Les trésors d'une génération sont les poubelles de la suivante.
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Quand à moi j'aurai connu la France tempérée, républicaine et gaullienne, puis l'Europe américaine, neoliberale et desséchée que je quitterai sans regret.
Nous n’étions pas heureux et beaucoup, comme moi, songeaient qu’il serait fort égoïste d’imposer à de nouvelles générations le chaos qui grandissait, les crises climatiques, alimentaires, sanitaires, les conflits multiples entre les sociétés, les races, les religions. Mieux valait laisser tout s’éteindre et quitter discrètement ce monde où la vie, assurément, ne méritait plus d’être vécue… Et puis les choses ont commencé à changer.
En vertu de ce principe, l’humanité ne serait plus tendue fanatiquement vers le futur, mais suspendue dans un juste équilibre entre les richesses de l’histoire et les pouvoirs de l’imagination.
La gauche imitait la droite en privatisant, et la droite imitait la gauche en creusant les déficits.
Au coeur de la vie politique et sociale, le courant équilibriste n'en continuerait pas moins à mener les réformes nécessaires et à rappeler sa doctrine selon laquelle "tout changement et tout progrès supposé doivent être évalués en mesurant ce que nous y gagnons et ce que nous y perdons". En vertu de ce principe, l'humanité ne serait plus tendue fanatiquement vers le futur, mais suspendue dans un juste équilibre entre les richesses de l'histoire et les pouvoirs de l'imagination. La plupart des habitants sembleraient plus calmes et plus heureux.
Et que dire de cette immense bibliothèque (...). Autant l'avouer, la plupart de ces ouvrages ne font que m'envahir, malgré les allégements que j'opère pour un bouquiniste... qui ne vient plus, n'en veut plus, car il possède lui-même beaucoup trop de volumes qui n'intéressent personne. Ils continuent donc à squatter mes murs et à se couvrir de poussière pour me punir d'avoir cru, jeune homme, que la vie ne saurait avoir de plus noble but que de constituer une belle bibliothèque. Les trésors d'une génération sont la poubelle de la suivante.