AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,48

sur 206 notes
5
12 avis
4
30 avis
3
15 avis
2
6 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Depuis "l'hiver à Sokcho", la narratrice poursuit sa quête familiale au Japon, où ont émigré ses grands parents coréens. Elle les retrouve l'été à Tokyo, embarrassée pour communiquer avec eux, car elle parle mal leur langue. "Nous communiquions dans un langage fait de mots simples, anglais ou coréen, de gestes et de musiques exagérées, japonais jamais". Par ailleurs, tutrice de français d'une jeune Japonaise, elle se heurte à l'enchevêtrement des langues, et aux passés culturel, politique et social, qu'elles impliquent. Le récit, fictionnel car la narratrice s'appelle Claire, repose sur le projet d'un retour des grands parents dans leur Corée natale. Toutes les pages traduisent un malaise existentiel face à des proches devenus étrangers, par l'âge, le style et les conditions de vie : aspects physiques, réticences alimentaires, malentendus sur les mots, silences et comportements inattendus, déroutent la narratrice et remettent en cause son passé familial, son présent ponctuel, comme ses projets d'avenir. La personne dont elle est la plus proche serait sa pupille dont la situation est le reflet de son propre environnement familial. C'est sa « petite soeur », mais avec le décalage de l'âge et des intérêts personnels.
« Les billes de Pachinko » renvoient comme le dit l'exergue, à la solitude de chacun dans la vie quotidienne. Elles symbolisent aussi les destins individuels que les poussées de l'histoire bouleversent et dispersent comme des billes.
L'appréhension des univers spécifiques se heurte à une uniformisation inévitable, traduite par l'urbanisme géométrique, la configuration labyrinthique des logements. Tout devient anonyme et artificiel, dans un monde de Walt Disney et de playmobils. Même la nourriture est devenue une production industrielle.
On serait tenté de croire que les rancunes familiales dénigrent le milieu japonais où l'individu ne compte plus, sinon comme homme sandwich, ou travailleur perpétuel. Pourtant chez tous les protagonistes subsiste le désir d'un ailleurs, engendré ou marqué par un échec de la communication. Elisa Shua Dusapin crée ainsi un récit original, dense, où la langue écrite concise, ramassée, reflète la contrainte vécue par la narratrice. Il nécessite donc un effort d'analyse… sinon allez chez Nothomb !
Commenter  J’apprécie          10
Belle lecture !
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (372) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1435 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}