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Critique de boudicca


Les romans destinés à la jeunesse écrits par Silène Edgar mettent généralement en lumière une période ou un événement historique bien spécifique (la Première Guerre mondiale dans « 14-14 » ; le massacre de la Saint-Barthélémy dans « Adèle et les noces de la reine Margot » ; la relation entre Madame de Sévigné et sa fille dans « Les lettres volées »). Avec « 8848 mètres », l'autrice met cette fois en scène une adolescente d'aujourd'hui, Mallory, qui entreprend pour la première fois de gravir le sommet de l'Everest avec son père. A quinze ans, l'exploit est déjà remarquable et promet d'être extrêmement difficile, mais s'insérer dans un groupe composé uniquement d'adultes, tous persuadés qu'elle ne sera qu'un poids pendant l'ascension, n'est pas non plus évident pour la jeune fille. Une fois encore, Silène Edgar parvient à donner vie à une héroïne très attachante et qui, même si elle possède plusieurs caractéristiques en permanence attribués aux adolescents (sautes d'humeur, susceptibilité…), se révèle plutôt mature. Les détails glanés par l'autrice concernant les spécificités de l'ascension de l'Everest sont passionnants : on découvre comment est déplacé le matériel, comment sont organisés les camps de base situés à différentes altitude, quels sont les effets du mal des montagnes, quelles tragédies ont frappé certaines expéditions…

Silène Edgar aborde également un certain nombre de problématiques d'actualité, à commencer par les effets du réchauffement climatique qui provoque non seulement la fonte des glaces, mais qui réduit aussi la (déjà brève) fenêtre météorologique au cours de laquelle les alpinistes peuvent tenter l'ascension, ce qui engendre de nombreux embouteillages près du sommet et cause ainsi la mort de nombreuses personnes chaque année. L'autrice aborde aussi la question de la pollution causée par ces sportifs de l'extrême qui se contentaient jusqu'à récemment de laisser tout simplement leurs déchets dans la nature. Elle met ainsi en lumière le rôle joué par des associations qui visent à responsabiliser les touristes de l'Everest et à limiter l'impact de leur présence sur la montagne. Il est d'ailleurs intéressant de noter que, si l'héroïne comprend très vite l'importance de préserver l'Everest et les dangers de la pollution, certains adultes membres de l'expédition n'ont pas du tout les mêmes préoccupations. Enfin, l'autrice nous en apprend davantage sur la philosophie bouddhiste à propos de laquelle la jeune héroïne se pose beaucoup de questions, et qui permet de donner une dimension spirituelle intéressante à l'ouvrage (sans jamais tomber dans le prosélytisme).

Silène Edgar signe avec ce roman une belle histoire qui met en avant une adolescente déterminée et attachante, tout en abordant des sujets de société brûlant d'actualité (réchauffement climatique, pollution, engagement de la jeunesse dans les luttes écologistes…). Un très bon livre à conseiller aux élèves de 4e-3e.
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