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Citations sur Notes de route (7)

Depuis longtemps, ils marchent ainsi à travers le désert, avec les colonnes et les convois, dans la continuelle insécurité du pays sillonné de bandes affamées, tenues comme des trou-peaux de chacals guetteurs dans les défilés inaccessibles de la montagne.
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Tous les soirs, les maisons blanches de Kasr–Hellel s’empourprent, et semblent en feu, tandis que le palmier et le minaret apparaissent, auréolés d’or rouge, très haut dans le ciel embrasé.
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Mais la côte y est bordée de brisants, et l’on entend sans
cesse gronder la mer, autour du promontoire élevé de la Kahlia,
qui sépare la vieille ville du petit port moderne… Ce murmure
éternel, cette plainte profonde et douce, il me semble l’entendre
encore, après des années, tellement sa musique me charma
alors, durant mes courses solitaires et nocturnes et mes longues
rêveries sur la grève.
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Depuis Bou-Ficha, nous entrons dans les oliveraies immenses qui couvrent le Sahel tunisien. Dans la nuit chaude et
silencieuse, après Menzel-Dar-bel-Ouar, de la campagne endormie commence à monter vers nous une odeur aromatique,
mais lourde et écœurante : nous approchons des huileries nombreuses de Sousse.
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Je venais de traverser l’une de ces crises morales qui laissent les âmes abattues, comme repliées sur elles-mêmes,
inaptes pour longtemps à percevoir les impressions agréables, –
sensibles seulement à la douleur
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Le cheikh fournit de longues explications embrouillées sur un ton pleurard. À chaque instant, autour de lui, des cris éclatent, formidables, avec la véhémence soudaine de cette race violente, qui passe du silence et du rêve au tumulte. Tous affirment leur misère.
Je les appelle, un à un, d’après une liste.
– Mohammed ben Mohammed ben Dou’!
– An’am ! (Présent.)
– Combien dois-tu ?
– Quarante francs.
– Pourquoi ne payes-tu pas ?
– Je suis rouge-mu Sidi. (Idiotisme tunisien pour dire fakir,
pauvre.)
– Tu n’as ni maison, ni jardin, ni rien ?
– D’un geste de résignation noble, le Bédouin lève la main.
– Elhal-hal Allah ! (La chance appartient à Dieu.)
– Va-t’en à gauche.
Et l’homme, le plus souvent, s’éloigne, résigné, et va
s’asseoir, la tête courbée ; à mesure, les spahis les enchaînent :
demain, l’un des cavaliers rouges les mènera à Moknine, et de là à la prison de Monastir, où ils travailleront comme des forçats, jusqu’à ce qu’ils aient payé…
Ceux qui avouent posséder quelque chose, une pauvre
chaumière, un hameau, quelques moutons, sont laissés en liberté, mais le Khalifa fait saisir par les deïra ce pauvre bien, pour le vendre… Et nos cœurs saignent douloureusement quand des femmes en larmes amènent la dernière chèvre, la dernière brebis à qui elles prodiguent des caresses d’adieux.
Puis traînant avec nous une troupe morne et résignée
d’hommes enchaînés, marchant à pied entre nos chevaux, nous allons plus loin…
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