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EAN : 9782896941841
Alto (01/08/2014)
3.53/5   19 notes
Résumé :
Angèle voyage sans bagages. Elle croit au destin et ne tourne pas le dos aux miracles. Personne ne lui veut du mal. Pas depuis qu’un tir groupé d’infortunes l’a prise pour cible. Pas depuis que la vie lui a offert le plus grand des bonheurs pour, peu après, le lui arracher et la jeter sur une île déserte.
Presque quatre ans plus tard, l’île d’Angèle s’est repeuplée. À Shédiac, où elle vit entourée de voisins parfois turbulents et d’une tribu de meneuses de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je suis là de Christine Eddie est un livre rempli d'humanisme, de lumière, de tendresse, d'amitié, d'amour, de maternité… Ce récit relate l'histoire d'Angèle, la messagère. Angèle adresse un message aux siens. Elle explique qu'elle a été victime d'un groupe d'infortunes et depuis ce temps, elle demeure prisonnière de son corps. Elle peut à peine parler, elle vit dans un centre de soins, elle se déplace en fauteuil roulant, elle doit être gavée, elle dépend des autres pour survivre. Elle n'a pas 40 ans… Avant que ses neurones manquent d'oxygène et qu'elle bascule dans un coma, elle a eu le temps de donner naissance à des jumelles. Donc, elle a éprouvé la plus grande joie qu'une femme puisse connaître, c'est-à-dire donner la vie. Elle est une mère, elle est une épouse, elle est heureuse… Son accident s'est déroulé à l'hôpital alors qu'elle se rendait au chevet de ses bébés pour leur souhaiter bonne nuit. Son drame apparaît terrible, épouvantable, tragique.

Enfermée dans son corps, elle parle à un ami imaginaire Népenthès qui l'aide à s'enfuir dans un ailleurs meilleur. Angèle aborde ses nouvelles amitiés au centre, elle parle de ses parents, de son mari qui pleure à son chevet, de ses puces qui grandissent…

Dans la dernière partie du livre, j'ai appris que cette histoire est basée sur un fait. Angèle Clavet vit en Acadie et son drame est connu des gens de sa région. C'est à la demande de la mère d'Angèle que Christine Eddie a écrit son récit. Elle a romancé l'histoire mais elle a voulu rendre un hommage à une battante par le biais d'une lettre qu'Angèle aurait pu rédiger à ses jumelles.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Christine Eddie. Je ne connaissais pas cette écrivaine même si c'est son troisième bouquin et qu'elle a remporté le prix Senghor pour son premier roman Carnets de Douglas et le prix France-Québec. Sa plume est poétique, ses réflexions sur la vie font réfléchir le lecteur et elle offre quelque part une ode à la vie… Cette vie qu'il importe d'apprécier parce que le corps le permet, celle qui bouillonne autour de soi…

Trente-cinq ans, c'est jeune pour arrêter de marcher, de nager, de pédaler, de ramer, de patiner, de filer sur une planche à neige, de slalomer sur les pentes et de rentrer, les joues rouges d'une excursion en raquettes. À partir du moment où j'ai emménagé dans mon fauteuil, tout le monde est tombé sur les genoux dans un fossé, les mains jointes. Quelque fois, je demande à Népenthès de s'occuper aussi des autres. (p. 39)

Et c'est aussi le rêve d'une maman qui demeure immobile. Son rêve s'avère simple, celui de pouvoir partager le quotidien de ses deux fillettes…

Au fond, je n'ai qu'une envie. Courir avec elles dans un champ de myosotis, leur en cueillir d'énormes bouquets et rentrer ensemble les bras chargés de fleurs. En espérant que quelqu'un songe à leur apprendre que myosotis, en anglais, se dit forget-me-not. (p. 78)

J'ai beaucoup été touchée par cette histoire en sachant qu'elle est à moitié vraie. Je me dis que la vie est belle et qu'il faut en profiter car tout peut basculer en une fraction de seconde… Comme l'écrivaine le mentionne dans son dernier paragraphe :

Mais je tiens tout particulièrement à exprimer ma gratitude et mon admiration à Angèle Clavet, dont le silence intarissable et le sourire contagieux m'ont appris sur la résilience et le courage. (p. 142)

Mais encore, j'ai apprécié durant ma lecture que l'écrivaine établisse un lien entre Angèle et Anne Hébert. Comme vous le savez, Anne Hébert demeure une de mes écrivaines préférées. En ce sens, j'étais enchantée de retrouver des références à cette dernière. Christine Eddie a peut-être voulu faire ressortir cette idée d'enfermement, de solitude, de force de caractère entre les deux… Angèle Clavet et Anne Hébert possèdent la même date de fête, le premier août, et elles ont appris à vivre avec la solitude, à se servir de leur imagination pour inventer un univers…

Donc, chère lectrice, cher lecteur, je ne peux que vous encourager à plonger dans ce récit pour vivre l'espace de quelques pages, à l'intérieur d'une femme forte, aimante, belle, drôle et courageuse… et aussi pour découvrir la plume poétique de Christine Eddie et son humanisme.
Lien : https://madamelit.wordpress...
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Par petites touches, par bribes et souvenirs, Angèle nous raconte sa vie. Fille puis épouse et mère, elle adore la vie, le sport, le mouvement, la littérature. Elle rit, marche en montagne, rencontre des amis, participe aux fêtes du voisinage, danse... Elle a une voisine improbable, Alice Bourgeois, un ami Népenthès, une amie, Doris... Autour d'Angèle gravite toute une série de personnages hauts en couleurs et attachants : ses voisins d'immeuble à Shédiac.

Ce n'est qu'au fil des pages que l'histoire se met en place et que l'on comprend la situation. le récit n'est pas chronologique, il se construit au fur et à mesure qu'Angèle se livre, se souvient. Elle ancre chaque moment important à l'Histoire : sa naissance le jour de l'anniversaire d'Anne Hébert, la découverte de sa myopie lors du passage de la Comète de Halley, dix jours après l'explosion de la navette Challenger ; sa rencontre avec son futur époux à 25 ans lors du réveillon du troisième millénaire...

Je n'ai pas envie de trop en dire car j'ai savouré le fait de ne pas savoir ce qui m'attendait dans ce roman. J'ai vraiment aimé partir à la découverte d'Angèle, de son univers, de son histoire et assembler petit à petit les pièces du puzzle de sa vie.

Angèle existe. C'est la fille de l'amie de Christine Eddie. Elle lui prête ici une voix. C'est à la fois une histoire vraie et un récit fictionnel touchant, tendre et drôle. Il est dénué de pathos car Angèle est volontaire et battante, capable d'autodérision et d'ironie. On sent d'un bout à l'autre la tendresse et l'admiration de l'auteure pour son personnage, ce qui se traduit par un roman respectueux, beau et fort comme la vie.

Ajoutez-y une écriture soignée, de petites perles poétiques glissées ci et là, et des dialogues d'une grande justesse ponctués de mots en acadien et vous avez un petit bijou d'émotion et d'espérance. Une ode à la vie qui fait du bien. Je vous invite vivement à le découvrir.
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Livre recommandé par Une amie, que j'ai attendu longtemps car ne se trouve pas facilement à la Fnac ou chez les libraires toulousains. Bref, je viens de le finir et je pleure. Pourquoi suis je si bouleversée ? Peut être parce que je suis une madeleine. Mais surtout parce que la manière dont l'auteur écrit la résilience et le courage, le sourire et la vie intérieure, l'imaginaire et le relationnel d'Angèle, m'a touchée en plein coeur. Merci Florence pour ton conseil, merci à Christine Eddy pour votre plume et merci Angèle, jeune femme paralysée qui existe vraiment. « C'est une histoire vraie mais ce n'est pas tout à fait la vérité ». P13, il y a un petit bijou sous forme de 3 définitions que je ne peux pas reprendre entièrement car cela serait trop long. Angèle fait la différence entre les sous drames, le drame hypothétique et le vrai drame. 1ere émotion forte en lisant le livre.
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critiques presse (2)
LaPresse
01 septembre 2014
À partir de l'histoire d'une jeune Acadienne atteinte du syndrome d'enfermement (locked-in syndrome), Christine Eddie a écrit un roman étonnamment aérien sous forme d'hommage à l'imagination. Trois ans après Parapluies, elle met sa plume lumineuse et sobre au service d'une battante hors du commun.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeDevoir
25 août 2014
Avec Je suis là, qu’elle a écrit à la manière qui est la sienne depuis Les carnets de Douglas, c’est-à-dire en le parsemant ici et là, malgré la gravité de la situation, d’humour, de joie, de lumière, Christine Eddie souhaite faire rire Angèle, lui apporter du bonheur.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Trente-cinq ans, c’est jeune pour arrêter de marcher, de nager, de pédaler, de ramer, de patiner, de filer sur une planche à neige, de slalomer sur les pentes et de rentrer, les joues rouges d’une excursion en raquettes. À partir du moment où j’ai emménagé dans mon fauteuil, tout le monde est tombé sur les genoux dans un fossé, les mains jointes. Quelque fois, je demande à Népenthès de s’occuper aussi des autres. (p. 39)
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Au fond, je n’ai qu’une envie. Courir avec elles dans un champ de myosotis, leur en cueillir d’énormes bouquets et rentrer ensemble les bras chargés de fleurs. En espérant que quelqu’un songe à leur apprendre que myosotis, en anglais, se dit forget-me-not.
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je peux garantir que les prénoms de nos enfants sont des morceaux de ciel qu'on remet cent fois sur le métier avant de les tailler sur mesure.
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Videos de Christine Eddie (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christine Eddie
Un beau désastre de Christine Eddie emporte le lecteur sur les pas du jeune M.-J., au coeur d'un quartier de bouts de chandelles et de briques fanées. Narrée par la comédienne de Québec Éva Daigle, cette histoire de bitume et d'espoir prend vie grâce à la musique créée spécialement pour ce projet par Miriane Rouillard et Martien Bélanger. www.editionsalto.com/catalogue/un-beau-desastre
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