D’habitude, j’ai peur de la police. Toutes les formes de contrôle me rendent malade, l’innocence absolue est une valeur subjective, autant remplir et signer une déclaration de culpabilité sans rien avouer.
Je devais jouer la mélodie de mon bonheur impérissable. Ensemble, la vie nous avait toujours souri et rien ne pouvait résister à notre volonté. Nous étions les rois de cette ville. Nous les nourrissions tous. Nous pouvions les affamer si tel était notre désir.
“Souhaitable”, un mot qui me fait sourire tant il permet toutes les hypocrisies.
L’être humain fait franchement n’importe quoi quand il se sent pourrir.
Quand ça casse d’un côté, c’est tout qui suit.
Moi, je n’aime pas travailler. Ça use, tout le monde le sait, et je n’aime pas l’usure. Je ne veux rien faire, m’occuper de la décoration à la rigueur, de leur bien-être à tous, ça me suffit, je n’ai pas d’ambition, la vie passe si facilement, elle est si douce, j’ai fait un bon mariage, tout le monde le sait, tout le monde le dit.
Un physique avantageux est un énorme plus pour un vendeur. C’est mon bijou, mon passe-partout, la seule clé qui me soit utile. Pourvu que je ne me dégrade pas trop vite pour finir vieux beau. Quand je vois Alain Delon à la télévision, j’ai mal au ventre. Moi, je dois rester tel quel. C’est impératif. La vie est tellement plus facile.
Quand on veut réussir une vente, il faut toujours insister, épuiser l’adversaire, le plaquer au mur, mais en douceur. Je pratique la vente discrète, amener l’autre à cracher son fric, gentiment, qu’il sourie, qu’il s’en aille heureux, puis qu’il revienne parce qu’il m’aura trouvé sympathique. “Un client heureux, un client pour la vie.”
Je n’aime pas les femmes, dit-elle. Toutes des putains dans l’âme. Et cette obligation de beauté m’insupporte. Séduire, toujours séduire.
J’aime posséder les choses. C’est à moi, ça m’appartient. Le leasing, c’est un truc de pauvres. L’endettement est un cancer qui ne me rongera pas.