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Suivre Saga a été un immense plaisir.Le récit est incroyablement fort et prenant, la plume est vive et bourrée d'humour. Bref je comprends les retours que j'avais entendu au sujet de ce dyptique. Il est sorti en poche, n'hésitez pas.

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Un roman de Fantasy rafraichissant.
En tant que rôliste j'avais l'impression de vivre des aventures avec mon groupe de joueurs.
De l'humour, plein de clin d'oeil à la culture geek, des personnages attachants. Il ne m'en fallait pas plus pour passer un bon moment.
Vivement le tome 2.
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Alors que Clay Cooper et la joyeuse bande de Saga repartent pour une tournée de mercenariat après dix-neuf ans de végétation et d'arthrite, moi je recommence tout doucement à me refaire une santé livresque après quatre mois de disette : l'un dans l'autre, ce livre, il était destiné à me sortir de ma panne de lecture - c'était écrit jusque dans le scénario des joyeux compagnons retraités qui rempilent pour une dernière aventure ! Deux pages et on est dedans, cent et on se bidonne, trois cent et on stagne un peu ... mais à cinq cents, on est super contents et on a même quelques petits états d'âmes. C'est léger mais ça envoie du lourd (oui, c'est possible), et si comme moi vous étiez passés à côté au moment de sa sortie, j'espère bien vous convaincre de repenser vos lectures futures pour inclure la bête. Après tout, emboîter le pas aux légendes vivantes de Saga, ça ne se refuse pas et c'est bon pour le moral.

Saga est une roquebande de mercenaires légendaire dissoute dix-neuf ans auparavant. Ses cinq membres se sont retirés aux quatre coin du royaume : qui vivant en bon père de famille, en mage toqué, en pilier de bar, en roi cocufié ou en bandit statufié. Clay Cooper, dit Main Lente, fait partie des chanceux. Il file une vie monotone avec femme et enfant et rêve de l'auberge qu'il tiendra un jour prochain. Sa tranquillité est mise à mal lorsque Gabriel, l'ex-leader de Saga, débarque tout penaud sur le pas de sa porte. Rose, sa redoutable fille chérie, est prise au piège à Castia, la lointaine cité assiégée par les monstrueuses hordes du coeur de Wyld. Gabe le sait, il ne peut compter sur les renforts incertains des cours et supplie Clay de l'aider à reformer Saga pour une dernière mission suicide : sauver Rose. En grand sentimental qui ne s'assume pas, Clay accepte malgré lui et débute alors le plus improbable des come-back, celui de Saga.

« On était des géants, Clay »

Traverser des territoires ultra-hostiles, briser le siège du siècle, libérer la fille à Gabe, sauver le royaume : annoncé comme ça, pour qui a l'habitude de lire des quêtes désespérées et tout spécialement des quêtes désespérées en Fantasy, ç'a presque l'air facile. Y a pas vraiment de suspens : on sait tous qu'au bout du compte, ça va le faire après une ribambelle d'obstacles en tous genres destinés à pimenter le quotidien de nos héros. Alors non, je ne vais pas vous la faire à l'envers, c'est exactement ce à quoi on a droit avec Wyld. On sait que ça va être coton, que Nicholas Eames va nous balader en même temps que Saga d'une situation pourrie à une autre avant le dénouement miraculeusement heureux de l'histoire : parvenir contre toute attente à sauver la donzelle. Dès le début, on le sait ... et pourtant on s'en tamponne royalement - et c'est là que le roman frappe fort. Qu'on aille du point A au point B, c'est un détail : l'important c'est l'art et la manière, et les vieux compagnons de Saga ont les deux. Dix-neuf années de bouteille supplémentaires ont donné encore plus de caractère à la bande désormais grassouillette, arthritique et carrément barrée, à tel point que la direction du roman finit par importer peu. Tant que le compagnie est bonne - et elle l'est - on continue à suivre et à en redemander.

Parce que ce qui est bon avec Saga (et surtout avec Saga 2.0), c'est l'unicité mémorable de chacun de ses membres et la façon dont chacun oeuvre à donner une super ambiance au roman. On pourrait facilement plonger dans les trémolos et le dramatisme surjoués, mais tout le bouquin se déroule plutôt avec naturel, camaraderie et beaucoup d'auto-dérision. Ça crée du rythme, des moments drôles, des moments graves et sans aller jusqu'à dire qu'on passe du rire aux larmes, il y a quelques petites percées larmoyantes qui humidifient les yeux et gonflent la poitrine entre deux éclats de rire. Il y a des punchlines et des running gags à foison (dont l'éternelle question du bassin et de la piscine, ma préférée) - bref, tout ce que j'aime, et sans too much. La mi-roman est toutefois un poil en dessous du reste et trop linéaire à mon goût : on avance, on bastonne, on avance, on bastonne ... vient un moment où même avec les meilleurs répliques du monde, ça ne suffit plus pour accrocher - et ce moment-là il est assez longuet dans Wyld. Heureusement, juste avant que ça devienne sérieusement lassant, Nicholas Eames change son fusil d'épaule et attaque avec une conclusion qui hérisse les poils sur les bras.

Hé oui, la horde de monstres qui assiège Castia, c'est pas une petite troupe touristique venue éprouver les défenses de la cité. C'est l'armée de cauchemar qui s'en vient la rayer toute entière de la carte pour se venger des roquebandes et du système qui les entretient. Les roquebandes, tout le monde adore : ils sont classes, ils sont beaux, ils sont forts ; ce sont les roquestars rockstars du moment et Nicholas Eames nous le fait bien comprendre en incorporant à la mécanique mercenariale de Wyld la notion de tournée, de manager et de représentations en pleins stades - foule en délire et fanclub à la clé. le hic, c'est que tout ce beau monde s'est empâté dans la gloriole facile qu'offrent une poignée de gobelins d'élevage et quelques vouivres abruties mises à mort lors de représentations savamment orchestrées. Il y a un décalage entre les monstres des arènes et ceux du terrain pur et dur, la jeunesse semble ne pas s'en rendre compte et Nicholas Eames veille à mettre les pendules de chacun à l'heure avec de grands discours comme on les aime, mais aussi de bons gros coups de pied au cul. Tout ça sert un final qui hisse Saga de roquebande légendaire à mythique ... et pour une troupe de bon père de famille, de mage toqué, de pilier de bar, de roi cocufié et de bandit statufié, c'est pas si mal et vous seriez mal inspirés de ne pas être tentés, y a plein de surprise là-dedans !

Et juste en aparté pour que ça reste entre nous : ouais, officiellement c'est étiqueté comme un tome un mais pour moi, ça se lit comme un one-shot et j'en resterai sur cette impression-là, na !

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Wyld, ou comment faire du neuf avec du vieux.

A mon grand regret, je n'ai jamais eu l'occasion de jouer à un jeu de rôle sur table, tel que Donjon et Dragon. Malgré tout, l'influence du jeu sur ce livre est évidente, notamment au niveau du bestiaire, avec pas mal de créatures qui en sortent directement (avec une petite blague au passage sur la différence vouivre (wyverne) et dragon. D'ailleurs, on en reparlera un jour). Un bestiaire pas très original, donc. L'intrigue aussi est très classique, avec un groupe d'aventuriers partant en quête pour sauver une demoiselle en détresse (euh… en quelque sorte), et ils devront affronter un certain nombre de monstres pour atteindre le Donjon.

En parlant de Donjon, j'ai eu plusieurs chansons de Naheulbeuk dans la tête pendant toute la lecture, au secours !

Et pourtant, en reprenant des éléments connus, le livre arrive quand même à être original.

Les héros sont des vraies stars, des rock stars, même, et leurs groupes s'appellent d'ailleurs des roquebandes. Ils ont leurs groupies et ils exhibent leurs trophées en ville sous les vivats de la foule extatique.

Les personnages principaux sont loin d'être de fringants petits jeunes. Les 5 hommes formaient la célèbre roquebande Saga, connue pour avoir tué un dragon… enfin, blessé en tout cas, ce qui est déjà pas mal. Sauf que ça, c'était il y a 20 ans. Depuis, certains ont fondé une famille, d'autres sont devenus roi, ou sorcier farfelu ou sont restés de marbre face au changement. Autant dire qu'ils ont un peu perdu l'habitude du combat (cela dit, c'est l'un de mes bémols : pour des cinquantenaires qui n'ont pas tenu une épée depuis 20 ans, ils se débrouillent quand même rudement bien et ne semblent pas trop souffrir de leurs articulations). En tout cas, ils ne sont pas vraiment ravis de la tournure qu'ont pris les roquebandes. de leur temps, c'était autre chose ! On allait dans le Wyld affronter des hordes de monstres, et seuls les meilleurs parvenaient à s'y enfoncer quelque peu. Maintenant, on combat les monstres que l'on choisit dans des arènes, histoires que les fans puissent admirer en direct les exploits de leurs favoris. Tout se perd, ma bonne dame !

Les membres de Saga vont toutefois devoir remettre la main à la patte, puisque Rose, la fille de l'un d'eux, est coincée derrière les murs d'une forteresse assiégée par des hordes de monstres. Bon, c'est bien une demoiselle, par contre j'hésiterai à la qualifier de « en détresse ». Elle se débrouille quand même vachement bien avec une épée. Mais même elle ne pas pas faire grand chose devant un tel nombre d'ennemis.

La première partie du livre s'occupe donc de présenter et de réunir les 5 anciens membres de Saga, tandis que la deuxième nous fait suivre leurs péripéties pour parvenir jusqu'à la forteresse assiégée. La narration est pleine d'humour et de cynisme, mais ne vire jamais au parodique, pour un résultat vraiment fun. On a donc affaire à un vrai roman d'Heroic Fantasy avec des personnages soignés dotés d'un vrai passé, parfois assez émouvant (notamment pour Moog, Clay et Ganelon. D'ailleurs, la fin de l'arc de Moog m'a fait de la peine pour lui ). On regrettera certaines grosses ficelles, mais bon, ça va. A noter que le tome fonctionne comme un one-shot, donc la fin est assez prévisible.

Les personnages secondaires sont plutôt intéressants, notamment l'ettin qui apporte un peu de poésie et de bienveillance dans ce monde de brutes. Par ailleurs, les monstres ne sont pas toujours aussi monstrueux qu'on pourrait le croire, quand des hommes se comportent comme tels.

J'ai quand même des bémols. Pour commencer, si j'ai beaucoup aimé la première partie, la deuxième m'a parue plus longue car un peu répétitive (apparition d'un monstre, combat contre le monstre, twist etc). Les péripéties manquent un peu de variété, disons, et n'offrent pas vraiment de surprises, alors que la fin m'a parue plutôt expédiée (une scène m'a franchement fait rire par contre, elle m'a rappelé certains combats de Monster Hunter^^ ). Second bémol, même si les personnages sont bien brossés, je n'ai pas réussi à m'attacher à eux (à l'exception de Moog). La narration n'a pas réussi à susciter d'émotions à leur égard, malgré les épreuves par lesquelles ils sont passés.
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Où finit un hommage, où commence la parodie ? le pastiche semble osciller entre ces deux rives, mais est-il simplement comme on pourrait le croire une simple aventure plus légère ou un simple jeu au mieux taquin, au pire putaclic sur la nostalgie d'une oeuvre aimée par le lecteur ? Ou pourrait-il s'agir au contraire d'un moyen sous-estimé, qui pourrait nous donner de farouches épopées avec du sang, des larmes, des trahisons, du spectaculaire, des guitares qui crachent des flammes et des valeurs familiales ?
C'est le parti que semble prendre Kings of the Wyld, traduit par La mort ou la gloire dans la langue de Benalla (on va lui préférer le titre VO, moins clinquant et tout aussi évocateur). Dès la carte, on retrouve une iconographie voire une composition semblable à celle de la Terre du Milieu (qu'il s'agisse des logos simples mais reproduits et déclinés différemment des milliers de fois, du choix de ne montrer qu'une partie d'un continent bordée par la mer, celui d'une police pseudo-runique…), et les derniers mots du roman ressemblent fortement à ceux du Seigneur des Anneaux ; mais entre les deux on change de démarche pour s'enfoncer dans les millions de réfs plus ou moins démythifiées qui font la sève de la light fantasy. Les groupes de rock et de metal qui ont joué dans des clips avec des donjons et des dragons en toile de fond (vert), les jeux de rôle, les archétypes de l'heroic fantasy / swords and sorcery, tous les winks-winks y passent. Et pourtant… Et pourtant, quand on voit les fiers héros barbares désemparés face à leur propre monde qu'ils ne comprennent plus, on rigole mais derrière on sent que le récit se fait porter par quelque chose de bien plus nostalgique qu'un vernis de références, bien plus mélancolique que le simple tissu d'insouciance de la fantasy telle qu'on voudrait nous la présenter.
Car manier l'humour sur des oeuvres longues n'est pas aussi facile qu'il paraît : il faut savoir trouver le bon dosage. Vous pouvez vous moquer de vos personnages si vous recherchez juste la grosse poilade, et ça n'a rien de répréhensible (à part si vous vous appelez Alain Chabat et que vous concluez votre film par le plus hideux monstre en images de synthèse de l'histoire du cinéma), vous pouvez un peu vous moquer et un peu rire avec eux pour qu'on s'y attache (le parti pris dans lequel je suis le plus à l'aise), vous pouvez enfin choisir de rire exclusivement avec eux mais alors vous ne ferez pas tant de la comédie qu'un ouvrage d'un autre genre, avec certes de l'humour mais qui ne possédera pas d'emprise réelle sur la narration. Et enfin, vous avez l'équilibre le plus délicat, celui de faire rire sans dénigrer vos personnages, ni non plus les faire rigoler pour autant. le monde dans lequel ils vivent est drôle et en même temps sinistre ; on s'attache à eux et on plaisante davantage sur leur environnement, mais dans le fond, on aimerait bien qu'il change pour qu'ils puissent y être heureux. Et ça, c'est la recette la plus difficile, mais celle qui accouche des meilleurs résultats.
Kings of the Wyld, c'est donc l'histoire d'un groupe de mercenaires mythique, Saga, une roquebande comme on les appelle dans leur monde magique. Durant toute leur vie, il leur est arrivé des myriades d'aventures abracadabrantesques, dans un monde fait de magie, de guerres, et de toutes sortes de bestioles à exterminer joyeusement. Seulement, les héros se sont séparés et ont pris leur retraite, et maintenant ils font… nettement moins mythiques. Gabriel alias Gabe, le fier étalon insolent, n'est plus qu'un vieux vagabond crotteux. Matty roi d'Agria passe sa vie à se faire cocufier, Ganelon croupit au fond de son antre, le grand mage Arcandius se voit réduit à vendre les Formidables Potions Phalliques de Moog le Magicien. Et notre héros, Clay Cooper, mène une vie paisible bien que sacrément morne avec sa famille. Sauf que Gabe débarque un beau jour en le suppliant de sauver sa fille. Et pour cela, il n'existe qu'une solution… reformer Saga !
Les personnages sont imparfaits, patauds avec leurs épouses, plus sensibles que leur coeur de mercenaire ne le laisserait croire. L'humour sait se faire discret mais en permanence taquin et fait presque toujours mouche, un peu comme un spin-off de L'Âge de glace qui s'intéresserait exclusivement aux mammouths : derrière les brutes épaisses, on a ces êtres drôles et attachants, et en lesquels on veut vraiment croire, au point qu'une scène peut se faire à la fois drôle et désespérante. On pourrait trouver le livre un peu tire-larmes avec cette énorme attention sur la famille et l'intime un peu prévisible par moments, sauf que non : c'est fait avec sincérité sans jamais d'alourdissement sur le style, et la psychologie nous semble tellement universelle qu'on y croit malgré tout. Avant la page 50, j'étais déjà conquis.
Kings of the Wyld ne possède pas que des qualités, bien entendu : une certaine redondance des jurons, vulgarité des mercenaires oblige en partie (le mot « putain » revient toutes les deux pages), aucun magicbuilding… Mais remis dans son contexte, c'est-à-dire les sous-genres auxquels il appartient (swords and sorcery et light fantasy), il s'agit justement de caractéristiques récurrentes vu que l'essentiel du récit ne se trouve pas là…
Alors bon, soyons honnêtes, il y a aussi par moments une fixette sur les coucouniettes auxquelles il arrive pas mal de trucs ignobles, un truc qu'on vous dit qu'il s'est passé il y a 400 ans puis 700 ans ou l'inverse, et surtout héroïsme oblige, l'auteur tente de faire une forte iconisation qui ne marche pas toujours : le combat entre Clay et Sabbatha, par exemple. C'est un instant charnière entre deux personnages dont chacun pourrait être considéré comme l'égale de l'autre : ils ont tous les deux été fortement blessés et oscillent entre humanité et monstruosité. Je m'attendais vraiment à un machin epicness as phoque, mais non, à la place on nous refile un bon vieux deus ex machina des familles pour remettre la baston à plus tard. Pareil pour plusieurs personnages qui se font mutiler, et dont le membre finit par repousser grâce à un système de magie / médecine dont on n'apprend rien : à force de dire « il s'est passé tel truc mais c'est pas grave en fait » dans les productions actuelles, on a perdu dans la fiction épique tout un aspect sacrificiel qui outre le réalisme conférait au récit sa pesanteur rugueuse.
Mais je suis bon prince et j'en ai marre de relever des livres à quatre étoiles et demie, alors je vais plutôt relever un tort qu'on a pas mal fait au livre : l'absence d'héroïne avec tous ces mecs bourrés de testostérone. D'accord, aucune femme n'occupe un rôle principal, il n'empêche que Nicholas Eames en inclut une sacrée pelletée aussi attachante que les bonshommes avec une toute aussi bonne gestion de la psychologie, quand elles ne jouent pas tout simplement un rôle déterminant :
- Tally et Rose sont les filles de respectivement Clay et Gabriel, les deux grandes absentes pour qui ils sont prêts à tout sacrifier, qu'ils tentent désespérément de comprendre et qui s'avèrent moins fragiles qu'on ne voudrait croire ;
- Jain et les Silk Arrows constituent une bande de canailles redoutables et bonnes vivantes, dont le running-gag est de dépouiller ces messieurs en permanence ;
- Valery est une junkie, mais parce qu'elle est séquestrée par un porc qui fait semblant de l'aimer. Parce que bon tonton Sam, c'est bien gentil de cocher le quota de femmes fortes, mais on oublie fréquemment que derrière il y a toutes celles qui continuent de se faire oppresser, toutes celles brisées qui ont pas eu la force de changer. Un roman qui vous fait vous rappeler ce qu'a pu devenir la mère de Marty McFly dans un futur parallèle ne fait jamais de mal ;
- Dinantra est une figure de la femme fatale, riche et séduisante, pourvue de quasiment tous les pouvoirs et pas franchement bienveillante. Pourtant, elle essaye d'enfouir le fait qu'elle est une gorgone, et ainsi ghettoïsée aux yeux des humains ;
- Grifalouette était autrefois Sabbatha, et puis elle est devenue MÉCHAAANTE (d'ailleurs il aurait été plus logique que ce soit l'inverse) ; pourtant tout n'est pas si simple et un coup sur la tête va la faire temporairement redevenir la charmante bambine qu'elle aurait dû être !
Un mot sur la traduction : dans n'importe quelle autre oeuvre, j'aurais crié au franglais, mais le mélange des deux langues au sein du texte (en plus de celles plus ou moins imaginées) est plutôt raccord pour pouvoir conserver l'allure rock'n'roll du texte originel. Et en outre, elle est loin d'être bâclée avec des noms que je trouve d'une poésie folle tels que Tristebruyère ou bien Maréesombre… Un seul truc que je ne comprends pas, c'est pourquoi avoir remplacé le mot « ent » par « tréant » ; le lecteur francophone comprend alors nettement moins bien…

Bref, Kings of the Wyld n'est pas tout à fait parfait et ne s'adresse pas à tous les publics : si vous cherchez une fantasy new school privilégiant la réflexion ou que vous êtes novices dans le genre, il y a de fortes chances que vous n'y trouviez qu'un divertissement pour gros bourrin (je me suis fait surprendre avec ce bouquin devant une vieille prof, j'ai pris un peu la honte). Mais si vous êtes fin connaisseur de fantasy humoristique et/ou épique, que vous recherchez avant tout une excellente gestion des personnages et des différentes tonalités, avec éventuellement un vernis oscillant entre hommage et pastiche sans forcer le trait, vous risquez de trouver là un roman de génie qui sera pour vous le livre de l'année. Après, je dis ça, c'est pour votre culture…

Note du 24/07/21 : Bon, avec le recul, j'aurai quand même une petite réserve : parmi les péripéties, il en est une mettant en scène des cannibales avec pas mal de clichés sur les cultures dites primitives. Je ne sais pas comment vieillira ce passage, mais je pense : plutôt mal... Cela dit, le reste du bouquin reste de très haute qualité.
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Quelle claque! Quelle découverte inattendue! Wyld est un ovni dans le registre de la fantasy. Complètement accro à ma lecture, c'est un sacré coup de coeur. Nicholas Eames a construit un récit de fantasy classique mais narré d'une façon originale avec des personnages hauts en couleurs. La roman se démarque par son humour décapant. Je n'avais encore jamais lu de fantasy si drôle. Je m'esclaffais tout seul au fil de ma lecture.

C'est à première vue de la fantasy classique: Des rois, un dragon, des mages, des monstres et une quête. Mais le tout est supplanté par des dialogues à mourir de rire ou des situations rocambolesques. L'humour n'est pas archi présent mais c'est pour moi le gros point fort du livre. Il est savamment dosé et toujours bien placé. Imprévisible et subtile. La plupart du temps l'auteur utilise ce que j'appelle de l'humour sérieux. La situation pour les personnages est on ne peut plus sérieuse, mais comique pour le lecteur. J'aime beaucoup ce genre d'humour un petit peu caché. Ce qui est flagrant en revanche, ce sont les runnings gags. Il y en a quelques uns qui sont excellents comme celui avec le barde du groupe qui meurt à chaque fois. Il y a un bon équilibre entre l'humour et le récit de fantasy pur et dur.

Au niveau de la fantasy, c'est plus ou moins du classique mais c'est très agréable. On sent que le monde créé par Eames est vaste et riche. Qu'il a vécu et qu'il vivra encore longtemps.

Saga, La roquebande de Clay Cooper, se reforme vingt ans après s'être séparée. Ils sont vieux, rouillés, ils ont mal au dos et sont dépassés par l'évolution du métier de mercenaire. Chaque avancée dans leur quête se transforme en occasion pour eux de se remémorer le passé, ce qui donne au lecteur énormément d'informations sur Grandual ou le coeur du Wyld. Avec Saga et son aventure, nous n'effleurons que la surface de ce monde si intéressant. J'ai déjà hâte de me plonger dans le tome 2 qui, apparemment, se focalise sur de nouveaux personnages.

Wyld est assurément une fantasy qui sort de l'ordinaire. À mi-chemin entre une fantasy classique et humoristique. Un coup de coeur!
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J'ai découvert ce livre quasiment à sa sortie. J'avais été intrigué par le parallèle fait entre de la troupe de fantasy et le groupe de rock.
J'avais immédiatement téléchargé un extrait pour apprécier le style de l'auteur. Ces 2-3 chapitres m'avaient convaincu de me le procurer lors de mon voyage en Irlande l'été suivant. Ayant une PAL assez importante, je ne l'ai pas débuté de suite. C'est la sorti du prochain tome qui m'a poussé à débuter ce livre.

Dans cette critique, en aucun cas, je ne remettrais en cause la qualité de ce roman ou de l'auteur. J'ignore si ce n'était juste pas le moment pour cette lecture mais je suis resté totalement hermétique à cette histoire et ces personnages. Je ne suis juste pas parvenu à rentrer dedans. Je l'ai tout de même terminé en survolant les dernières 50 pages, juste pour avoir la conclusion de l'histoire.

Ce livre n'était tout simplement pas fait pour moi. L'humour en littérature de l'imaginaire a toujours sonné faux selon moi. J'ai pourtant essayé de nombreux cycles ( H2G2, Pratchett ou Fford) et j'ai toujours fini par abandonner ces oeuvres souvent tôt dans ces cycles en ne dépassant pas le second cycle. Kings of Wyld n'est pas à proprement parlé de la fantasy humoristique mais j'y ai trouvé ce qui me fait sortir de l'histoire, l'impression que tout pouvait arriver mais que rien n'avait vraiment d'importance. Pour beaucoup, le fun l'emporte, pour moi, c'est rédhibitoire!

Je voulais juste accompagner ma note de ce petit commentaire pour ne pas effrayer les futurs lecteurs se basant sur la note pour choisir leur futur lecture.
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Un premier tome très réussi. On devine bien le rôliste derrière l'écrivain. L'histoire de Clay Cooper et de son roquebande qui reprennent du service des années après leur période de gloire est bien amenée. Un cocktail d'humour, de fantasy et de nostalgie qui fonctionne parfaitement et qui donne l'envie de lire la suite lorsqu'on ferme le livre.
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De la fantasy bien bourrine et épique ! On suit un groupe de héros qui découpent des monstres à tour de bras. Les « roquebandes » de héros rappellent beaucoup les groupes de rock de notre monde. On a tout : les tournées, les manageurs vénaux, les stades où les shows commençant par une première, les carrières solo, les problèmes de drogue et d'alcool, les festivals... Et ces clins d'oeil sont suffisamment bien intégrés à l'univers et à l'intrigue pour que ça ne sorte pas de l'histoire. Outre l'univers du rock, on sent l'inspiration évidente à certains romans fantasy et aux jeux de rôle.

Le style est souvent familier voire assez vulgaire, mais pas simpliste.
Il y a quelques répétitions, de mots à quelques phrases d'écart ou d'explications répétées plusieurs fois exactement de la même manière. Hormi cela, le style fonctionne bien pour insuffler un ton humoristique ou au contraire épique aux scènes les plus anodines.

Chaque chapitre a sa dose de passages épiques, forts en émotions, ou drôles. L'intrigue avance avec un bon rythme soutenu et a de bonnes scènes d'action. Par contre, elle utilise pas mal de coïncidences faciles et ce qui ressemble beaucoup à des deus ex machina.

Les personnages sont au départ un peu cliché, puis on découvre progressivement leur profondeur. Chacun a une histoire qui explique son comportement, ses qualités et ses défauts, son combat interne.

Plusieurs thèmes durs sont abordés : viol, violence conjugale, maladie incurable, deuil, addiction... Ils le sont avec le sérieux nécessaire, et parfois une certaine sensibilité.

Bon après, il y a beaucoup de blagues graveleuses. J'ai trouvé ça très lourd, mais en même temps ce n'est vraiment pas mon type d'humour. Leur omniprésence m'a gâché certaines scènes importantes qui auraient mérité de rester sérieuses. Si vous souhaitez le lire, il ne faut vraiment pas que vous soyez dérangés par la violence, le langage cru et les blagues salaces !


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Voilà ce que j'appelle de la lecture loisirs !
Charmée par l'idée que le livre avait obtenu le prix Hellfest, je me suis lancée en me disant que c'était un bon moyen de relire de la fantasy. Je reconnais également avoir trouvé l'idée « du vieux groupe qui repart en tournée » assez séduisante (et amusante).
On entre donc dans un univers de Fantasy assez classique avec une galerie de monstres bigarrés, surtout qu'ils nous sont souvent décris avec précision.
Les lieux visités par les personnages sont classiques : forêt, ville pleine de vices et passage dans la montagne glacée.
La force de ce roman repose surtout sur cette petite troupe de (vieux) mercenaires sur le retour. Leurs aventures s'appuient sur la mémoire de leur gloire passée, qui ouf, rejaillit encore dans leurs « vieux jours », car bien évidemment ce sont des Légendes. L'auteur ne l'a pas écrit, mais régulièrement on entend les personnages penser « je suis trop vieux pour ces conneries ». Mais en réalité, ils sont les doyens et ils sont donc, bien évidemment, les seuls à pouvoir sauver le monde, car leurs combats passés, leur vie post-gloire leur ont apporté expérience et sagesse (du moins pour certains). Et je reconnais qu'on s'attache à ces personnages, tout comme les jeunes protagonistes qu'ils rencontrent au fil de leur périple.
Le style est facile, quelques termes sont répétés un peu trop souvent à mon goût (je suis désormais au point sur le terme « pandémonium »).

En conclusion, c'est une lecture agréable et de détente.
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