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Jean-Noël Schifano (Traducteur)
EAN : 9782253059493
656 pages
Le Livre de Poche (01/04/1992)
  Existe en édition audio
3.73/5   1663 notes
Résumé :
Après l'immense succès du Nom de la rose, voici le second grand roman d'un géant incontesté de la littérature mondiale.
A Paris, au Conservatoire des Arts et Métiers où oscille le pendule de Foucault, Casaubon, le narrateur, attend le rendez-vous qui lui révélera pourquoi son ami Belbo se croit en danger de mort.
A Milan, trois amis passionnés d'ésotérisme et d'occultisme ont imaginé par jeu un gigantesque complot ourdi au cours des siècles pour la dom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (124) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 1663 notes
Nous devions avoir 10 ou 12 ans. Nos familles venaient toutes d'emménager dans un immeuble neuf du centre-ville de ***** et l'été nous tendait les bras. le chantier de l'immeuble n'avait pas totalement disparu, alors nous avions récupéré quelques matériaux de construction pour monter une cabane branlante. Rapidement, notre bande prit un nom pompeux avec le mot Chevalier dedans. Un chef émergea du lot. Quelqu'un fabriqua même des cartes de membres découpées dans des fiches Bristol à petit carreau et protégées dans des petites pochettes de plastique volées au bureau de son père. le symbole de notre groupe (un aigle) fut dessiné par le moins maladroit d'entre nous (une fille, car à cet age-là, la discrimination se fait entre Lego et Playmobil, pas selon les sexes) sur le sol de la cabane. Des tabous apparurent, dont celui de marcher sur notre aigle, sous peine d'expulsion. Évidemment, il était interdit de parler de notre club à quiconque, pourtant, on recrutait encore un cousin ou un ancien du quartier qui avait connu l'endroit avant la construction de l'immeuble. Comme l'immeuble avait été bâti à l'ombre de la cathédrale de la ville, notre cabane se trouvait fort logiquement coincée à l'arrière de la maison de dieu, dans un coin plutôt sordide que seuls les clodos utilisaient pour uriner. Notre QG était là, adossé à la cathédrale, et on jouait au balon contre le mur épais sans que le sacristain y trouve à y redire. Comme les saints nous surveillaient depuis les vitraux, on faisait gaffe. le club est mort de lui-même à la fin de l'été. On manquait d'une bande rivale pour réellement exister.

Le pendule de Foucault parle de ça (mais pas que). C'est un livre sur les petits garçons qui s'ennuient et qui forment des clubs secrets. Sauf que quand ils grandissent, ces petits garçons continuent de jouer, mais ils ne se contentent pas de lancer des marrons sur les toits des environs ou d'inventer un nouvelle manière secrète de se dire bonjour, ils ont des jouets d'adulte.

Ce livre raconte en fait dans le désordre comment trois hommes travaillant pour une maison d'édition milanaise se mettent, pour de rire, à inventer une conspiration templière. Au départ, c'est un jeu d'esprit, puis ça gonfle, ça enfle et ça gagne en démesure. Car en occultisme, tout est dans tout : dès que l'on invoque les Templiers, les assassins d'Hiram ne sont pas loin, les roses-croix débarquent et le golem de Prague fait parler de lui. Leur petit jeu s'emballe et le Plan, ce petit jeu amusant, prend le pas sur le réel. Car un mensonge, s'il est suffisamment dit et redit, finit par devenir vrai. À force de faire des analogies entre la Torah, le comte de St-Germain, la svastika et Cthulhu (oui, oui, même Cthulhu), une certaine vérité prend forme et leur échappe totalement.

Syncrétisme brésilien, cérémonies druidiques, Agartha, cathares albigeois, derviches tourneurs, Vieux sur la Montagne, frimaçons, Provins... Impossible de lister tous les sujets abordés par Umberto Eco à travers ce roman. Car le Plan inventé par les trois personnages, il couvre l'entierté du spectre de l'hermétisme et de l'occultisme. Et disons que c'est un peu le rayon d'Eco, ce fond de commerce. Alors c'est un festival continu de références sur 650 pages. le Plan avance par petits sauts et comble totalement le conspirationniste qui sommeille chez le lecteur. Jacques de Molay a maudit Philippe le Bel, c'est certain. Les alchimistes avaient prévenu Einstein que le pouvoir nucléaire était trop lourd à porter. Évidemment, que l'enseignement de Jésus est incomplet, il manque au moins deux évangiles. Les références magiques dans l'oeuvre de ce Guillaume Branlelance sont évidentes à qui veut bien lire correctement ses pièces. Vous saviez que les Illuminés de Bavière contrôlent le FMI, non ? Tout est là, il suffit de relier les points entre eux.

Sauf que, ce vieux renard d'Eco, d'une main il donne de l'eau au moulin des croyants de toutes les chapelles occultes, de l'autre il démonte tous ces mythes. Il vous montre comment la numérologie fonctionne même avec les objets de tous les jours, à quel point l'interprétation d'un texte médiéval varie de sens en fonction des attentes du lecteur qui peut y voir un texte anodin ou un message cryptique, qu'il suffit de nier notre appartenance à une secte secrète pour prouver son existence, que les meilleurs secrets sont ceux qui n'existent pas puisque par leur nature même, ils ne sont jamais trahis... le croyant pourra lire le livre en y voyant une apologie à l'hermétisme, l'incrédule y verra une charge furieuse contre le mensonge érigé en savoir.

En plus, le livre parle de l'Italie quittant le fascisme pour aborder des rivages tout aussi sombres. C'est aussi un livre qui montre le fonctionnement magouillard de certaines maisons d'édition qui pratiquent cette arnaque légale qu'est la publication à compte d'auteur. C'est accessoirement un livre qui met aussi de l'avant l'informatique de son temps, avec un programme en Basic pour devenir le nom de dieu (d'ailleurs, la traduction fait datée désormais, le texte par de file, de word processing, de computer... que ce language fait vieillot).

Le pendule de Foucault est un livre qui me dépasse. Il foisonne de références, d'auteurs abscons, d'idéologies dépassées, de rites étranges. À chaque fois que je le relis, j'en sors ébouriffé. C'est une piqûre de rappel contre les Dan Brown de ce monde, les publications des frères Bogdanov et la thèse de sociologie d'Elisabeth Tessier. C'est à la fois l'ultime complot et une ôde à ces petits garçons qui nous étions et qui s'amusaient à mettre du secret sur nos étés d'ennui pour nous donner de l'importance.
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J'ai devore ce qui me semble etre un veritable tour de force.Les ingrédients de nombreux best-sellers sont mis ici a nu.Umberto Ecco a pu grace a sa grande culture monter un plateau de jeu humain,complexes mais lisible;je trouve pour rationaliser deux milles d'ans d'histoire en une seule combinaison.Epoustouflant!Et la lecon sur nos croyances,sur les manipulations et sur ce qui devrait nous rendre davantage prudent face aux theories.Une fois le livre termine,il reste tout de meme un sacre jeu de construction,un portrait de groupes de croyances humaines éclairants et un dernier clin d'oeil en forme de rire umbertien.Une fois depasse le premier chapitre,le recit demarre,on a entre les mains un chef-d'oeuvre.Cette histoire du secret des Templiers qui explique tous les evenements majeurs de tous les siecles de l'histoire humaine a partir de l'existence des Templiers.Le tout est de s'accrocher et de depasser le premier chapitre deroutant surtout si comme moi on est nul en geometrie.On peut juste se laisser bercer par la poesie
A lire
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C'est la 3ème fois que je lis un livre d 'Eco. Livre traduit par Schiffano. Pour vous seuls. La superstition porte malchance. C'est alors que je vis le pendule. Et cela me fait penser à la cathédrale de Strasbourg. La mystérieuse conspiration entre les mesures les plus intemporelles. Artifice destiné à contrecarrer les résistances de la matiere. Infinitésimalement changeant de direction. Pour moi saint Martin des champs c'est Morlaix. le brouillard très lumineux. L'expérience du Numineux ne peut durer longtemps. D'inracontables menaces.Bartholdi. de grands Baals au ventre mou de la Sapience. cadau on ou le fantôme de la raison. Les chevaliers de la vengeance. Os et viscères sans plus de peau, crissants et puants d'organes génitaux Diesel, de vagins à turbine parmi ces manifestations squelettiques. Pousse par les seigneurs du monde. le jeu de chasses monumental. Les miroirs de Lavoisier qu'ils soient concaves ou convexes sont un théâtre catoptrique. Insoutenable masque en cuire de protection, pour les expériences de calcination. Si tu voulais étudier la théorie cinétique. La fermentation putride encore du vin. Alambic calva qu'est-ce j'ai pu entendre de chose cachée dans le minuscule clepsydre. L'homunculus a dimension de gnome. le prépuce de Hermès Trimegiste au marteau de patissier.long et mince pour frapper dès le début. Fiât Lux. Jour, nuit Torquemada de l'imprimerie. Shimokitazawa comme les homoncules cristallin des vasques. Construire la Sorbonne rabelaisienne.avec le regard triste des semaphore sous la pluie. Je n'avais qu'une référence fort pâle et marginale. Tous des maiakovski et pas un Jivago. Demiurge, le précis de decomposition de cioran, l'oxymorique jacopo. Sur son sycophante, la mascagna j'étais un homme appelé cheval. Les vaincus de la république de Salo. le chevalier Kadosch unheimlich. le Bahia de tous les saints de Jorge amado. On aurait dit Jupien avec Charlus de Proust.
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Après le très grand bonheur lié à la lecture du « Nom de la rose », c'est avec enthousiasme que j'attaque ce « Pendule de Foucault »…

Les Templiers sont ils définitivement dissous dans les brumes de l'Histoire ? Si l'on en croit Umberto Eco, et surtout le narrateur Causabon, pas vraiment. Vingt ans avant le célèbre « Da Vinci code » de Dan Brown, Umberto Eco en maître es sociétés secrètes, ésotérisme, occultisme, montre la voie… Où plutôt la dissimule derrière une série de digressions érudites, pour arriver à la Grande Oeuvre : le Plan, une conspiration destinée à dominer le monde, imaginée par Causabon et ses deux acolytes, Jacopo Belbo et Diotallevi, à moins que ce ne soit par Agliè alias Comte de Saint-Germain
A moins également que l'histoire ne soit pas une invention de « Chiches Capons », mais bel et bien la réalité.

Portée en arrière plan par une étude pointue sur la symbolique mystique et occulte, « le pendule de Foucault » est une oeuvre foisonnante peut-être difficile d'accès aux esprits par trop cartésiens… Si le rapport signifiant signifié vous préoccupe… Foncez doucement dans ce pavé d'érudition sans trop vous préoccuper de l'intrigue (un peu mince à vrai dire) et laissez vous porter par l'ambiance étrange voulue par Umberto Eco.
Un petit bémol tout de même, propre à modérer l'enthousiasme du départ : voici un ouvrage dont la lecture nécessite parfois un petit effort ...
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Je remercie Nathalou93 pour cette pioche de Novembre, ma dernière de 2018. J'ai acheté ce livre récemment via un groupe facebook. le résumé m'a intéressé, j'aime beaucoup ce qui a trait à l'ésotérisme. J'ai déjà essayé de lire Umberto Eco dans ma jeunesse avec le Nom de la Rose mais je n'avais pas accroché à son style et je n'avais pas retenté depuis.

Euh, comment dire ? Dès les premières lignes, le style me rebute : des phrases à rallonge, des maths et de la physique. Je saute donc allègrement des morceaux de phrases. Où est donc l'ésotérisme et l'occultisme dont parle le résumé ? J'ai essayé d'en lire un peu plus mais je n'ai finalement pas pu. Malgré une histoire qui semblait intéressante, je n'arrive tout simplement pas à lire ce roman. Je ne supporte pas ce style ampoulé avec des phrases à rallonge pour ne pas dire grand-chose. le début m'avait paru bien car ça partait de suite sur les chapeaux de roues mais j'ai très vite déchanté.

Comme vous l'aurez compris, ce roman a été une grosse déception, j'ai abandonné à même pas 20 pages tant l'explication du fonctionnement du pendule de Foucault me paraissait complètement incompréhensible. J'en ai encore un de lui dans ma pal que je viens d'acheter dans un lot, le cimetière de Prague. Je verrais bien s'il est du même acabit. Sinon tant pis pour moi mais j'aurais bien aimé arriver à en lire un en entier. J'avais également abandonné le Nom de la Rose à l'époque, un de mes tout premiers abandons, alors que j'avais adoré le film avec Sean Connery. Si vous êtes amateurs de romans ésotériques avec des phrases à rallonge (ou pas d'ailleurs), je vous conseille de découvrir ce roman pour vous en faire votre propre idée. Pour ma part, je ne vais pas tenter tout de suite le dernier Umberto Eco en ma possession.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Citations et extraits (97) Voir plus Ajouter une citation
– Intéressant, dit Diotallevi. Voilà qui me réconcilie avec ta machine. Donc, si je lui mettais dedans toute la Torah et puis lui disais – quel est le terme ? – de randomiser, elle ferait de la véritable Temura et elle recombinerait les versets du Livre ?
– Certes ; c'est une question de temps. Tu t'en tires en deux ou trois siècles. »
Je dis : « Mais si en revanche vous y mettez quelques dizaines de propositions prises dans les oeuvres des diaboliques, par exemple que les Templiers ont fui en Ecosse, ou que le Corpus Hermeticum est arrivé à Florence en 1460, plus quelques connectifs comme il est évident que ou ceci prouve que, nous pourrions obtenir des séquences révélatrices. Puis on comble les vides, ou on pèse les répétitions comme des vaticinations, insinuations et mises en garde. Au pire, nous inventons un chapitre inédit de l'histoire de la magie.
– Génial, dit Belbo, allons-y tout de suite.
............
Nous continuâmes pendant quelques dizaines de minutes. Ensuite, il se fit vraiment tard. Mais Belbo nous dit de ne pas nous inquiéter. Il poursuivrait tout seul. Gudrun vint nous dire qu'elle fermait, Belbo lui annonça qu'il resterait travailler et il la pria de ramasser les feuillets tombés par terre. Gudrun émit certains sons qui pouvaient appartenir au latin sine flexione
comme à la langue kérémis, exprimant indignation et désappointement dans l'une et l'autre, signe de la parenté universelle entre toutes les langues, qui proviennent d'une unique souche adamique. Elle s'exécuta, randomisant mieux qu'un computer.

Le lendemain matin, Belbo était radieux. « Ça marche, dit-il. Ça marche et ça produit des résultats inespérés. » Il nous tendit l'output imprimé.
Les Templiers y sont toujours pour quelque chose
Ce qui suit n'est pas vrai
Jésus a été crucifié sous Ponce Pilate
Le sage Ormus fonda en Egypte les Rose-Croix
Il y a des kabbalistes en Provence
Qui s'est marié aux noces de Cana?
Minnie est la fiancée de Mickey
Il en découle que
Si
Les druides vénéraient les Vierges noires
Alors
Simon le Magicien identifie la Sophia à une prostituée de Tyr
Qui s'est marié aux noces de Cana ?
Les Mérovingiens se disent rois de droit divin
Les Templiers y sont toujours pour quelque chose

« Un peu confus, dit Diotallevi.
– Tu ne sais pas voir les connexions. Et tu ne donnes pas l'importance qu'il faut à cette interrogation qui revient par deux fois : qui s'est marié aux noces de Cana ? Les répétitions sont des clefs magiques. Naturellement, j'ai intégré, mais intégrer la vérité est le droit de l'initié. Voici mon interprétation : Jésus n'a pas été crucifié, et c'est pour ça que les Templiers reniaient le crucifix. La légende de Joseph d'Arimathie recouvre une vérité profonde : Jésus, et non pas le Graal, débarque en France chez les kabbalistes de Provence. Jésus est la métaphore du Roi du Monde, du fondateur réel des Rose-Croix. Et avec qui débarque Jésus ? Avec sa femme. Pourquoi ne dit-on pas dans les Évangiles qui s'est marié à Cana ? Mais comme à la langue kérémis, exprimant indignation et désappointement dans l'une et l'autre, signe de la parenté universelle entre toutes les langues, qui proviennent d'une unique souche adamique. Elle s'exécuta, randomisant mieux qu'un computer.

Le lendemain matin, Belbo était radieux. « Ça marche, dit-il. Ça marche et ça produit des résultats inespérés. » Il nous tendit l'output imprimé.
Les Templiers y sont toujours pour quelque chose
Ce qui suit n'est pas vrai
Jésus a été crucifié sous Ponce Pilate
Le sage Ormus fonda en Egypte les Rose-Croix
Il y a des kabbalistes en Provence
Qui s'est marié aux noces de Cana?
Minnie est la fiancée de Mickey
Il en découle que
Si
Les druides vénéraient les Vierges noires
Alors
Simon le Magicien identifie la Sophia à une prostituée de Tyr
Qui s'est marié aux noces de Cana ?
Les Mérovingiens se disent rois de droit divin
Les Templiers y sont toujours pour quelque chose

« Un peu confus, dit Diotallevi.
– Tu ne sais pas voir les connexions. Et tu ne donnes pas l'importance qu'il faut à cette interrogation qui revient par deux fois : qui s'est marié aux noces de Cana ? Les répétitions sont des clefs magiques. Naturellement, j'ai intégré, mais intégrer la vérité est le droit de l'initié. Voici mon interprétation : Jésus n'a pas été crucifié, et c'est pour ça que les Templiers reniaient le crucifix. La légende de Joseph d'Arimathie recouvre une vérité profonde : Jésus, et non pas le Graal, débarque en France chez les kabbalistes de Provence. Jésus est la métaphore du Roi du Monde, du fondateur réel des Rose-Croix. Et avec qui débarque Jésus ? Avec sa femme. Pourquoi ne dit-on pas dans les Évangiles qui s'est marié à Cana ? Mais parce que c'étaient les noces de Jésus, noces dont on ne pouvait parler parce qu'elles avaient lieu avec une pécheresse publique, Marie-Madeleine. Voici pourquoi depuis lors tous les illuminés, depuis Simon le Magicien jusqu'à Postel, vont chercher le principe de l'éternel féminin dans un bordel. Par conséquent, Jésus est le fondateur de la lignée royale de France
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- Mais en somme, et je m'excuse si je suis banal, les Rose-Croix existent
ou pas ?
- Que signifie exister ?
- A vous l'honneur.
- La Grande Fraternité Blanche, que vous les appeliez Rose-Croix, que vous les
appeliez chevalerie spirituelle dont les Templiers sont une incarnation occasionnelle, est une cohorte de sages, peu, très peu d'élus, qui voyage à travers l'histoire de l'humanité pour préserver un noyau de sapience éternelle. L'histoire ne se développe pas au hasard. Elle est l'oeuvre des Seigneurs du Monde, auxquels rien n'échappe.
Naturellement, les Seigneurs du Monde se défendent par le secret. Et donc, chaque fois que vous rencontrerez quelqu'un qui se dit Seigneur, ou Rose-Croix, ou Templier, celui-là mentira. Il faut les chercher ailleurs.
-Mais alors cette histoire continue à l'infini ?
-C'est ainsi. Et c'est l'astuce des Seigneurs.
-Mais qu'est-ce qu'ils veulent que les gens sachent ?
-Qu'il y a un secret. Autrement pourquoi vivre, si tout était ainsi qu'il apparaît ?
-Et quel est le secret ?
-Ce que les religions révélées n'ont pas su dire. Le secret se trouve au-delà.
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“Curioso personaggio,” commentai. “E chiaro che il nostro Agliè gioca ad impersonarlo. Gentiluomo maturo, un po’ frollato, con denaro da spendere, tempo libero per viaggiare, e un propensione per il sovrannaturale.”
Un reazionario coerente, che ha il coraggio di essere decadente. In fondo lo preferisco ai borghesi democratici,” disse Amparo.
“Women power, women power, e poi cadi in estasi per un baciamano.”
“Ci avete educate cosi, per secoli. Lasciate che ci liberiamo a poco a poco. Non ho detto che vorrei sposarlo.”
“Meno male”.

« Curieux personnage, commentai-je. Il est clair que notre Agliè joue à l’incarner. Gentilhomme mûr, un peu faisandé, avec du fric à claquer, du temps libre pour voyager, et une propension au surnaturel.
Un réactionnaire cohérent, qui a le courage d’être décadent. Au fond, je le préfère aux bourgeois démocrates, di Amparo.
Women power, women power, et puis tu tombes en extase pour un baisemain.
Vous nous avez éduquées comme ça, des siècles durant. Laissez-nous nous libérer peu à peu. Je n’ai pas dit que je voudrais l’épouser.
Encore heureux. »
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Fu allora che vidi il Pendolo.
La sfera, mobile all'estremità di un lungo filo fissato alla volta del coro, descriva la sue ampie oscillazioni con isocrona maestà.

[...]

Ancora sapevo che sulla verticale del punto di sospensione, alla base, un dispositivo magnetico, comunicando il suo richiamo a un cilindro nascoto nel cuore delle sfera, garantiva la costanza del moto, artificio disposto a contrastare le resistenze della materia, ma che non si opponeva alla legge del pendolo, anzi le permetteva di maniferstarsi, perché nel vuoto qualsiasi punto materiale pesante, sospeso all'estremità di un filo inestensible e senza peso, che non subisse la resistenze d'ell'aria, e non facesse attrito col suo punto d'appogio, avrebbe oscillato in modo regolare per l'eternità.
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– Ce sera pour une autre fois. Vous remettez ça ? Deux autres, Pilade, merci. Donc. Au monde il y a les crétins, les imbéciles, les stupides et les fous.
– Il ne va pas rester grand-chose !
– Si, nous deux, par exemple. Ou au moins, sans vouloir offenser, moi. Mais en somme, quiconque, à y regarder de près, participe de l'une de ces catégories. Chacun de nous de temps à autre est crétin, imbécile, stupide ou fou. Disons que la personne normale est celle qui mêle en une mesure raisonnable toutes ces composantes, ces types idéaux.
– Idealtypen.
– Bravo ! Vous savez aussi l'allemand ?
– Je le baragouine pour les bibliographies.
– De mon temps, qui savait l'allemand ne passait plus sa licence. Il passait sa vie à savoir l'allemand. Je crois que c'est ce qui arrive avec le chinois aujourd'hui.
– Moi je ne le sais pas suffisamment, comme ça je passe licence et maîtrise. Mais revenez à votre typologie. Le génie, c'est quoi, Einstein, par exemple ?
– Le génie, c'est celui qui fait jouer une compo
– Le génie, c'est celui qui fait jouer une composante de façon vertigineuse, en la nourrissant avec les autres composantes. » Il but. Il dit : « Bonsoir bellissima. Tu as encore fait une tentative de suicide ?
– Non, répondit la passante, à présent je suis dans un collectif.
– Parfait », lui dit Belbo. Il revint à moi : « On peut organiser aussi des suicides collectifs, qu'en pensez-vous ?
– Mais les fous ?
– J'espère que vous n'avez pas pris ma théorie pour de l'argent comptant. Je ne suis pas en train de mettre l'univers en ordre. Je m'explique sur ce qu'est un fou pour une maison d'édition. La théorie est ad hoc, d'accord ?
– D'accord. A présent c'est moi qui paie.
– D'accord. Pilade, s'il vous plaît moins de glace. Sinon elle ne va pas tarder à se mettre de la partie. Alors. Le crétin ne parle même pas, il bave, il est spastique. Il plante son sorbet sur son front, par manque de coordination. Il prend la porte-tambour en sens contraire.
– Comment fait-il ?
– Lui il y arrive. Raison pour quoi il est crétin. Il ne nous intéresse pas, vous le reconnaissez tout de suite, et il ne vient pas dans les maisons d'édition. Laissons-le à son sort.
– Laissons-le.
– Être imbécile est plus complexe. C'est un comportement social. L'imbécile est celui qui parle toujours hors de son verre.
– Dans quel sens ?
– Comme ça. » Il pointa l'index à pic hors de son verre, indiquant le comptoir. « Lui il veut parler de ce qu'il y a dans son verre, mais sans savoir comment ni pourquoi, il parle en dehors. Si vous voulez, en termes communs, c'est celui qui fait des gaffes, qui demande des nouvelles de sa charmante épouse au type que sa femme vient de larguer. Je rends l'Idée ?
– Vous la rendez. J'en connais.
– L'imbécile est fort demandé, surtout dans les occasions mondaines. Il met tout le monde dans l'embarras, mais ensuite il offre matière à commentaires. Dans sa forme positive, il devient diplomate. Il parle hors de son verre quand ce sont les autres qui ont fait une gaffe, il fait dévier les propos. Mais il ne nous intéresse pas, il n'est jamais créatif, c'est du rapporté, il ne vient donc pas offrir de manuscrits dans les maisons d'édition. L'imbécile ne dit pas que le chat aboie, il parle du chat quand les autres parlent du chien. Il se mêle les pinceaux dans les règles de la conversation et quand il se les mêle bien il est sublime. Je crois que c'est une race en voie d'extinction, c'est un porteur de vertus éminemment bourgeoises. Il faut un salon Verdurin, ou carrément une famille Guermantes. Vous lisez encore ces choses-là, les étudiants ?
– Moi oui.
– L'imbécile, c'est Mac-Mahon qui passe en revue ses officiers et en voit un, couvert de décorations, de la Martinique. " Vous êtes nègre ? " lui demande-t-il. Et l'autre : " Oui mon général ! " Et Mac-Mahon : " Bravo, bravo, continuez ! " Et ainsi de suite. Vous me suivez ? Excusez-moi mais ce soir je fête une décision historique de ma vie. J'ai arrêté de boire. Un autre ? Ne répondez pas, vous me faites sentir coupable. Pilade !
– Et le stupide ?
– Ah. Le stupide ne se trompe pas dans son comportement. Il se trompe dans son raisonnement. C'est celui qui dit que tous les chiens sont des animaux domestiques et que tous les chiens aboient, mais que les chats aussi sont des animaux domestiques et donc qu'ils aboient. Ou encore, que tous les Athéniens sont mortels, tous les habitants du Pirée sont mortels, et donc tous les habitants du Pirée sont athéniens.
– Ce qui est vrai.
– Oui, mais par hasard. Le stupide peut même dire une chose juste, mais pour des raisons erronées.
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