La Reine Margot,
Alexandre Dumas
Livre très dense, mené à une cadence infernale, cette lecture n'est pas de tout repos.
Autant dire que cette Reine Margot n'est pas aussi agréable à lire que l'illustre Comte de Monte Cristo ou que
les Trois Mousquetaires.
Beaucoup d'intrigues et de coups bas, que ce soit à la Cour de France ou dans les alcôves proches du pouvoir royal.
L'époque est très trouble et incertaine. le roi Henri II, mort accidentellement en 1559, laisse quatre fils en succession et une fille,
Marguerite de Valois, notre Margot donc, que l'on marie au chef des Huguenots, le roi de Navarre, Henri. Détail non négligeable : ce dernier descend de la lignée directe de Saint-Louis. Si aucun des fils de Henri II n'a d'héritier, la couronne de France lui reviendrait, chassant ainsi les Valois du trône pour les remplacer par les Bourbons…
Or, l'aîné, François II est mort jeune. le deuxième, Charles IX, le souverain régnant pendant l'histoire de ce livre, est de faible constitution et donné pour mort très prochainement. le troisième, Henri, duc d'Anjou, est parti occuper le trône électif de Pologne. le quatrième, François d'Alençon, se met à espérer, se met à spéculer et à intriguer. Tout ce manège est dominé et orchestré par l'intrigante par excellente : la reine mère florentine Catherine de Médicis.
Il y a là un joli terreau pour faire un beau roman très soutenu et dense. Il l'est. Amateur d'histoire, je l'ai entamé avec grande envie. Mais Dumas n'évolue pas dans l'univers éperdument transcendant, celui du Comte de Monte Cristo. Bien sûr, le talent de conteur d'
Alexandre Dumas n'a pas tari. Mais il n'a pas choisi le contexte le plus facile pour écrire son livre. Par exemple, la structure du livre est désordonnée… justement parce que cette période de notre histoire l'est. Dumas a eu le tort de ne pas assez se libérer du contexte historique.
Dumas écrit mieux quand ses personnages ne sont pas écrasés par l'Histoire, mais quand ils sont juste des porteurs, des viatiques, pas des acteurs immédiats, comme le sont les personnages décrits plus hauts, dans l'imbroglio dynastique et politique, Dumas n'a pas su davantage utiliser au mieux ses personnages secondaires, comme Madame de Sauve, et les très niais La Mole et Coconas. Ils sont pourtant dans la marge, mais n'est pas Edmond Dantès ou Mercèdes qui veut… J'avoue que j'ai passé quelques pages, en sachant ne perdre pas grand-chose.
Bref, long et parfois ennuyeux.
La Reine Margot est un livre utile pour qui veut se familiariser avec l'histoire, de cette époque à la fois compliquée par le problème dynastique et par l'opposition entre deux blocs religieux, donc politiques. Cependant, il ne faut pas non le leur lire comme une oeuvre pleinement historique, car Dumas aime prendre des libertés avec la réalité. Ce qui en tant que romancier est parfaitement son droit.
Cette lecture a un parfum de rendez-vous manqué avec un des auteurs que j'aime beaucoup.