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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Eh bien ce premier contact avec Dumas est une incontestable réussite.

« La Reine Margot » s'appuie sur les évènements terribles de l'Histoire de France lors du furieux XVIème siècle. du mariage de Marguerite de Valois avec Henry de Navarre à la mort de Charles IX en passant par l'enfer de la Saint Barthélémy. Dumas nous offre de partager les intrigues d'alcôve et les amours cachées des Valois, de Navarre et dans une moindre mesure de Guise. L'essentiel de l'action se passe au Louvre où passages secrets et cabinets personnels cachent yeux et oreilles prêts à mordre à pleine dent votre vie pour l'adorer ou la terminer.

Dumas décore les Grands Personnages de quelques inventions de son cru (enfin, avec Auguste Maquet), en particulier les deux amoureux La Mole le huguenot Provençal et Coconnas le catholique Piémontais (en fait des diversions de personnages réels), amoureux de reine et duchesse, amis à la vie à la mort. Leur humeur, leur ton, leur simplicité apportent une épice indispensable au récit, épice qui sera balayée au fil du vent politique que souffleront les Grands.

Comme beaucoup de romans de Dumas, celui-ci a d'abord bénéficié d'une publication régulière dans un journal. Ce format nécessite le maintien d'un niveau d'attention du lecteur constant, de rebondissements réguliers. Les temps morts, les descriptions à rallonge sont proscrits. Et cela se ressent dans la lecture du pavé. Que l'on soit dans l'action type cape-et-épée ou dans le dialogue imbibé de sens caché ou de double sens, l'artiste maintient un niveau d'écriture élevé qui chatouillait mes neurones de plaisir pendant ma lecture.

L'une des obligations de ce type d'écriture, c'est que l'on doit écrire au maximum en noir et blanc. On doit faire évoluer des personnages principaux « bons » et de vrais « méchants ». Les demi-teintes sont permis, mais chez les seconds couteaux seulement (comme René le Parfumeur, formidable caractère). Parmi les « bons » on compte Margot, Henry de Navarre, La Mole et Coconnas. Parmi les « méchants », le duc d'Alençon, Maurevel l'assassin, et avant tout Catherine de Médicis.

Voir Catherine de Médicis agir en conformité avec sa légende noire a été une de mes plus grandes inquiétudes à l'abord de l'ouvrage. J'ai trop lu l'incroyable niveau de tolérance de la personne dans ces temps de guerre de religion pour accepter aisément de la voir réduite à un monstre haineux et implacable. Pourtant j'ai passé l'épreuve avec succès ; d'abord en me souvenant sans cesse que ce roman fait parfois des interprétations de l'Histoire que l'on ne peut plus accepter aujourd'hui, et ensuite en notant que ce personnage de méchant est très cohérent. Catherine est ambitieuse et superstitieuse. Une prophétie prédit que ses fils seront rois et mourront pour laisser la place au Bourbon (Henry de Navarre, futur Henry IV). Ce Henry est son pire ennemi et elle n'aura de cesse de l'éliminer par tous les moyens. Sa froideur, son machiavélisme, son dépit face à ses défaites successives sont savoureux, indispensables, structurants.

Pour finir, je voulais dire que j'ai lu par-ci, par-là que ce roman est le plus noir de Dumas, à cause de ses descriptions des massacres de la Saint Barthélémy notamment. Et pourtant je n'y ai vu que peu de noirceur. La violence est presque toujours enrobée d'un humour second degré que n'aurait pas renié Tarantino. La Saint Barthélémy même devient comique dans la bouche de Coconnas alors que lui-même découpe des tranches de huguenot, emporté par la folie ambiante. La seule mort que j'ai trouvé véritablement atroce est celle du jeune Orthon (oeuvre d'ailleurs de cette chère Catherine).

On pourrait poursuivre la discussion mais il faut bien s'arrêter quelque part. C'est déjà bien trop long. Dumas est définitivement adopté par mon esprit si peu classique. Je poursuivrai par son second roman Renaissance – La Dame de Monsoreau – dans quelques temps, après un détour par son théâtre. J'irai aussi voir du côté d'autres auteurs de roman historique du XIXème siècle. le premier qui me lorgne, c'est Walter Scott.
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Cette page de histoire de France vue par Dumas est un incontournable de la littérature. Derrière le masque de l'amusement, le fond historique demeure l'essentiel avec actions et suspenses à foison. Quelques anachronismes, qui tiennent à des détails, sont un parti pris par l'auteur et n'entachent en rien le plaisir de découvrir ces épisodes tragiques.
Mais ce biais romanesque peut être compléter si besoin. C'est pourquoi, la collection "Bouquin" propose des annotations, des corrections historiques au texte de Dumas qui ne sont pas seulement pour les spécialistes.

Le mode feuilleton est un atout avec ses chapitres courts qui se terminent par une relance. Ce modèle a notamment montré son efficacité quand "La reine Margot" a remplacé "Les paysans" De Balzac dans le quotidien "La presse", ce qui rajouta à la rivalité des deux monstres et vraisemblablement plût davantage aux 21 000 lecteurs du journal.

Dumas a demandé 80 centimes la ligne et c'est parti!

Cet ogre de travail prend tout de suite le lecteur aux tripes, c'est le cas de le dire, avec une mise en contexte habile et concise pour introduire le massacre de la Saint Barthélémy.
Et puis le lecteur connaît la plupart des personnages donc il est rapidement dans l'action et pas uniquement dans la description.

Le titre indiquerait un roman dont une femme est enfin le personnage principal. Presque! mais ce titre est trompeur, ce n'est pas Marguerite de Valois qui concentre le plus d'attention, c'est davantage Catherine de Médicis. Elle est décrite comme l'intrigante en cheffe, à l'origine de tous les méfaits, en première ligne tout au long du récit à peine concurrencée par son meilleur ennemi Henri de Navarre et son fils, le colérique roi Charles IX.
Une super méchante comme on n'en voit peu, usant de tous les moyens pour parvenir à ses fins. Avec le Louvre, symbolisant le lieu de toutes ses hypocrisies et ses traitrises.

Le Béarnais est au coeur de toutes ses attentions. Peu de l'entourage du bon Henriot survivront au pilonnage de Catherine, décrite comme une empoisonneuse, une parjure, le Mal en personne. Il semblerait, d'après de nombreux historiens, que ce personnage fut moins méphitique que le duo Dumas Maquet ne l'a écrit. Mais cette reine mère vêtue de noir est bien pratique pour pimenter le récit.

On pourrait donc parler de caricature parfois mais pas seulement cela, derrière des traits fictifs de certains personnages, c'est le tableau d'une époque troublée qui domine l'ensemble.
Dumas propose une interprétation admise par le plus grand nombre, aussi pour lui plaire. Mais il n'a pas changé les noms des protagonistes de l'époque, même le nom du garde suisse est fidèle à la réalité.
Dumas et Maquet réécrivent l'histoire, non sans avoir consulté force documentation et s'en être imprégné.
Suivre la multitude des personnages n'est pas difficile. La Mole et Coconnas, le parfumeur René, le tueur Maurevel, Mme de la Sauve, les princes protestants et catholiques sont suffisamment identifiés.
L'inexactitude des dates de décès de certains personnages secondaires est donc volontaire et ne s'explique que par l'impérieux souhait de dynamiser le récit.

J'ai été conquis par cet incroyable scénario, un rythme plus vrai que nature et ces nombreuses scènes mémorables dont le cinéma s'est emparé mais sans atteindre le texte original à mon humble avis.
Plébiscitée, l'oeuvre exigera une suite, "La dame de Monsoreau".
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Ah mais où est-ce que mon cher Henri de Navarre, futur Henri IV, est allé se fourrer en cette année 1572? Ok, il n'y est pour rien, le reproche revient surtout à sa défunte maman Jeanne d'Albret qui a à tout prix voulu le marier à Marguerite, fille d'Henri II et de Catherine de Médicis, soeur du défunt François II, de sa majesté Charles IX, et des deux autres frères rivaux le Duc d'Anjou et le Duc d'Alençon. Quelle famille de timbrés! Entre la reine-mère qui passe sa vie à comploter contre les uns et les autres et notamment ses propres enfants, et les fils à la limite de la perversité (goût pour le morbide pour l'un et pour l'inceste pour l'autre), on se demande comment le jeune Henri, âgé de 19 ans, garde l'esprit clair et vif et surmonte tous les obstacles. La reine mère lui jette sort sur sort telle une vieille sorcière du Moyen-Age et c''est à peine écorché que notre jeune héros en réchappe à chaque fois.
Le château du Louvre est un vrai labyrinthe d'escaliers, portes et couloirs secrets dans lesquels on manigance à tout va. Adultères, empoisonnements, arrestations, combats d'épées, intimidations et cachotteries, le moins qu'on puisse dire c'est qu'on ne s'y ennuie pas. Parmi ces personnages illustres, quelques victimes collatérales : le beau La Mole, le fougueux Coconnas, le très sérieux de Mouy. Dumas s'est visiblement amusé avec la cruauté de la reine-mère et de ses fils, ainsi qu'avec les gentilhommes cités plus haut, tout en couleur.
C'est un sacré pavé et pourtant je n'ai pas vu passer le temps: c'est un peu comme si je venais de regarder un très bon film d'aventures qui nous fait traverser toutes sortes d'émotions. Un régal!!
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L'histoire de Marguerite de Valois, réinventée par Alexandre Dumas, était déjà célèbre et a été remise en avant par le film de Patrice Chéreau. La fille de Henri II et de Catherine de Médicis épouse Henri de Navarre. Contrairement à la version cinématographique, dans le roman elle accepte ce mariage, même si elle n'a aucune inclinaison pour l'homme qu'on lui a choisi. Mais bientôt éclatent les massacres de la Saint-Barthélemy, Margot comprend qu'elle n'a été qu'un pion pour attirer les huguenots dans un piège.

La Reine Margot, c'est une cour de France qui est le théâtre de la fin des Valois ; ce sont des suspicions, des duplicités, des conspirations, des empoisonnements, des meurtres, des trahisons, des renversements d'alliance et des adultères. C'est une Catherine de Médicis que Dumas a imaginée maître des complots, une âme noire séduite par l'alchimie et sans pitié, une ogresse qui mange ses propres enfants.

La Reine Margot, ce sont des combats entrecoupés de duels où les batailles sont menées par les armes et par les mots. Ce sont des moments d'héroïsme où de jeunes hommes ne pensent pas à mourir, seulement prouver leur valeur et échapper à leurs ennemis.

La Reine Margot, c'est une femme qui a le sens de la politique et qui est ambitieuse. Elle ne veut pas perdre la Navarre, et s'allie avec son mari Henri, ce qui la conduit à tromper son entourage. Il est aisé de deviner qu'elle ne pourra pas tout garder, l'amour et le royaume.

La Reine Margot, c'est un Paris où le danger attend au détour d'une rue, ce sont des toits par lesquels s'échappent des gentilshommes, c'est un château du Louvre où les chambres mènent à des passages secrets, ce sont des adresses qui cachent les amours adultères, ce sont des gibets où croupissent les cadavres des condamnés.

Un roman de Dumas est une fiction très éloignée de la réalité historique. Mais Alexandre Dumas a une plume si truculente qu'on lui pardonne ! Ses dialogues sont souvent théâtraux, parfois truffés de bons mots et de réparties. Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer des comédiens déclamant avec saveur le texte. L'auteur sait apporter des pauses humoristiques qui égayent un tableau sombre, et il maintient l'équilibre entre l'Histoire — même s'il la remodèle — et les passions qui emportent les hommes.

Un voyage sanglant et épique chez les derniers Valois !

Challenge Livres Historiques 2020

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Gloire à Dieu, gloire à la France ! En cet heureux jour de la Saint-Barthélemy, les différents entre catholiques et protestants viennent de prendre fin dans notre beau royaume : Marguerite de Valois, soeur de sa Majesté Charles IX, a épousé en justes noces Henri de Navarre, prince des huguenots français. L'heure est aux réjouissances, à la fraternisation, au bon vin coulant à flots dans les auberges de la capitale ! Mais quelque chose ne tourne pas rond dans les rues de Paris... Les bourgeois ont l'oeil sombre, les badauds grincent des dents, on a vu des armes et des cuirasses introduites en douce par les portes de la ville et Charles IX grimace plus qu'il ne sourit à son beau-frère navarrais. A la nuit tombée, les massacres éclatent. Traitreusement attirés par la nouvelle du mariage, les protestants sont taillés en pièce, éventrés, mutilés, brûlés sans distinction de rang ou de sexe. L'ouragan traverse Paris, renverse les murailles de la capitale pour s'abattre sur toute la France, laissant derrière lui une trainée de sang, de cendres et de haine purulente.

Dans ce climat de tempête, des destins vont s'entrecroiser. Ceux des Grands déjà, de ceux dont l'Histoire retiendra les noms, de ceux qui tiendront entre leurs mains les destins des nations pour les élever ou les jeter à terre : Charles IX, roi cruel et sensible dont la nature viciée ne parvient à s'épanouir que dans la violence ; Catherine de Médicis, sa redoutable mère prête à toutes les ignominies pour conserver les Valois sur le trône de France ; la reine Marguerite, épouse involontaire d'un homme qu'elle n'aime pas mais qu'elle défendra bec et ongles contre ses ennemis ; Henri de Navarre, le jeune et rusé souverain béarnais dont un oracle a prédit qu'il régnerait un jour sur la France entière – s'il survit bien sûr à cette épouvantable année de 1572 !

A ces illustres personnages, viennent se mêler des protagonistes plus humbles, gentilshommes de fortune que les courants violents de l'époque ont projetés sur le devant de la scène. le premier est protestant et a pour nom Hyacinthe de la Molle, le second est catholique et s'appelle Hannibal de Coconnasse. Par leur bravoure et leur dévouement, ils ont eu le bonheur d'attirer sur leurs têtes l'amour de deux des plus belles et grandes dames de leur temps, le reine Marguerite de Navarre et la duchesse Henriette de Nevers. Mais l'amour des princesses est chose périlleuse et, dans les couloirs enténébrés du Louvre, dagues et poignards brillent à la lumière des flambeaux…

« La Reine Margot » a la réputation d'être un des chefs-d'oeuvre de Dumas, mais aussi un des livres qui lui ont donnés le plus de fil retordre. Rien d'étonnant à cela quand on constate à quel point son atmosphère est éloignée de celles de la plupart des romans du jovial et optimiste écrivain romantique ! Ici, pas ou peu de chevauchées effrénées dans les bois, de batailles épiques et de duels flamboyants. L'action se déroule presque entièrement au Louvre et prend la tournure d'un quasi-huis-clos, franchement claustrophobique par moment. Intrigues et personnages baignent dans une ambiance de méfiance, de peur et de haine refoulée : on se bat un peu, bien entendu, mais surtout on ment, on trompe, on manipule, on trahit, on empoisonne… Délicieux programme, n'est-ce-pas ?

Le sanguinaire film de 1993 de Patrick Chéreau est parvenu à merveille à retranscrire cette atmosphère venimeuse. Dommage en revanche qu'il n'ait pas su conserver la qualité de la prose de Dumas, la vivacité de ses dialogues, l'humour toujours présent qui parviennent à contrebalancer ce que « La Reine Margot » pourrait avoir de trop étouffant. Mais ce que je ne pardonne pas à Chéreau, c'est d'avoir à ce point raté le personnage d'Henri de Navarre… Oh, le roman regorge de beaux personnages, complexes et tourmentés, mais, moi, c'est Henri de Navarre que j'aime ! J'aime son bagout de gascon, son humour goguenard et égrillard, sa finesse de jeune renard, son sourire de paysan matois, sa prodigieuse agilité d'équilibriste, ses petits défauts et mesquineries sans lesquels un grand homme ne serait jamais véritablement humain. Je l'aime tellement que je me trimballe dans un sac, depuis maintenant plus d'une semaine, une monstrueuse biographie qui me scie littéralement les muscles de l'épaule. Merci qui ? Merci, m'sieur Dumas, pardi !

(Oups, je ne comptais pas faire si long. Comme quoi, quand on se laisse emporter par l'enthousiasme...)
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Petits meurtres en famille.
L'été suscite parfois l'envie de lectures différentes, un bon thriller par exemple. J'avais en liseuse La Reine Margot et j'aime Alexandre Dumas. Cela faisait un bail que j'avais lu Les Trois Mousquetaires et je me suis dit que c'était le moment de découvrir, romancée par Dumas, la vie de cette reine, si bien représentée au cinéma. Je n'ai pas été déçue ! Dès les premières pages, sur un rythme haletant, Dumas conduit son lecteur dans l'imbroglio des intrigues politiques à la Cour du Louvre du 16ème siècle, lui fait découvrir les amours licencieuses des rois, reines et gentilshommes, le soulève au galop de courses-poursuites follement menées par des cavaliers intrépides, le fait frémir lors des duels et des cruelles chasses à courre, lui soulève le coeur à la description des empoisonnements, l'épouvante aux récits des massacres, des tortures et des exécutions en Place de Grève. Quand le lecteur ferme son livre, il est sonné !
Publié en 1845 sous forme de feuilleton comme c'était souvent l'usage, Dumas commençait avec La Reine Margot sa trilogie des Valois et contribua à la "légende noire" de Catherine de Médicis. Il fait revivre pour notre plus grand bonheur le Paris médiéval, qui s'effacera bientôt sous l'assaut des travaux haussmanniens. Il nous conte une ville encore campagnarde, ceinturée de grandes prairies, de marais, de forêts sauvages et giboyeuses, tableau presque inconcevable désormais au 21ème siècle.
Alors je n'ai pas boudé mon bonheur d'être ainsi transportée par-dessus les siècles et j'ai goûté sans retenue au plaisir de l'immersion dans un récit à l'écriture parfaite, foisonnante de dynamisme et de verdeur, qui dévoile les pans sombres de la Renaissance, époque de découvertes intellectuelles, artistiques et scientifiques et restée pourtant férocement cruelle.
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Découragée par les lectures de grands auteurs classiques imposées par mes anciens professeurs de français, ce n'est que tardivement que j'ai osé affronter la plume d'Alexandre Dumas. Malgré les plus de 600 pages, la typographie minuscule de l'édition de poche ajoutée à un défaut d'encrage de certaines pages, quelle claque ! J'ai vraiment honte d'avoir repoussé si longtemps cette rencontre.

J'ai découvert un auteur qui a su jouer avec les faits historiques en y ajoutant la part de romanesque rendant ainsi son texte autrement moins rébarbatif qu'un manuel d'Histoire. Si ce n'est la présence des rectificatifs apportés en fin de livre sur la véracité des faits, personnellement j'aurais tout pris pour argent comptant, tant son récit fourmille de détails. Que ce soit dans le portrait de ses personnages dont il se plaît à exagérer le caractère réel ( même si l'Histoire a confirmé qu'elle n'était pas une enfant de choeur, Alexandre Dumas a purement et simplement diabolisé Catherine de Médicis), ou lorsqu'il prend le lecteur par la main pour l'entraîner à travers le Paris de l'époque avec des descriptions de rues si précises qu'on en dessinerait le plan, rien n'est laissé au hasard.
Alexandre Dumas nous offre une réelle immersion dans la Renaissance, avec ses fêtes somptueuses où s'exhibent des costumes chatoyants mais aussi ses exécutions publiques, ses intrigues où le poison et l'épée peuvent avoir furtivement raison de l'adversaire, ses alliances et ses trahisons.

Le récit ne pouvait qu'être adapté au théâtre car on y ressent déjà le mélange des genres : à la fois tragédie antique de par l'intensité des sentiments et la grandiloquence de certains dialogues (ce roi qui souffre de ne pas être aimé par sa mère), mais aussi vaudeville car l'humour supplante parfois le drame dans un décor de portes dérobées et d' escaliers secrets qu'emprunte tout un défilé de couples illégitimes. J'ai très envie de découvrir de ce fait l'adaptation cinématographique de Patrick Chéreau avec la sulfureuse Isabelle Adjani.

A travers "La Reine Margot", Alexandre Dumas nous offre un roman d'amour , une belle histoire d'amitié, dans un contexte historique et s'il s'arrange un peu avec L Histoire, c'est que s'il se veut historien, il est avant tout romancier.
Après un petit temps d'adaptation où j'ai dû caser chaque personnage à sa place dans la généalogie des Valois (j'aime l' Histoire mais étant allergique aux dates, elle ne m'aime pas) et malgré quelques longueurs ressenties notamment à la fin dans la tentative de fuite, j'ai totalement validé mon incursion dans la littérature dite "classique". Un réel plaisir qui se solde par un 19/20.

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Au Palais du Louvre, en 1572, le roi Charles IX et sa mère, la douairière Catherine de Médicis, ont arrangé le mariage de Marguerite de Valois, leur soeur / fille, avec le roi de Navarre, protestant.
Présentant ledit mariage comme une promesse de réunion d'un pays en plein conflits de religions entre chrétiens catholiques et protestants, Marguerite, dite Margot, une jeune femme de vingt ans aussi belle qu'intelligente, accepte l'union.
Dès la nuit de noces, consciente de la responsabilité qu'elle porte - la stabilité de son pays - elle tisse avec son mari Henri de Navarre, de puissants liens d'alliance, fondés sur le fait que roi protestant, est détesté de tous les puissants et d'une grande parie du peuple, et que Margot, fille et soeur de souverain, est aimée voire adorée.
Bientôt, le Roi de France et le duc de Guise, amant de Margot et épris de vengeance familiale, vont décréter l'extermination totale des protestants de France au cours d'une nuit de massacres sanglants et inhumains, la St Barthélémy. Dès lors, l'alliance de Margot et de son mari - mais aussi l'amour du Comte de la Môle, bras droit du Roi de Navarre - va devoir se jouer des complots, accepter des compromissions, et se battre pour sa vie.
Oeuvre culte d'Alexandre Dumas, qui n'a d'égale que Les Rois Maudits de Maurice Druon, c'est avec délectation que j'ai relu cet été été cette oeuvre gigantesque de la littérature française. Pour ceux qui ont aimé GOT, sachez que nous auteurs l'ont égalé en tout point !
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Ça fait très longtemps maintenant que j'avais envie de découvrir ce livre. D'autant plus que j'adore Dumas, mais, comme pour tous ses livres, sa taille n'est pas vraiment encourageante... du coup, le temps à passé et ce n'est que grâce au Baby-challenge Classique et au Challenge ABC de Nanet que j'ai enfin pris le temps de le découvrir. Et puis, comme ça, j'avais ma lecture pour le Challenge Un mot, des titres toute trouvée !
Alors, effectivement, il est gros comme livre, mais son histoire est tellement prenante que je n'aurais pas mis longtemps pour en voir la fin !

J'ai beaucoup aimé la vision de la royauté que nous offre ce roman : bien sûr, c'est romancé, mais j'aime beaucoup le côté véridique que l'on devine sous toute cette histoire. Je pense notamment au fait que les membres de la famille royale tentent par tous les moyens de maintenir leur image du coup La reine Margot prend un tournant plutôt sombre... J'ai bien aimé également tout le rapport à la sorcellerie et le côté assez obscur de l'histoire : Catherine de Médicis en deviendrait presque une abominable sorcière !
Honnêtement, je ne connais pas du tout l'histoire de Marguerite de Valois, du coup, je n'ai absolument aucune idée de la proportion de vérité qu'il y a dans ce roman. Bon, forcément, j'ai senti que certains passages pouvaient difficilement être possible, mais j'ai tout de même eu envie d'y croire. Alexandre Dumas avait une force de persuasion assez fascinante : bien que l'on sait pertinemment que ça ne peut pas être possible, on se prête vraiment au jeu.

La narration est vraiment très agréable ! J'ai d'ailleurs été très surprise de découvrir un humour assez marqué dans ce texte. J'ai trouvé ça d'autant plus appréciable que, par le côté classique du livre, je ne m'y attendais vraiment pas.
L'autre truc qui m'a beaucoup plus dans ce roman, c'est qu'il a un côté très théâtrale : non pas dans les situations ou dans les dialogues, mais par sa présentation. Les chapitres se finissant quasiment tous sur un suspense et il n'y a en fait que très peu de lieux à l'histoire. C'est étrange mais ça ne m'a pas du tout dérangée.
Un Dumas à découvrir. Vraiment. ;)
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Enfin fini cette guerre !
Enfin fini cette aventure à tourner les pages d'aventure !

Mais comme d'habitude c'est une HISTOIRE INCROYABLE !!!!
Dumas Dumas tu peux dévoiler ton secret pour tes livres ?
Je t'adore !!!!

Je me sentais vraiment dans cette histoire comme je suis un fameux huguenot ahah !
Ah ça étonne hein mais oui je suis protestant de naissance :)
J'ai tué des fameux catholique !
C'est barbant c'est une scène d'horreur !
L'enfer de guerre sur la Terre !

J'ai survécu en survolant les pages et lire en entier un chef-d'oeuvre !
Alors de quel côté êtes vous !?


Moi évidemment avec les huguenots !
Et d'ailleurs dommage qu'on est pas un aspect critique de Dumas de quel côté il est catholique ou protestant ?
J'aimerais tellement savoir !
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