AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le cousin Bazilio (11)

Luiza abaissa son voile blanc, enfila ses gants clairs en peau de suède, donna, en se regardant dans le miroir, deux coups légers à sa cravate en dentelle et ouvrit la porte du salon. Elle eut presque un mouvement de recul, fit "ah!", cramoisie. Elle l'avait tout de suite reconnu. C'était le cousin Bazilio.
Ils échangèrent un shake-hands prolongé, un peu tremblant. Ils étaient tous deux silencieux - elle, écarlate, avait un sourire vague ; lui la dévisageait d'un regard étonné. Puis les mots, les questions se précipitèrent.

page 56
Commenter  J’apprécie          400
- Voyons - dit-elle à Juliana - ouvrez les fenêtres.

"Bon" pensa Juliana, "il y a du beau merle dans l'air."
Le "Beau merle" arriva à trois heures. Luiza était au piano, dans le salon.

- L'homme qui vient d'habitude est ici - annonça Juliana.
Luiza se retourna, scandalisée par l'expression :
-Ah ! mon cousin Bazilio ? Faites entrer.
Et la rappelant :
- Ecoutez, si par hasard monsieur Sebastiao, ou quelqu'un d'autre, vient, faites entrer.

C'était le cousin ! L'"individu" et ses visites perdirent soudain pour elle tout leur piquant. Gorgée jusque-là de méchanceté, elle se ratatina comme une voile en l'absence de vent. Ca alors, adieu ! C'était le cousin!

Elle monta à la cuisine, lentement - flouée.
- Grande nouvelle, madame Joana ! Le dandy est son cousin. Il paraît que c'est le cousin Bazilio.
Et avec un petit rire :
- Bazilio! Bazilio, tu parles! Voilà qu'on nous sort un cousin tout neuf. Elle est bien bonne !
Commenter  J’apprécie          350
Au début, l'idée de "l'autre" planait sans cesse sur cet amour, donnant à chaque baiser un goût de malheur, à chaque nuit un sentiment de remords. Mais, petit à petit, elle l'avait tellement oublié "l'autre" que son souvenir, quand par hasard il revenait, ne donnait pas plus d'amertume à sa nouvelle passion qu'un bloc de sel ne peut en donner aux eaux d'un torrent. Comme elle serait heureuse - s'il n'y avait "l'infâme".

page 273
Commenter  J’apprécie          310
C’était une toile colorée aux tons grisâtres, où les restes d’un visage rubicond, avec une perruque bouclée, ressortait vaguement sur un fond sombre. Un vermillon terni rappelait le velours d’un habit de cour : un ventre saillant et ostentatoire emplissait un gilet verdâtre. Et la partie la mieux conservée de la toile était, à côté, une couronne royale, posée sur un coussin que l’artiste avait travaillée avec une minutie enthousiaste, poussé soit par un souci de crétin, soit par une adulation de courtisan.
Commenter  J’apprécie          120
...une vague lassitude amolissait les êtres, donnait des envies de sieste ou d’ombres douces sous les arbres, à la campagne, au bord de l’eau; dans les deux cages, entre les rideaux de cretonne bleue, les canaris dormaient; un bourdonnement monotone de mouches s’attardait au dessus de la table, se posait au fond des tasses sur le sucre mal fondu, emplissait toute la pièce d’une rumeur paisible.
Commenter  J’apprécie          100
Bazilio avait juste été un ”noceur”, et, comme tel, il était passé methodiquement par tous les épisodes classiques des frasques lisboètes : parties de jeux de hasard jusqu’au petit matin avec des richards de l’Alentejo; un fiacre mis en pièces un samedi de courses de taureaux; des dîners répétés avec une vieille Lola devant une vieille salade de langouste; des participations à des courses de taureaux applaudies à Salvaterra ou à l’Alhandra; des orgies nocturnes de morue et de vin de Colares dans des tavernes mal famées; beaucoup de guitare; des coups de poing bien envoyés dans la face ahurie d’un policier; et une profusion de jaunes d’œufs sucrés pendant le Carnaval.
Commenter  J’apprécie          80
- Ah !, tu es on ne peut mieux ! Qui est cette dame, avec un lorgnon en or ?
Il montrait le portrait au dessus du sofa.
- La mère de mon mari
- Ah, Elle vit encore ?
- Elle est morte.
- C’est ce qu’une belle-mère peut faire de mieux...
Commenter  J’apprécie          70
Ma chère petite, tout le monde la connaît , ”la Quebrais”, la ”pain et fromage”, c’est une dévergondée !
Il lui énumérait tous ses amants d’un air exaspéré : Carlos Viegas, le maigre, aux moustaches tombantes, qui écrivait des comédies pour le Ginásio ! Santos Madeira, piqué de petite vérole, avec un pied bot ! Melchior le va-nu-pieds au regard de merlan frit, un désossé ”qui roule les mécaniques”, qui passe son temps à fumer avec un énorme fume-cigarette ! Pédro Câmara, le beau garçon ! Mendonça, criblé de dettes !
Commenter  J’apprécie          50
Finalement, depuis le début, cette petite aventure n’avait été qu’une erreur ! Cela avait été une idée de bourgeois enflammé que d’aller séduire la cousine de la Patriarcale. Il était venu à Lisbonne pour affaires, il aurait dû les traiter, supporter la chaleur et le bœuf à la mode de l’Hôtel central, reprendre le bateau et envoyer sa patrie au diable !... Mais non, idiot qu’il était à rester là à griller à Lisbonne, à gaspiller une fortune en calèches pour aller place de Santa Barbara ! Et pourquoi ? Pour une histoire pareille ! Il aurait mieux fait de venir avec Alphonsine.
Car, à vrai dire, tant que devait durer son séjour à Lisbonne, cette histoire d’amour était très agréable et très excitante, parce qu’elle était on ne peut plus complète ! Il y avait un petit adultère, un petit inceste. Mais voilà que cet épisode venait tout gâcher ! Non, vraiment, il était plus raisonnable de filer !
Commenter  J’apprécie          40
Où la mer, lumineuse et étincelante, vient mourir sur le sable fauve, et, depuis les cabanes de pêcheurs, au toit plat, où vivent Graziela voir bleuir au loin les îles aux nol sonores.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (62) Voir plus



    Quiz Voir plus

    1 classique = 1 auteur (XIX° siècle)

    La Chartreuse de Parme

    Stendhal
    Alfred de Vigny
    Honoré de Balzac

    21 questions
    566 lecteurs ont répondu
    Thèmes : classique , classique 19ème siècle , 19ème siècleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}