AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Madame_lit


Chère lectrice, Cher lecteur,

En septembre, le défi littéraire 2020 met en lumière les prix Senghor. Pour amorcer ce mois, j'ai décidé de lire Les carnets de Douglas de Christine Eddie, prix Senghor 2009. J'avais ce livre dans ma bibliothèque depuis un certain temps et je ne l'avais pas encore lu.

Que raconte cette histoire?

Deux adolescents quittent leur famille le même jour, sans le savoir, pour vivre une existence autre, loin des chaînes imposées par leurs proches. Ils ne se connaissent pas, mais pourtant, leur destin est similaire (manque d'amour, parents abusifs, etc.). Deux ans passent et ils se retrouvent dans une petite communauté appelée Rivière-aux-Oies. La jeune Éléna devient l'assistante de la pharmacienne du village car elle possède de bonnes connaissances des plantes et Romain vit dans le bois en ermite.

Ils finissent pas se rencontrer et ils tombent amoureux loin des regards, tout près des mélèzes et accompagnés par le son de la clarinette. Mais, à cette époque, quelques années après la Deuxième guerre mondiale, le Québec est en pleine Révolution tranquille. La paix des petites communautés est vite perturbée par toutes sortes de prometteurs qui souhaitent implanter leurs idées, leur vision du monde et le béton… Les amoureux réussiront-ils à se bâtir un nid dans les branches d'un sapin de Douglas?

Ce que j'en pense?

Christine Eddie a remporté le prix Senghor 2009 et je comprends pourquoi. Ce roman est rempli d'humanisme et de beauté. Dès le premières lignes, j'étais conquise…

«On s'essouffle à parcourir la terre, à l'affût de quelque trésor qui console. On écoute le chant de la mer. On lit un poème. On respire du jasmin. On tombe avec la neige. On cherche un éblouissement qui retentira encore quand les heures creuses reviendront rythmer l'ordinaire, un éclat fulgurant qu'aucune misère humaine ne peut écraser.

Je voulais t'offrir la beauté du monde, un recueil de consolations qui te guiderait doucement vers la lumière. C'est tout ce que j'ai trouvé pour ne jamais te quitter.»

Chaque fois que je plonge dans un univers de cette autrice, je ressens une certaine paix, un espoir par rapport à l'être humain. Je suis enchantée par ses mots, par ses personnages qui me permettent de m'évader du réel et de rêver un peu mieux. Ainsi, dans Les carnets de Douglas, les personnages apprennent à tisser des liens pour guérir de leur passé. J'ai beaucoup aimé le personnage de l'institutrice du village, Gabrielle Schmulewitz, une juive qui a été marquée par la Shoah. Elle porte une douleur immense et pourtant, cette dernière n'est jamais nommée. On la devine grâce à son silence.

Mais encore, dans ce livre, j'ai senti toute la fragilité du monde. Cette fragilité m'a fait penser à celle abordée par Gabrielle Roy dans ses écrits et surtout dans Cet été qui chantait. La nature est pillée par l'étalement urbain et par des promoteurs voulant y couler du béton pour construire des centres commerciaux. La laideur s'installe et le cadre idyllique qu'elle représente s'éteint peu à peu.

Et l'amour dans tout ça?

L'amour est pur dans ce livre; il est beau; il est vrai. Il ne demande rien, mais il donne tout.

«Eh bien oui, quelquefois l'amour sait être grandiose». (p. 61)

Un doux livre pour se retrouver en soi, pour espérer, pour lire des poèmes de Saint-Denys-Garneau ou d'Emily Dickinson en observant la nature et se dire qu'il ne faut surtout pas tuer la beauté du monde.

Pour lire mes autres billets sur les romans de Christine Eddie, vous pouvez cliquer sur les liens suivants :

Madame lit Je suis là
Madame lit Un beau désastre

Que pensez-vous de ce roman? Avez-vous déjà lu un roman de Christine Eddie?

Bien à vous,

Madame lit

https://madamelit.ca/2020/09/02/madame-lit-les-carnets-de-douglas-de-christine-eddie/
Lien : https://madamelit.ca/2020/09..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}