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sur 179 notes
Avec ce documentaire-témoignage, Judith Duportail tente de découvrir la recette secrète de l'algorithme de Tinder. Très vite, elle découvre que chaque utilisateur a une "note de désirabilité", le Elo Score, et elle décide de se mettre en quête du sien.

Car de confiance, elle en a bien besoin et voudrait savoir combien elle "vaut". Suite à une rupture difficile, elle s'inscrit à la salle de sport et sur l'appli Tinder et se booste un peu l'égo grâce à la masse de messages qu'elle reçoit. Dose quotidienne de sérotonine ! Mais c'est illusoire et lorsqu'elle rencontre les hommes irl, c'est la déception.

Mais le romantisme et l'espoir font vivre, ou plutôt "swiper". On ne sait jamais, au détour d'un hasard... Sauf que, comme elle va vite le constater, les "matches" ne sont pas du tout le fruit du hasard. En brassant et analysant nos données personnelles, l'appli a la main sur les mises en relation, créant des notes de compatibilité entre les utilisateurs. Nos descriptions de profil, nos photos, nos likes facebook, et jusqu'à nos achats sur Amazon sont décortiqués. de même, l'appli fait en sorte de mettre en relation des hommes plus âgés, plus diplômés et mieux payés avec des femmes plus jeunes, moins bien payées et moins diplômées. Tout simplement scandaleux pour une appli qui se dit "cool" et progressiste.

Une seule chose m'a gênée. J'ai trouvé le récit un peu trop autocentré sur la première partie, l'auteure se plaignant un peu trop à mon goût. C'est un peu la limite du documentaire-témoignage, l'objectivité n'est pas complète et l'on reste dans le cadre précis de la vie de l'auteure : une femme blanche, diplômée et citadine.

Mais la partie plus documentaire m'a fascinée et notamment comment, en tant que journaliste, elle va à la recherche des infos. L'exploitation des big data à des fins commerciales et "amoureuses" fait froid dans le dos et appelle à une nécessaire protection de nos données. Dégafamisons-nous ! de même, l'auteure nous parle de l'amour sous algorithme, cette quête de la moitié amoureuse dans un monde hyperconnecté où les liens de plus en plus nombreux n'empêchent pas la solitude.

Encore une belle découverte publiée aux éditions Goutte d'Or, dont les choix éditoriaux me convainquent !



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En apercevant ce livre, je m'attendais à une étude sociologique des sites de rencontre en général, de la manière dont ils induisent les comportements des usagers, etc.
En fait, ce n'est pas ça, même si ce thème y est abordé à quelques reprises : l'auteur se concentre sur une seule appli, Tinder, qu'elle a testé pendant des années tout en essayant de comprendre le fonctionnement de cette énorme entreprise ... et c'est captivant ! Fonctionnement des algorithmes de sélection des rencontres (basé sur un machisme éculé, pour résumer), induction de comportements précis chez les hommes comme chez les femmes, opacité des notations ... Et la passionnante recherche journalistique, que l'on suit pas à pas !
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Love me tinder, love me true.... Outil indispensable de la drague version 2.0, Tinder s'est invité dans les smartphones de la plupart des célibataires du troisième millénaire. Swipe à gauche, swipe à droite... tout le monde connait. Mais ce que l'on sait moins bien, c'est que nos amis de chez Tinder biaiseraient nos rencontres grâce à un algorithme mis en place à notre insu.

Tout a commencé lorsque Judith Duportail a découvert que Tinder, dans sa magnificence, attribuait à ses utilisateurs une note secrète de désirabilité, autrement appelée "Elo score" à laquelle nous n'avons pas accès. Ainsi, si une personne dite "désirable" a liké votre profil, votre note augmente ; au contraire, si une personne jugée peu désirable like votre profil, votre note diminue.

En poussant un peu plus son enquête, Judith Duportail découvre que Tinder va plus loin en se servant de nos données personnelles pour nous proposer des matchs : date de naissance, pages likées sur facebook, voire même notre QI. Ainsi, si je suis une jeune cadre dynamique qui aime les voyages et les grands bruns barbus, j'ai plus de chances de matcher sur Tinder avec un grand brun barbu de la même catégorie socio-professionnelle que moi et qui a liké les mêmes pages facebook que moi. En somme, les beaux et riches matchent avec les beaux et riches et les moches et pauvres matchent avec les moches et pauvres...

Moi qui pensait que mes match étaient le fruit du hasard et de la géolocalisation, je me suis bien mise le doigt dans l'oeil (aïe, ça fait mal !)

Judith Duportail met également l'accent sur un point que j'ai trouvé très intéressant. Lorsqu'on est une fille, aller sur Tinder permet de se prendre un shot de narcissisme : on se sent belle, désirable, il y a tout de suite pleins de garçons qui veulent nous rencontrer. Et puis quand on a obtenu ce frisson d'égocentrisme, quand Tinder a comblé le vide que l'on était venu combler, on a souvent tendance à lâcher son téléphone et à oublier de répondre aux messages. Comportement que l'on reproche d'ailleurs souvent à la gente masculine...

J'ai adoré ma lecture de "l'amour sous algorithme" et j'ai trouvé que cet essai présenté sous la forme d'une enquête journalistique était extrêmement intéressant et révélateur, non seulement sur le réel fonctionnement de Tinder, mais également quant au comportement amoureux de notre fameuse génération Y. Bravo !

Lien : http://mademoisellechristell..
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Bon sang de bon soir. J'ai été dure avec l'auteur de Sans alcool, je m'en rends compte en lisant ce livre. Parce qu'elle a réussi à lier enquête et « journal intime », avec une belle prose. On sent l'âme d'un écrivain, on lit un livre qui n'aurait rien à envier à d'autres romans. Ce n'est pas parfait, mais vraiment prometteur. Mais celui-ci… On reste dans le ton journalistique, avec tous les tics de langage qu'on entend à longueur de journée. Et c'est énervant, car on se demande pourquoi. Pourquoi ne pas trancher et faire un long article (car si l'on enlève tous les épisodes personnels, et les sources, il ne reste pas grand-chose), ou alors un journal, mais dans ce cas-là, travailler sa langue, nom d'une pipe en bois ! Sa vie, ses pérégrinations amoureuses sont plates, mais si plates qu'on pourrait tracer des lignes téléphoniques et rajouter des pigeons que ce serait moins plat. On est abreuvé de son manque de confiance avec l'impression de ressortir lessivé de l'appel d'une copine qui nous vide son sac dans les oreilles.

Cela manque de perspective. L'autrice dit à certains moments qu'elle a pu interroger d'autres personnes sur leur rapport à Tinder. Ben où sont-ils ? Cela aurait été intéressant, de voir d'autres conceptions. L'enquête n'en est pas vraiment une, puisqu'on a l'impression qu'elle tombe sur les bonnes personnes au bon moment, mais qu'elle ne creuse pas beaucoup. Ce sont juste quelques phrases rapidement scientifiques, quelques chiffres, mais toujours en surface. Oui, les réseaux sociaux, quel qu'il soient sont addictifs, oui, c'est matière à toujours plus de compétition, mais on n'avait pas besoin de ce livre pour l'apprendre. Je ne voulais pas faire de chronique à la base, parce que bon, y a d'autres trucs à faire que descendre des livres dans la vie, mais quand on lit les avis sur Instagram « C'est édifiant » et autres danses de la joie…on ne peut qu'avoir la moutarde qui monte au nez. Quand Delphine de Vigan devient la nouvelle norme, ou le nivellement par le bas.

Alors que Claire Touzard creusait et allait en profondeur dans son sujet, Judith Duportail l'effleure et se contente de sortir quelques poncifs qui luisent tellement ils sont poncés. Bref, on sent que l'article (je laisse ce lapsus volontairement) a été édité uniquement grâce au réseau de la journaliste. Et bon, des jeunes journalistes ou chercheurs talentueux qui aimeraient bénéficier d'un coup de pouce pour faire des recherches, y en a pléthore. Et non, en ressortant de ce livre je n'ai pas l'impression d'avoir lu le témoignage de « la française qui fait trembler Tinder », mais bien l'inverse. Ce qu'on en tire (je vous fais le résumé pour que vous ne perdiez pas trois heures de votre vie) : Tinder, c'est mal, les gens qui jugent sur le physique, c'est mal, et ceux qui larguent sans explication, c'est mal. La solution ? Trouver son Elo score (ou égo score, elle le dit elle-même, c'est à dire son score de désirabilité), pour vaincre Voldemort. Ah non ? Tant pis.
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Je ne sais trop quoi penser du livre de Judith Duportail. Son enquête à propos de l'application de rencontres Tinder à fait grand bruit, et à juste titre car il est plus qu'intéressant de de s'interroger sur le fonctionnement réel de ces réseaux. Le constat est éloquent, nous sommes tous les sujets d'algorithmes gigantesques liés à nos recherches internet, nos abonnements divers, nos mots clés dans les barres de recherche, etc. Autant d'éléments permettant aux appli de nous cibler et de nous proposer des "profils" en "adéquation" avec le notre, sous couvert d'un faux hasard, d'une fausse destinée commune.
En ce sens j'ai trouvé cette enquête pleine d'intérêt et de surcroît très facile et fluide à lire. de plus on suit vraiment l'enquête de la journaliste pas à pas, nous immergeant un peu dans le processus de recherche.
J'ai malgré tout une retenue car je m'attendais à lire un propos plus fouillé sociologiquement, à y trouver une ouverture plus large sur les comportements et les influences sociales liés aux applications. Beaucoup de sujets sont effleurés mais pour l'ensemble la narratrice se sert essentiellement de sa propre expérience pour illustrer son propos. Ce n'est pas désagréable, mais pour moi on est du coup entre le rapport journalistique et la bio thématique.
En tout cas j'ai bien retenu une chose de cette lecture : Ce commentaire ainsi que chaque clic sur Babelio est noté et enregistré quelque part dans une banque de donnée ayant un fichier à mon nom ;) ... glaçant!
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Ce livre est, dans une certaine mesure, décevant. Je m'explique, l'enquête menée sur Tinder et leurs mécanismes est intéressante à lire, de véritables révélations sur leurs pratiques sont faites dans ce livre. Mais il faut aussi noter une partie fortement autobiographique, l'enquête se mêle à une forme de journal intime qui devient, de fait, public. Cela est dommage. Nous comprenons que ces moments de vie et ces expériences ont mené l'autrice au cheminement de pensée qui construit l'enquête, mais certains passages étaient superflus à mon goût.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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L'auteure alterne le récit touchant de ses expériences malheureuses sur Tinder et celui de son enquête sur le mode de fonctionnement de Tinder avec l'usage d'algorithmes qui permettent d'accumuler, sélectionner, croiser les données personnelles des individus à partir de différentes sources (fiches de présentation, mots utilisés, photos mises en lignes, donnés Facebook, goûts musicaux, etc) pour dresser des profils et favoriser certains types de rencontres entre profils. L'auteure dénonce l'exploitation des individus à des fins financières (options payantes pour être mis en avant sur le site, vente de fichiers à des fins publicitaires) et la manipulation dont les individus sont l'objet (octroi de points pour hiérarchiser la valeur des profils, valorisation de l'homme riche, mûr, que le système orientera plus systématiquement vers une femme plus jeune et moins mûre).

Une lecture intéressante sur les coulisses de ces monstres que sont les sites de rencontres, mais aussi balayage d' un certain nombre d'études de psychologie ou de sociologie actuelles (par exemple, page 88 Eva Illouz et son « Pourquoi l'amour fait mal » font l'objet d'un développement autour de la marchandisation des rencontres).

Le témoignage de l'auteur sur l'expérience Tinder est sincère, touchant, pas superficiel du tout. le style est vif.

Après, on peut dénoncer légitimement, ou accepter ces règles implicites de fonctionnement des sites de rencontres. Personnellement, je n'ai pas d'états d'âme, l'essentiel est que les individus puissent se rencontrer et trouver les personnes qui leur correspondent. A chacun d'être assez intelligent pour trier et ne pas perdre son temps avec des profils qui conduiront à l'échec. C'est un choix, prendre son temps pour diminuer le risque de se tromper, ou accepter la précipitation et le charme de la surprise… et de l'échec qui fait mûrir.
Voir extraits en "Citations"
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L'Amour sous algorithme est à la fois une enquête journalistique sur les algorithmes qui régissent notre vie amoureuse et nos rencontres sur la célèbre application Tinder mais également un témoignage sincère de l'auteure face à sa propre utilisation des applications de rencontre.
Il est dans un premier temps intéressant de voir les mécanismes de l'enquête journalistique: comment on s'empare d'un sujet, d'où on démarre, qui on contacte. le processus est long et parfois plein de déception mais aussi passionnant.
Etant moi même data analyst je suis assez passionnée des essais traitant de l'algorithmie et ce sujet de tinder, de l'amour et des applis de rencontres m'intéresse tout particulièrement. J'aurais aimé avoir encore plus de réponses, pouvoir vraiment décortiquer ce qu'il se passe réellement, le fonctionnement de tout ça mais bien évidemment il y a des secrets qui ont du mal à passer les portes de la Sillicon Valley. Je déplore donc qu'on ne puisse pas aller encore plus loin dans ces analyses des fonctionnements de Tinder.
Enfin j'ai été surprise par l'aspect très personnel de cet écrit. L'auteure livre réellement et sincèrement. Son rapport à l'amour, ses angoisses, sa dépendance affective et la manière dont elle cherche compulsivement à combler un manque affectif par les rencontres m'a beaucoup touchée. Cela entre en résonnance avec des choses que j'ai moi même vécu et je ne m'y attendais pas du tout mais étant en pleine rupture amoureuse cette lecture m'a plutôt chamboulée.
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Es-tu désirable ? C'est peut-être une question que tu te poses en ce soir de la St Valentin... Si tu es célibataire, l'envie te prendra d'aller swiper sur Tinder et de recevoir ton shoot quotidien de compliments, la messagerie pleine, surtout si tu es une femme. Tu penses naïvement que l'appli te propose tous les profils autour de toi qui rentrent dans tes critères, et qu'éventuellement à force de swiper des beaux bruns barbus, tu verras de moins en moins des petits blonds ? Erreur 404. L'autrice va te faire découvrir les dessous de l'appli à la flamme.

Judith Duportail, utilisatrice chevronnée, découvre un jour que Tinder décide d'une note de désirabilité, le elo score, pour chacun de ses utilisateurs, ce qui va influer sur les profils qu'ils verront. Mais comment est décidée cette note, là est tout le mystère. L'autrice va tenter de questionner l'entreprise, qui va tourner autour du pot et éluder. En même temps, elle va creuser certains sujets avec des professionnels, et obtenir ses données personnelles dont ses conversations et le nombre de ses matchs. Elle qui croyait parler à quelques mecs et faire preuve d'originalité, tout en critiquant les copier-coller de la gente masculine, va se rendre compte que la réalité est toute autre. Cette introspection est très intéressante et fait réfléchir à nos propres comportements amoureux. Est-ce qu'on est réellement la gentille de l'histoire ?

Lors d'une de ses premières interviews, je l'avais entendu expliquer que Tinder proposait aux hommes riches et cultivés des femmes plus jeunes et moins diplômées. Cela paraît terrible mais n'est-ce pas le reflet de la société ? Pour autant, Tinder veut se donner une image progressiste, ce qui est contradictoire. L'autrice imagine d'ailleurs une rue imaginaire où on y verrait que les personnes de notre niveau de beauté, comme en ligne.  En vrac d'autres termes abordés : le désir d'être bien notée, couplé à l'envie de s'en foutre; ou encore la culture du "mieux en rayon" qui pousse à garder son application en attente d'une personne meilleure que celle qu'on fréquente. Et plein d'autre choses.

Bref, j'ai adoré. Les essais des éditions Goutte d'or sont parfaits pour moi. Ils ont des thématiques modernes, se lisent comme des romans et sont mêlés à des expériences personnelles qui permettent de s'identifier. Ici, même si vous êtes en couple ou pas amateurs des applis (comme moi) cela décrypte quand même les relations amoureuses dans notre société moderne. J'ai noté pas mal de citations à retrouver sur le blog. 
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
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Un ami me l'a prêté après que j'ai moi-même installé l'application haha. Aujourd'hui, j'ai supprimé mon compte, même si ça fait plusieurs mois que j'avais désinstallé l'appli. Si jamais l'envie vous tente, je ne vous conseille pas. Je suis tout à fait d'accord sur l'idée que l'application crée une certaine dépendance chez les utilisateurs. J'aurais pu passer une ou deux heures à seulement matcher avec les gens, ce qui m'a d'ailleurs donné un total de 457 matchs. J'avais décidé d'installer l'application surtout parce que l'idée de date me tentait bien, moi qui n'en ai jamais vraiment fait. Je me suis rendue compte que j'avais plus de conversations profondes quand je parlais avec d'autres femmes plutôt que les hommes (qui sont d'ailleurs peu originaux, flemme des “salut ça va tu fais quoi”). J'ai d'ailleurs eu le malheur de tomber sur une bonne brochette d'hommes macho pervers qui voulaient des photos de moi “entière”. Un m'a même dit qu'il voulait vérifier que je n'étais pas trop grosse. WTF. Enfin, pour en revenir à ce bouquin, j'ai remarqué que les femmes vivent un peu toute la même expérience. Après, je me doutais bien que l'application recueillait tout un tas de données sur nous. Je reste malgré tout un peu choqué qu'un Elo score existe, et qu'il y ait des notes de désirabilité.
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