Un homme sans folie est un mort vivant, il s’est noyé, ne reviendra plus.
On ne change pas de rôle facilement dans leur mécanique si bien huilée. Le grain de sable devient un rocher, cette éventualité les effraye. Je me sens fort ce matin. Je suis peut-être redevenu un mec.
On m’a demandé si je voulais des jumeaux, c’était préférable, il fallait multiplier les chances, mais un seul enfant me suffisait, quel que soit le sexe, j’étais épuisée d’avance. Le minimum syndical. La maternité me priverait encore plus de ma liberté mais me garantissait une vie belle et confortable.
Lorsqu’on vous montre la porte de la liberté, il faut être une sacrée idiote pour refuser d’en passer le seuil
Chez les jeunes tout est toujours n’importe quoi.
C’était éphémère, mais cet instant suffisait à satisfaire nos vies pour l’éternité.
Votre femme a subi comme un court-circuit général. Il faut laisser aux neurones, au cerveau, le temps de retrouver un nouvel équilibre, d’autres connexions…
Il faut être vraiment con pour revendiquer ses origines sociales. Moi je crois que l’homme naît pour se renier, s’échapper de son cadre, fuir toujours. C’est ce que j’ai fait. L’homme est une machine à trahir. Ces filles ordinaires ne m’ont jamais attiré tant je les trouve vulgaires et prévisibles. C’est le mystère qui fait bander. Elles ne sont pas mystérieuses.
Ma vie ressemblait à ces images d’actualité où tout brûle, tout s’inonde, tout est submergé, la vague emporte chaque brindille, chaque meuble sur son passage et moi je ressemble à ces minuscules voitures japonaises devenues de petits jouets incontrôlables qui font demi-tour au milieu d’une route déjà condamnée, vont-ils réussir à aller plus vite que les flots qui les poursuivent doucement pour les dévorer ?
Être tributaire du temps à cause de mon corps est une injustice que je ne supporte pas.