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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est le deuxième roman que je lis de cette auteure. le premier était "Hiver à Sokcho", petite station balnéaire coréenne. Ce second se passe en été au Japon à Tokyo.
Claire, presque 30 ans, Franco-Coréenne, vivant en Suisse, passe l'été chez ses grands-parents. Bien que Coréens, ils vivent depuis une cinquantaine d'année à Tokyo. Ils sont partis pendant la guerre et sont restés au Japon. Claire a le projet de les emmener avec elle en Corée pour les vacances. Mais ils ne sont pas décidés. En attendant, elle donne des cours de français à une fillette japonaise de dix ans, Mieko.
Entre des cultures différentes, Claire se perd un peu : le déracinement et les malentendus générationels font qu'il y a un fossé entre eux mais qui reste affectueux.
L'écriture de l'auteure est magnifique, poétique et accessible. J'avais bien aimé son premier roman "Hiver à Sokcho" mais celui-ci m'a plu davantage.
Un joli roman.
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Deuxième roman de l'auteure suisse d'origine coréenne que je lis. J'avais aimé l'atmosphère particulière , douce-amère, d'" Hiver à Sokcho".

Je ne savais pas du tout ce qu'était un pachinko, croisement du flipper et de la machine à sous, mais comme le Japon interdit les jeux d'argent, les billes achetées puis gagnées s'échangent contre des cadeaux, que l'on peut néanmoins revendre dans d'autres magasins.

C'est le grand-père de la narratrice , tres âgé maintenant, qui possède ce commerce . D'origine coréenne, sa femme et lui ont dû quitter il y a cinquante ans leur pays natal , en 1952, pour fuir la guerre civile. Leur petite-fille est venue pour les emmener en Corée du Sud, où ils ne sont jamais retournés. En attendant, elle donne des cours de français à une jeune japonaise de dix ans, qui va aller faire ses études en Suisse.

La langue est au coeur de ce livre: celle que l'on ne parle plus, comme le coréen que la narratrice ne connaît plus bien, supplantée par le français. Celle que l'on apprend, comme la fillette à qui elle enseigne, celle que l'on s'interdit, la grand-mère refusant de communiquer en japonais avec sa petite-fille.

La langue comme malentendu, barrière affective. La langue tue, et les non-dits familiaux. Tout cela transparaît de façon sous-jacente mais tenace et symbolique , entre les personnages.

La fin est le passage le plus émouvant du livre...Et un bel exemple de désir de filiation et d'amour... A découvrir.
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J'avais envie de lire depuis un moment Elisa Shua Dusapin. J'ai donc démarré avec « Les Billes du Pachinko », un peu par hasard, ou plutôt guidée par un hasard bien orchestré : les bibliothécaires de la Médiathèque que je fréquente proposaient de découvrir des livres recouverts de papier cadeau, avec juste une petite étiquette pour attirer l'attention des lecteurs. Celui-ci mentionnait une touche nostalgique et une forme d'exotisme : je n'ai pas du tout été déçue en déchirant le papier cadeau qui entourait celui-ci.

Claire est une jeune femme étudiante suisse, qui passe ses vacances d'été chez ses grands-parents à Tokyo. Elle parle le japonais et travaille à temps partiel dans une famille pour s'occuper de la petite Mieko, à la demande de sa mère professeure, pour qu'elle perfectionne son français en vue d'un déménagement en Europe.

Mais Claire est aussi la petite fille de grands parents coréens. J'ai découvert à cette occasion l'histoire de la guerre entre la Corée et le Japon, et l'installation de Coréens au Japon après ces évènements. le grand-père de Claire s'occupe d'un lieu où l'on pratique le « Pachinko ». Renseignements pris auprès de Wikipédia, le Pachinko « est un appareil pouvant être décrit comme un croisement entre un flipper et une machine à sous. Très populaire, plus de cinq millions de machines sont dénombrées au Japon ».
Claire est aussi censée préparer un voyage de retour qu'elle devrait faire avec ses grands-parents en Corée. Mais ils sont partis depuis cinquante ans. Et on comprend en creux que la grand-mère ressent à la fois du désir et de l'appréhension à l'idée de retrouver le pays de sa jeunesse où elle n'est jamais retournée depuis la guerre.

Il y a un côté « Lost In Translation » dans ce livre d'Elisa Shua Dusapin. Elle-même issue d'un père français et d'une mère sud-coréenne, ayant grandi entre Paris, Séoul et Porrentruy en Suisse (on comprend mieux le personnage de Claire), personne n'est vraiment à son aise dans ce récit. Ni les relations qu'entretient Claire avec ses grands-parents, pour qui elle éprouve de l'affection mais avec qui les malentendus s'accumulent, ni non plus celles entre la petite Mieko et son enseignante, qui s'efforce pourtant de se mettre à sa portée, ni entre la mère de Mieko et Claire : rien ne va vraiment.

Par-delà la barrière des trois langues (français, japonais, coréen) c'est toute la difficulté de la communication interpersonnelle qui est interrogée : chacun possède ses codes, qui sont issus de la culture et de l'histoire de chaque personnage, et personne ne se comprend vraiment. Malgré l'attachement et l'affection mutuelle, tous sont en proie à une forme de solitude dans l'impossibilité de communiquer profondément les uns avec les autres. le final métaphorique en sera le symbole.

Je salue donc la prouesse de l'autrice suisse, qui, sans jamais tomber dans le pathos, parvient au travers de scènes minuscules à nous faire prendre conscience de toute l'ambivalence des relations familiales.
Et je lirai avec attention les autres récits de Elisa Shua Dusapin, à découvrir sans modération.


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Suissesse d'origine coréenne par sa mère, Claire passe ses vacances d'été chez ses grands-parents à Tokyo dans l'optique de les convaincre de l'accompagner en Corée du sud, le pays qu'ils ont quitté au début de la guerre civile. Les choses sont difficiles. Avec le temps, Claire a oublié le coréen et sa grand-mère refuse de parler japonais. Son grand-père ne quitte guère le Pachinko qu'il dirige encore malgré son âge avancé. Dans la chaleur moite de l'été japonais, Claire essaie de renouer des liens que le temps et la distance ont distendu. En attendant qu'ils se décident, elle donne des cours de français à la petite Mieko, une enfant sérieuse et solitaire à laquelle elle finit par s'attacher.

Après Un hiver à Sokcho, Elisa Shua Dusapin nous emmène en été à Tokyo. On y retrouve sa belle écriture dépouillée, sa même sensibilité toute en pudeur. Derrière ses histoires en apparence banales se cachent une profondeur insoupçonnée où s'épanouissent ses thèmes fétiches : le déracinement, l'exil, la langue, le biculturalisme. Dans Les billes du Pachinko, Claire est tiraillée entre son éducation suisse et ses racines coréennes dont elle a été coupée par l'exil de ses grands-parents vers le Japon, pays d'accueil qui leur a permis de fuir la guerre civile et en même temps pays honni car il a envahi la Corée. Claire navigue entre trois langues, le français qu'elle enseigne à son élève, le japonais qu'elle utilise dans son quotidien et le coréen dont elle tente de retrouver les bribes.
Derrière les non-dits, on ressent toute la souffrance de ces coréens loin de chez eux, originaires d'un pays qui n'existe plus car désormais divisé. Barrière de la langue, fossé entre les générations et trop longue séparation, Claire a du mal à renouer avec ce couple qui ne dit rien, ni de ses fêlures, ni de son amour.
Un roman au charme doux-amer, subtil et nostalgique.
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Les billes du Pachinko (2018) est le deuxième récit d'Elisa Shua Dusapin et il est aussi réussi que le premier, Hiver à Sokcho. le récit est court mais très dense et remue.
La trame narrative est simple. L'action se déroule à Tokyo durant les vacances estivales. Claire, une jeune suissesse d'origine coréenne, rend visite à ses grands-parents qui tiennent un pachinko (jeu entre le flipper et la machine à sous) dans le quartier de Nippori. Elle voudrait les emmener en septembre en Corée, qu'ils ont dû quitter cinquante ans auparavant. En attendant, elle donne des cours de français à Mieko, une petite japonaise de dix ans que sa mère, Mme Ogawa, élève seule dans un ancien hôtel décati.
L'écriture est précise, concrète, joue en permanence sur les décalages, les dissonances et les malentendus.
Le désarroi de Claire est palpable. Elle a peu à peu oublié la langue coréenne que sa mère lui avait transmise enfant. Son grand-père la reprenait au début et puis à présent Ils se contentent de mots simples, anglais ou coréens, de japonais jamais. La grand-mère refuse de parler le japonais. Mme Ogawa juge qu'elle ne maîtrisera jamais cette langue. L'auteure crée une tension au début du livre qui durera jusqu'à la fin. Rien n'est harmonieux. Tokyo est comme un grand enclos en plastique clignotant de publicités où "fument les salarymen, le geste saccadé". L'étroite maison des grands-parents est coincée entre deux tours, Claire s'enferme dans sa chambre au sous-sol. La petite Mieko dort dans la fosse de l'ancienne piscine. Alors il reste le jeu à partager. Mais rien n'est simple. le jeu de pachinko qui devrait la relier au grand-père est un jeu solitaire. le monopoly version suisse devrait lui permettre de communiquer avec sa grand-mère mais sa grand mère devient sénile. Elle préfère collectionner les playmobils qu'elle se plaît à décapiter après les avoir installés. Claire croit plaire à Mieko avec Disney et Heidi mais il s'agit d'un malentendu. La nourriture devrait être source de partage mais il faut avaler les huîtres qui dégoutent, les nouilles qui dégoulinent et les plats industriels à emporter. Cependant peu à peu, Claire comprend les traumatismes subis par ses grands-parents. Elle apprivoise la petite fille solitaire et celle-ci l'aide à avancer. le récit prend alors le parfum de l'amande douce.
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Lu dans le cadre du Prix Horizon du 2ème roman de Marche-en-Famenne (Belgique), édition 2020
Je découvre cette auteure avec son 2ème roman.
Fidèle à ses origines sud-coréennes, l'auteure nous raconte l'histoire d'une presque trentenaire, qui habite la Suisse et va rendre visite à ses grands-parents maternels au Japon.
Là-bas, au Japon, comme ils n'ont pas eu accès au marché du travail, ils exploitent un "Pachinko", un établissement rempli de jeux avec un plateau vertical, des billes et un levier mécanique. Les billes sont ensuite échangées contre des cigarettes.
C'est un peu difficile pour la jeune femme qui ne parle plus le coréen.
Ce livre est une belle découverte du Japon et de sa population d'origine coréenne.
C'est aussi un roman où on découvre les failles des personnages amenées subtilement par l'auteure.
Ce roman est court et pourrait aisément avoir une suite. J'ai bien envie d'aller plus loin avec les personnages...
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Les billes du Pachinko est le second roman Elisa Shua Dusapin dont on avait bien aimé le gracieux et délicat "Hiver à Sokcho".

On retrouve dans celui ci son même gout pour les personnes déracinées et qui se posent des questions sur leur identité, à travers le personnage de Claire, trentenaire franco-coréenne, qui vit en Suisse, dont les grands-parents octogènaires vivent à Tokyo mais sont des déportés coréens. Ils ont émigré ici dans les années cinquante lorsque la guerre civile faisait rage.

Elisa Shua Dusapin décrit avec finesse et beaucoup de sensibilité (mais pas de sensiblerie ) l'univers du Japon, Tokyo, avec un style épuré, parfaitement en accord avec la culture asiatique.
Un récit intimiste qui nous parle de l'exil, et des différences culturelles raconté avec poésie, et pas mal d'émotion
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mais qu'est ce qu'un Pachinko ???? C'est une machine entre la machine à sous et le flipper , extrêmement en vogue au Japon. Pour fixer l'ampleur du phénomène, le marché du Pachinko se situe au troisième rang de l'économie nippone derrière la restauration et le tourisme . Quand même...
Au Japon, l'industrie du Pachinko est aux mains en très grande partie de s coréens (Corée , où ce jeu est interdit).
Claire, une suissesse, passe ses vacances à Tokyo chez ses grands parents d'origine coréenne . Vous me voyez arriver... Papi tient un salon de Pachinko !
Le but du voyage De Claire est de préparer le retour en Corée de ses grands parents, pour la première fois depuis leur exil en 1952. L'arrière grand mère, en arrivant au Japon , s'était coupée la langue , refusant de parler le Japonais qui était obligatoire .
Parallèlement, elle est embauchée pour apprendre le français à la petite Mieko.

Roman surprenant. Beaucoup de thèmes évoqués: L'exil, le poids de la langue (on tourne ici autour du français, du japonais et du coréen), l'éducation , les séparations familiales ...
Beaucoup de belles images , mais aussi beaucoup de non dit et de souffrance interne. Des relations qui apparaissent simples mais que le poids de l'histoire , ou simplement de sa propre histoire, rend complexe.
Enfin , roman très agréable à tenir en main grâce à la finition des éditions Zoe.
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Claire, une étudiante suisse, passe l'été chez ses grands-parents à Tokyo avec le projet de les emmener revoir pour la première fois leur Corée natale. Un court roman tout en finesse, en délicatesse et en langueur estivale, qui raconte le dépaysement, l'exil et la solitude dans un Japon contemporain où pourtant la lourdeur du passé affleure. Un style léger, épuré, visuel et sensitif.
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La jeune Claire vient passer l'été chez ses grands-Parents. Ces derniers ont fui la Corée il y a plus de quarante ans. Installés au Japon, ils n'y sont jamais retournés. A Tokyo, son grand-père dirige un Pachinko, cette salle de jeu d'un autre temps, où les billes gagnées sont échangées contre des jouets, du chewing-gum, etc. et sa grand-mère voyage dans sa tête, là où les années se mélangent, et cuisine des sucreries pour sa petite-fille.

Pour fêter ses trente ans, Claire rêve de partir avec ses grands-parents quelques jours en Corée, pour voguer sur le fil de leurs souvenirs, de leurs émotions… En attendant, elle prend soin de Meiko, une jeune japonaise à qui elle parle français. Claire vit en suisse et parle plusieurs langues, mais pas le coréen, car pour pouvoir échanger avec ses grands-parents, elle a choisi le japonais, la langue de leur pays d'adoption depuis la fuite pour leur survie.

Voilà un roman tout en subtilités de sentiments et de non-dits, de rêves et de craintes, d'envies non verbalisées et d'impressions parfois faussées par l'incompréhension due en particulier au défaut de communication avec ses grands-parents, et par l'interprétation de leurs silences. L'auteur nous entraine dans la tête de Claire, cette jeune femme qui se cherche, qui veut comprendre ses origines, mais aussi où elle souhaite aller, ballottée entre ces cultures si différentes qui pourtant la composent aussi surement que les cellules de son corps.

Il y a tout au long de ces pages comme une distance, une certaine étrangeté des sentiments, une retenue dans l'évocation des émotions. On plonge dans l'inconnu et parfois même dans l'absurde avec ces personnages qui se cherchent, ces relations ambiguës et pourtant réelles d'une famille décomposée, éloignée, qui ne tient qu'au fil si ténu de la filiation.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/10/24/les-billes-du-pachinko-elisa-shua-dusapin/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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