Citations sur Cruelle (16)
Je n'ai pas fini ce livre et l'ai jeté à la poubelle. Je n'aimerais pas rencontrer son auteur très très déplaisant voire plus.
"Et puis il y a toujours pour moi cet aspect bouleversant
de l'animal qui ne possède rien, sauf sa vie, que si souvent
nous lui prenons.
Il y a cette immense liberté de l'animal, vivant sans plus,
sa réalité d'être,
sans tout le faux que nous ajoutons à la sensation
d'exister.
C'est pourquoi la souffrance des animaux me touche
à ce point, tout comme la souffrance des enfants ?
Les yeux ouverts
Marguerite Yourcenar
En vrai, je ne lui en veut pas d’avoir abandonné ses petits. je lui en veux parce qu’elle, elle en a le droit, sans que personne n’y trouve à redire. Parce que c’est “La Nature”. Et ce droit, j’ai le sourd pressentiment que moi, ben… je ne l’aurai pas.
Plus que tout autre merveille de la nature, c'est l'espace qui me fascine. La possibilité d'un territoire. En aurai-je jamais un ? De quoi sera-t-il constitué ?
Sa lutte désespérée m'apprend une nouvelle leçon du spectacle de la vie : oui, on peut mourir comme ça, grotesque dans son caca, sous une pluie de sarcasmes.
Devoir être triste. Seule la curiosité m'animait à la vue du petit corps sans tête. Aussi je pleure pour faire "comme tout le monde", pour faire plaisir à maman. Et je pleure plus encore ce jour-là, comprenant que pour vivre parmi les humains, il va falloir apprendre à ressentir ce que je ne ressens pas. Ou bien alors mentir.
Pépita est sauvée. Sa lutte désespérée m'apprend une nouvelle leçon du spectacle de la vie : Oui, on peut mourir comme ça, grotesque dans son caca, sous une pluie de sarcasmes.
Détruire la fourmilière me procure plus qu'une simple satisfaction. J'écrabouille en me disant : "Personne, jamais, ne devrait vivre entassé comme ça."Et je sais alors, en contemplant le Grouillement d'arthropodes, que le territoire n'est pas une possibilité : c'est une nécessité.
Nagot. Encore maintenant, lorsque j'y retourne, le temps se fige (ou alors il s'étend)quand se profile la plaine austère, l'allée de platanes et son petit chemin blanc. Et, comme un Roi en son Royaume, je ne sais toujours pas si Nagot m'a appartenu ou si c'est moi qui appartenait à Nagot.
Oui, l'épisode parisien confirme bien mes doutes. Je ne suis pas un être humain. Et je n'ai aucune intention de le devenir.
p.35.
Devoir être triste. Seule la curiosité m'animait à la vue du petit corps sans tête. Aussi je pleure pour faire "comme tout le monde", pour faire plaisir à maman. Et je pleure plus encore ce jour-là, comprenant que pour vivre parmi les humains, il va falloir apprendre à ressentir ce que je ne ressens pas. Ou bien alors mentir.