Oeil pour oeil , dent pour dent 3
Tout au long de ces 1500 pages, le lecteur est exalté, transporté par le talent de Dumas. Si l'intrigue de base peut paraître, simple, voire simpliste, la composition du roman est loin de l'être : il se ramifie en autant de fils de toile que l'araignée Dantès, tel l'ange de la mort , tisse inexorablement autour de ses ennemis.
Certains événements sont peu réalistes et des passages trop théâtraux, mais les personnages sont néanmoins fouillés, complexes, humains et pas si manichéens... Dumas nous plonge dans son époque, nous faisant découvrir aussi bien la dure vie d'aventure des marins marseillais que les travers de cette grande bourgeoisie d'affaires qui s'en nourrit, et à qui Dantès déclare la guerre.
Ce personnage torturé par la vengeance et le ressentiment nous habite ; l'émotion étreint presque autant qu'à la lecture du plus court et versifié Cyrano.
Un excellent souvenir de lecture donc, et sans doute l'un des meilleurs romans d'aventure, équilibre -à mon sens quasi parfait- de suspense et d'exotisme, de drame théâtral et de verve à la Dumas, à mi chemin des personnages de
Shakespeare et de nos héros modernes manichéens.
Un plaisir à la fois franc, raffiné et gourmand...