Il a mis deux jours à mourir. On lui disait: "Veux-tu quelque chose?" Et il répondait de ses lèvres blanches: "Je vous remercie." On s'inquiétait: "Comment vas-tu?" Et il était toujours satisfait: "Ca va fort bien." Il mourait avec une discrétion, une espèce de modestie, un oubli de soi-même qui rachetaient tout l'égoïsme du monde…
Il a été frappé pendant qu'il soufflait le feu pour la soupe. Il n'est pas mort en combattant. Il n'a pas prononcé de parole historique. Il est tombé à son poste de cuisinier. Ce n'est pas un héros.
Tu n'es pas un héros, Fumat! Tu n'es qu'un martyr. Et nous te portons dans la terre de France, rassasiée d'un martyre innombrable.