Citations sur Comment voyager avec un saumon. Nouveaux pastiches et.. (54)
Comment répondre à la question " Comment ça va?"
Hippocrate: "Tant qu'on a la santé..."
Agatha Christie" Devinez."
Kafka:" J'ai le cafard."
Camus:" Question absurde."
Cyrano:" A vue de nez, bien."
Aujourd'hui, habitant et victime d'une société de consommation et de gaspillage (ce que n'étaient pas les années trente), je sais que mes chers disparus avaient raison. Deux glaces à deux sous au lieu d'une à quatre, c'était une dilapidation d'un point de vue non pas économique mais symbolique. Et c'étaient pour cela que je les désirais : elles suggéraient l'excès. Et c'était pour cela qu'on me les refusait : elles étaient indécentes, véritable insulte à la misère, ostentation d'un feint privilège, une aisance fictive.
Pour éliminer leur cholestérol, les Américains font du jogging, c'est à dire qu'ils courent pendant des heures jusqu'à s'écrouler raides morts d'un infarctus.
A la rubrique "contre-indications" on lit souvent "allergie à l'un des composants du produit". En d'autres termes, si vous prenez ce médicament et qu'aussitôt après vous vous écroulez à terre, avec de la bave verte à la bouche et un encéphalogramme plat, cela signifie que vous devez interrompre votre traitement.
Je n'ai rien contre le foot. Je ne vais pas au stade pour les mêmes raisons qui font
que je n'irais jamais dormir la nuit dans les passages souterrains de la Gare Centrale de Milan (ou me balader à Central Park à New York après six heures du soir), mais il m'arrive de regarder un beau match à la télé, avec intérêt et plaisir car je reconnais et apprécie tous les mérites de ce noble jeu. Je ne hais pas le foot. Je hais les passionnés de foot.
Le brouillard est bon, il récompense fidèlement celui qui le connaît et l'aime. Marcher dans le brouillard est plus beau que marcher dans la neige en la piétinant avec des chaussures de montagne, car le brouillard ne vous réconforte pas seulement d'en bas mais aussi d'en haut, on ne le souille pas, on ne le détruit pas, il se coule affectueusement autour de vous et se recompose après votre passage, il vous emplit les poumons comme un bon tabac, il a un parfum fort et sain, il vous caresse les joues, se glisse entre votre col et votre menton en vous picotant le cou, il fait entrevoir des fantômes qui s'évaporent quand vous vous approchez, ou surgir sous votre nez des silhouettes sans doute réelles, qui vous évitent et s'évanouissent dans le néant. Hélas, il faudrait toujours qu'il y ait la guerre et le black-out, c'était l'époque où il donnait le meilleur de lui-même, mais on ne peut pas tout avoir. dans le brouillard, vous êtes à l'abri du monde extérieur, en tête-à -tête avec votre for intérieur. Nebulat ergo cogito.
Comment répondre à la question "comment ça va"
- Icare : je me suis planté
- Lucifer : ça va Dieu sait comment
- Christophe Colomb : je ne touche plus terre
- De Gaulle : excusez-moi, j'ai un appel
- Kant : question critique
Etc.
Le parvenu aura beau gagner un fric fou, d'ataviques stigmates de prolétaires lui feront ignorer le maniement des couverts à poisson, accrocher un Kiki à la lunette arrière de sa Ferrari, un saint Christophe au tableau de bord de son jet privé, et dire qu'il va "au coiffeur" ; aussi n'est-il jamais reçu par la duchesse de Guermantes (et il rumine, se demandant bien pourquoi, vu qu'il a un bateau long comme un pont).
Dans le monde entier, il existe un moyen infaillible de reconnaître un chauffeur de taxi : c'est quelqu'un qui n'a jamais de monnaie.
Une famille carbonisée, c'est pas vendeur. Toutefois, si la famille va emboutir un camion citerne, si le pétrole se répand sur la chaussée, si un cormoran passe par là et se salit, alors là, les gens y penseront à deux fois.