Jusqu'à aujourd'hui, je ne connaissais nullement cette écrivaine. Dans cette biographie on nous raconte sa vie de femme libre. On suit sa vie par les carnets qu'elle a écrit de son vivant avant cette fameuse nuit tragique. Elle était en avance sur son temps un peu comme Amélia Earhart pour l'aviation. Elle voulait être indépendante des hommes et vivre sa vie comme elle l'entendais cela ne l'a pas rendu plus riche mais plus pauvre au moins elle pouvait resté elle-même.
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Pour arriver à la zaouïa, si j'avais passé la nuit à mon domicile officiel au quai de la Pêcherie, je devais d'abord aller rue de la Marine, chez une certaine blanchisseuse italienne, Rosina Menotti, qui habitait une seule cave où j'échangeais mes vêtements de femme contre l'accoutrement correspondant à mes plans pour le reste de la journée. Ensuite j'allais très lentement à la zaouïa.
Ce sont les rêves les plus délicieux et les moins chastes qui me visitent maintenant.
Deux années plus tard, il m'a été donné, pendant des mois, d'assister chaque jour aux joies douces des aurores et aux apothéoses des soirs, jamais semblables...
Enfance marginale et liberaire. Très tôt, Isabelle a vécu hors de toute discipline et de toute contrainte sociale. La seule autorité est celle de Vava. Nathalie, douce et soumise, aimante et attentive est vénérée par ses enfants.
Isabelle-Mahmoud. Beaucoup l'ont aimé, beaucoup l'on rejetée, si peu l'ont réellement connue et acceptée. Sa vie avait la fulgurance des eaux qui l'ont prise, elle en avait le mouvement, le désordre, la beauté et le bruit.
Rencontre avec Leïla Sebbar & Manon Paillot animée par Patrice Rötig
Lecture par Frédéric Mitterrand
Après Je ne parle pas la langue de mon père et L'arabe comme un chant secret, Lettre à mon père est le dernier volet, le plus tendre et le plus violent, de la trilogie autobiographique de Leïla Sebbar. Pour la première fois, elle ose, outre-mort, une adresse directe à son père Mohamed dont le silence l'a tenue loin de son roman familial, qu'elle écrit dans la langue de sa mère, le français. Sans fin elle l'interroge, et il ne parle guère.
Au cours de cette soirée nous évoquerons également un recueil de récits et nouvelles où Leïla Sebbar nomadise avec Isabelle, son héroïne, sa muse, Isabelle Eberhardt ; un ouvrage préfacé et édité par Manon Paillot.
Enfin, par la voix de Frédéric Mitterrand, nous entendrons différents extraits.
À lire – aux éd. Bleu autour : Leïla Sebbar, Lettre à mon père – Leïla Sebbar & Isabelle Eberhardt (nouvelles), préface de Manon Paillot, 2021.
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