porte, il vit dans le désoeuvrement, la liberté et l'irresponsabilité totale. Il habite seul avec sa mère, qui redouble d'effort pour maintenir à flot le ménage, et lui, un peu observateur de sa vie qu'il gâche, regarde. Il pense beaucoup, se flagelle de réflexions diverses empreintes de culpabilité, rêve et soliloque à l'envie, mais n'agit pas. Duhamel introduit dans la littérature française ce type d'anti-héros aux prises avec ses problèmes existentiels et universels que l'on retrouvera dans La Nausée de Sartre ou dans L'Etranger de Camus. Cette oeuvre liminaire incite volontiers à poursuivre la lecture des “aventures” de Salavin...
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une vie réglée, des instants mérités à apprécier, enfin plus de questions à se poser pour demain et ce qu'il peut réserver.

Malheureusement, toutes ces choses si bien arrangée peuvent, tout à coup s'effondrer.

Le héros de ce roman se D'une vie modeste mais sans histoire, tout se remet en question?

La perte de son emploi, de nouveau les incertitudes qui reviennent à la surface et toutes ces questions.

Comment vais je faire, pourquoi est ce à moi que cela arrive, où va mon existence?

Tant de questions qui se poseront à un personnage en recherche d'une vie et d'une identité dans une société sans utilité pour lui.
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C'est le premier tome des aventures de Salavin.
On considère souvent ce personnage comme une être médiocre. Ce n'est pas mon avis. Ses réflexions, ses analyses, sa perception psychologique d'autrui sont au contraire nettement supérieures à la moyenne.
Le problème de Salavin, c'est qu'il échoue. Il échoue au travail, dans ses amitiés, auprès des femmes (il n'y pense d'ailleurs qu'à peine tellement il est certain à l'avance de son échec). Et pourquoi échoue-t'il? Parce qu'il ne veut pas, ou ne sait pas, jouer le jeu de la société: se fabriquer un personnage, se mettre en avant, mentir et tricher un peu, avoir une haute estime de soi. Lui doute, et perd confiance. Et il ne sait pas éviter les maladresses, il trébuche, il recule. En fait, c'est une personne intelligente, mais complètement inadaptée à son monde.
Quelle part de Salavin y a-t'il en chacun d'entre nous ?
Une autre question: ce roman méritait-il d'être classé parmi les 10 meilleurs de la première moitié du XX° siècle? Cette fois, c'est moi qui doute.
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Confession de minuit / Georges Duhamel
Salavin, célibataire à la trentaine, le narrateur, est employé dans la maison Socque & Sureau à Paris. Il mène une petite vie terne de bureaucrate. Un beau matin il est convoqué dans le bureau du directeur, M. Sureau, pour une mission dont il n'a pas encore connaissance. Alors qu'ensemble ils regardent un document, un désir irrépressible de toucher l'oreille de M.Sureau le saisit, une sorte de nécessité vitale, une impulsion inexplicable ! Et soudain, n'y pouvant plus tenir, il allonge le bras et pose son index sur l'oreille de Sureau. Une vétille ? Non ! S'en suit une cascade d'événements avec en conclusion de l'algarade la mise à pied de Salavin.
Salavin vit chez sa mère et se torture en une détresse morale profonde pour savoir comment il va lui annoncer cette nouvelle catastrophique. Une mère aimante, au regard chargé de tendresse inquiète et de bonté simple, un regard affectueux qui ne l'a pas quitté depuis qu'il est au monde.
La suite nous montre un personnage étrange, à, la recherche de lui-même, qui analyse son acte et se demande comment il a pu céder à une impulsion tellement saugrenue : « Une minute de pause suffit à me bien montrer que je n'étais pas du tout dans mon état normal, ce fameux état dans lequel je ne suis jamais ! Il faut si peu de choses pour me rendre heureux. le plus grave est qu'il en faut encore moins pour me détraquer…Je hais le mensonge. On a suffisamment de mal à se dépêtrer de la vérité ! Faut-il y mêler d'autres misères ? »
Tout au long de ce récit, le narrateur s'adresse au lecteur le prenant directement à témoin de ses déboires, tel un interlocuteur. Avec un sens de la formule et de l'oxymore assez jubilatoire, G. Duhamel qui se met dans la peau de Salavin nous régale dans un style poli et alerte. Il faut dire que le personnage est assez pittoresque quand il dit : « C'est insupportable, quand on parle de soi, on n'a jamais fini. » Et parlant de l'appartement : « J'ai ce logement en horreur et, pourtant, je ne suis bien que là. »
de la rue Mouffetard à la rue Monge, sillonnant le Quartier Latin, Salavin une fois l'aveu à sa mère accompli erre en rêvant et ressent un bonheur inconnu, enfin ce qu'il croit être le bonheur, quelque chose de comparable au bonheur d'une pendule qui est remontée pour cent ans, au bonheur d'une pierre qui tombe dans l'espace pour l'éternité. Un bonheur fugace qui ressemble plutôt à un soulagement car la suite lui devient une torture : « le démon de mes nuits nouait autour de ma poitrine une étreinte souveraine et, enlacés, face contre face, nous nous enfoncions tous les deux dans l'autre monde. »
Salavin décide de chercher du travail car il n'en peut plus de subir cette fermentation véhémente qui ravage son esprit : « Faire quelque chose, oui ! n'importe quoi, plutôt que cette perpétuelle contemplation du dedans… » Mais il doute et ajoute en pleine détresse : « Si j'étais capable de faire très bien une chose, quelle qu'elle soit, je ne serais pas l'homme que je suis. » Il n'éprouve que du dégoût pour lui-même, anxieux des surprises de l'avenir, souhaitant comme tant d'hommes comblés, que l'éternité tout entière ne soit qu'une amplification de l'instant où il est heureux et où il se plait à lui-même. À la fin, sa pensée revient toujours à sa mère et à Marguerite, la jeune voisine amie de sa mère dont il est secrètement amoureux, ces deux chères figures entre lesquelles sa vie va se consumer irrémédiablement. Indéfiniment, Salavin reste dans l'inaction, le désoeuvrement, la liberté sans but et rêve sa vie : un anti-héros absolu en proie à des tourments existentiels insolubles face à l'échec de toutes ses entreprises, un être inadapté à la société en quête indéfiniment d'une identité.
Confession de minuit est le premier tome des cinq romans qui constituent le cycle romanesque « Vie et aventures de Salavin » de Georges Duhamel, publié entre 1920 et 1932.
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De quoi Salavin a-t-il peur ?D'aimer et surtout d'être aimé.Pas seulement peur de l'amour,mais aussi de l'amitié,et même de la camaraderie.Duhamel a dû bien écouté les malades qui venaient le consulter ,mais aussi imaginer la vie de ses patients,à travers leurs histoires de survie .Pas d'analyse psychologique ,seulement des gestes ,des faits ,des histoires que se raconte Salavin puisqu'il n'a personne avec qui partager .Ce soliloque est passionnant car tout un chacun d'entre nous se raconte des histoires ,on vit peu en fin de compte ,on se raconte des fables ,des trucs ,des ressentis;sans savoir leur degré de consistance ,comme les nuages qui passent,comme le vent quand il cesse de souffler .C'est quoi tout cela ?Une Vie.Notre malheur disait Pascal vient du fait que l'on est incapable de rester assis tranquillement chez soi ,Alors Salavin ,heureux?
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Ecrit à une période que j'affectionne tout particulièrement, historiquement pleines de petites anecdotes, libération des moeurs... J'en passe... Telle une éclaircie au beau milieu d'un orage...
Concernant le récit en lui-même, j'aime les phrases directement destinées au lecteur... Cette manière nonchalante de demeurer élégante... Les impulsions saugrenues du personnage principal... Tous ces petits détails improbables qui demeurent la richesse même du roman.
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A Paris, le portrait sensible et troublant d'un homme émotif, vivant aux côtés et sous l'emprise de sa mère. Jusqu'au jour où il découvre l'amour mais également agresse une femme...
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