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Critique de Lamifranz


On connait Alexandre Dumas romancier, auteur de romans historiques, on connaît aussi Alexandre Dumas dramaturge, initiateur avec Victor Hugo et Alfred de Vigny, du drame romantique. On connaît moins Alexandre Dumas conteur, et en particulier, auteur de contes fantastiques. C'est ce Dumas-là, mes amis, que je vous propose de découvrir aujourd'hui.
Le fantastique, c'est bien connu, est une des composantes du Romantisme. Certains s'en sont fait même une spécialité : Nodier et Nerval, entre autres, ont abondamment puisé à cette source qui ouvre si bien l'imagination. En 1849, date où paraissent les « Mille et un fantômes », le genre s'essouffle un peu. Dumas décide de reprendre le flambeau avec ce recueil qui regroupe sept contes : « Les Mille et un fantômes », « La Femme au collier de velours », « Les Mariages du père Olifus », « le Testament de M. de Chauvelin », « Un dîner chez Rossini », « Les gentilhommes de la Sierra Morena » et « le Lièvre de mon grand-père ».
Sept contes qui composent une symphonie fantastique (que n'aurait pas reniée Berlioz), où l'on retrouve tous les grands thèmes venus d'Allemagne (Goethe, Hoffmann et les grands romantiques d'Outre-Rhin) ou d'Angleterre (Walter Scott et ses histoires de fantômes) : revenants, corps décapités, vampires, sorcières… Mais Dumas ne serait pas Dumas s'il se cantonnait à un genre si particulier soit-il : si beaucoup de ces contes sont macabres, ils sont très souvent atténués par une touche d'humour, un soupçon d'ironie, et comme toujours englobé dans un fabuleux mouvement d'aventures, historiques parfois, amoureuses souvent, et cette fois largement teintées d'insolite, de bizarre, et même d'horreur.
La patte de l'ami Alex, nous la retrouvons dans le fait qu'il se met lui-même en scène : le narrateur, à qui on raconte l'histoire, ou bien qui y participe pleinement, n'est autre que lui-même, ce qui donne à ses récits une impression d'authenticité et de vérité, à laquelle le lecteur ne peut qu'adhérer.
Le premier conte, celui qui donne son nom au recueil, est très curieux dans sa construction : il est lui-même composé d'une quinzaine d'histoires différentes (une par chapitre) que se racontent des convives autour d'une table, un peu comme les pèlerins du « Décaméron » ou ceux des « Contes de Canterbury ». Ce système permet à l'auteur de multiplier les thèmes, et son savoir-faire (de dramaturge autant que de romancier) lui permet de garder le rythme, de maintenir le suspense, dans une atmosphère prenante, angoissante, même.
J'ai cité l'inspiration de ces contes (anglaise ou allemande), il faut préciser également qu'elle prend pied aussi dans l'histoire récente : plusieurs contes ont trait à des personnes guillotinées… qui n'en font qu'à leur tête ! Et toujours pour être précis, il faut vous confier que Dumas a fait appel, pour ce recueil à deux collègues et amis, Paul Lacroix (qu'on appelait aussi le Bibliophile Jacob) et Paul Bocage.
Ce n'est pas le seul ouvrage de Dumas dédié au fantastique : on lui doit aussi « le château d'Eppstein », « le Meneur de loups » ou « Histoire d'un mort racontée par lui-même » et bien d'autres titres.
Si vous voulez connaître Alexandre Dumas dans sa belle diversité, n'hésitez pas à vous laisser hanter par ces « Mille et un fantômes » vous en serez charmé, enchanté, ensorcelé…

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