Un physique avantageux est un énorme plus pour un vendeur. C’est mon bijou, mon passe-partout, la seule clé qui me soit utile. Pourvu que je ne me dégrade pas trop vite pour finir vieux beau. Quand je vois Alain Delon à la télévision, j’ai mal au ventre. Moi, je dois rester tel quel. C’est impératif. La vie est tellement plus facile.
Quand on veut réussir une vente, il faut toujours insister, épuiser l’adversaire, le plaquer au mur, mais en douceur. Je pratique la vente discrète, amener l’autre à cracher son fric, gentiment, qu’il sourie, qu’il s’en aille heureux, puis qu’il revienne parce qu’il m’aura trouvé sympathique. “Un client heureux, un client pour la vie.”
“Souhaitable”, un mot qui me fait sourire tant il permet toutes les hypocrisies.
Je n’aime pas les femmes, dit-elle. Toutes des putains dans l’âme. Et cette obligation de beauté m’insupporte. Séduire, toujours séduire.
J’aime posséder les choses. C’est à moi, ça m’appartient. Le leasing, c’est un truc de pauvres. L’endettement est un cancer qui ne me rongera pas.
Un homme sans folie est un mort vivant, il s’est noyé, ne reviendra plus.
L’être humain fait franchement n’importe quoi quand il se sent pourrir.
On ne change pas de rôle facilement dans leur mécanique si bien huilée. Le grain de sable devient un rocher, cette éventualité les effraye. Je me sens fort ce matin. Je suis peut-être redevenu un mec.
On m’a demandé si je voulais des jumeaux, c’était préférable, il fallait multiplier les chances, mais un seul enfant me suffisait, quel que soit le sexe, j’étais épuisée d’avance. Le minimum syndical. La maternité me priverait encore plus de ma liberté mais me garantissait une vie belle et confortable.
Lorsqu’on vous montre la porte de la liberté, il faut être une sacrée idiote pour refuser d’en passer le seuil